Nouvelles règles de calcul du Nutri-Score

Trois ans pour appliquer le nouveau calcul du Nutri-Score

Les règles de calcul du Nutri-Score applicables aux boissons viennent d’être mises à jour. L’été dernier, l’algorithme avait été révisé pour les aliments élaborés solides. Cette transformation vise à rendre ce logo nutritionnel plus cohérent avec les recommandations sanitaires. Les pays qui utilisent le Nutri-Score ont décidé d’une application coordonnée en deux temps.

Cinq ans après son premier déploiement à grande échelle en France, le Nutri-Score s’offre sa première grande mise-à-jour. Les sept pays européens qui ont mis en œuvre ce logo nutritionnel viennent en effet d’entériner une nouvelle méthode de calcul et classification pour les boissons. Celle-ci succède à un travail similaire accompli l’été dernier pour les produits solides élaborés.

L’excès de sucre ou de sel mieux sanctionné

La révision de l’algorithme du Nutri-Score conduit à mieux différencier les produits en fonction de leur teneur en sucre et en sel, les aliments complets riches en fibres et les produits raffinés, les produits laitiers sucrés et non sucrés et les différents types de fromage. Il aboutit une meilleur classification des huiles moins riches en graisses saturées, comme l’huile d’olive, de noix ou de colza. Les poissons gras sont mieux identifiés comme « sains ».

En ce qui concerne les boissons, la teneur en sucre est également mieux prise en compte. Les boissons faiblement sucrées sont mieux notées. L’algorithme pénalise les boissons avec édulcorants. Leur bénéfice pour la santé n’a en effet pas été démontré par la recherche. Le lait et les boissons végétales intègrent par ailleurs le classement des boissons. Les classes Nutri-Scores B à D sont par ailleurs modifiées.

De plus en plus de producteurs volontaires

Avec cette révision, le Nutri-Score tient désormais mieux compte des plus récentes recommandations alimentaires émises par les autorités sanitaires. Les différents pays engagés (Allemagne, Belgique, Espagne, France, Luxembourg, Pays-Bas, Suisse) se sont accordés sur une mise en œuvre coordonnée d’ici la fin 2023. Les entreprises auront deux ans pour appliquer les nouvelles règles à leurs produits.

L’application du Nutri-Score reste une démarche volontaire de la part des producteurs. Malgré les réticences initiales des industriels et de certaines catégories de producteurs, il a fini par s’imposer. Début 2018, une trentaine d’industriels et distributeurs alimentaires seulement s’étaient engagés à l’adopter. Ils ont aujourd’hui largement dépassé le millier…

La simplicité au risque de la simplification

Le Nutri-Score a percé parce qu’il a très vite été assimilé par les consommateurs. Son système de notation en lettres colorées du A vert foncé au E rouge vif est à la fois visible sur les emballages et compris par tous. Il répond à l’attente sociétale d’une plus grande transparence sur les ingrédients alimentaires.

Le dispositif reste certes imparfait. Par construction, il ignore en effet les quantités absorbées par le consommateur et la notion d’équilibre alimentaire. Ce qui fonde d’ailleurs la critique de certaines professions et producteurs de produits de terroir inquiets d’être stigmatisés du fait d’une notation D ou E, en raison de la forte teneur en matière grasses saturées et de sel de leurs produits. Toutefois, ces « mal notés » ne représenteraient qu’un tiers des produits de terroir, selon une étude de l’UFC-Que Choisir.

Des recettes plus saines

Une autre étude de l’UFC-Que Choisir confirme néanmoins que le Nutri-Score a conduit les marques qui l’ont adoptées à améliorer leurs recettes. Selon l’association, « la part des Nutri-Score ‘A’ et ‘B’ a été multipliée par près de 5 pour les céréales du petit déjeuner (de 8 % à 38 %) et est passée de 40 % à 62 % pour les pains spéciaux et les biscottes ». Ces trois familles sont celles où le dispositif connaît les plus fortes proportions d’adeptes.

À l’inverse, les catégories qui affichent moins fréquemment le Nutri-Score font figure de mauvais élèves. C’est le cas notamment des biscuits et gâteaux, des barres et goûters chocolatés, des sauces condimentaires et glaces et sorbets. Elles n’ont « pas connu d’améliorations nutritionnelles majeure depuis 2015 », affirme l’association. Celle-ci milite en faveur d’une obligation d’étiquetage du Nutri-Score au niveau européen.

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