Créée en juin 1986 par Jacques Laurent, l’épicerie fine Boutique Laurent n’a pas pris une ride. Reprise par Caroline Tisserand en janvier 2019, cette boutique historique et solidement implantée à Valence (26) semble promise à un avenir florissant. Dans cet entretien, la gérante actuelle partage comment elle a insufflé une nouvelle jeunesse à cette institution.
Le monde de l’épicerie fine – Pouvons-nous revenir sur votre reprise de la boutique ?
Caroline Tisserand – Après 20 ans de carrière dans le management de projets et de personnes, dont 15 ans au sein d’une chambre de commerce et d’industrie, je cherchais à reprendre un commerce de bouche dans le grand sud-est de la France. En juin 2018, j’ai franchi la porte de la Boutique Laurent, une épicerie fine située à Valence que je connaissais bien, ayant fréquemment visité l’endroit pendant les vacances et même résidé quelques mois dans la commune. J’ai alors présenté mes motivations à Monsieur Laurent et exprimé mon intérêt pour la reprise de sa boutique, et il a été ouvert à la discussion. Un mois plus tard, nous avons convenu des modalités de cette reprise.
Cette épicerie fine répondait parfaitement à mes critères : idéalement située, elle occupe une surface de 35 mètres carrés, permettant une gestion autonome, et propose une gamme de produits presque exclusivement français, dont beaucoup sont régionaux, de haute qualité. De plus, étant une institution locale depuis 1986, elle bénéficie d’une solide réputation à Valence. La transaction a été officiellement conclue en janvier 2019.
LMEF – Comment la clientèle a-t-elle réagi au changement de propriétaire ?
C.T.- Cela s’est parfaitement bien déroulé ! La reprise a été idéale. Dès la signature du compromis de vente du fonds de commerce, j’ai travaillé aux côtés de Monsieur Laurent, de début octobre à fin décembre. Cette collaboration s’est avérée très bénéfique. Pendant ces trois mois, il m’a présenté à sa clientèle comme la repreneuse idéale, ce qui était très sympathique. Il a été mon meilleur ambassadeur, et il l’est encore d’ailleurs (sourire). J’ai profité de cette période pour créer un fichier informatique référençant tous les produits. Ensuite, dès que j’ai pris les rênes de l’affaire, Monsieur Laurent est resté à mes côtés, notamment pour les premières commandes. Ce mode de fonctionnement nous a été très bénéfique à tous les deux. Il passe d’ailleurs encore de temps en temps au magasin pour découvrir et goûter les nouveautés, et en profite pour remplir son panier de bonnes choses. J’ai renouvelé une bonne partie de l’offre pour donner un petit coup de fraîcheur à la gamme, sans pour autant la dénaturer, bien sûr.
LMEF – Pouvons-nous parcourir vos rayons et identifier vos meilleures ventes ?
C.T.- Allons-y ! Tout d’abord, à quelques références près, ma gamme est exclusivement composée de produits français et environ 40 % sont régionaux J’aime qualifier mon magasin d’épicerie fine à l’ancienne, avec des rayons bien remplis qui montent jusqu’au plafond. En effet, j’ai entre 1500 et 2000 références selon la saison, ce qui offre une grande diversité dans seulement 35 mètres carrés !
Mon rayon frais est tout petit mais a le mérite d’exister. On y trouve toute l’année du foie gras, du caviar et de la Lucullus de Valenciennes, une spécialité du nord à base de langue de bœuf fumée et de foie gras. Les rayons d’épicerie fine sèche salée présentent un éventail très riche de références, parmi lesquelles les grandes vedettes du moment sont : les rillettes de la Conserverie Marc Sandevoir, les crackers à l’origan ou aux nigelles de chez Vanig et Délices, les sauces pimentées Martin, et bien sûr les poivres et les épices de chez Terre Exotique.
Du côté des rayons sucrés, le choix est tout aussi vaste. Mes meilleures ventes incluent : les délicieuses pâtes de fruits d’Ardèche Golosina, qui réconcilient tout le monde avec la pâte de fruits, la pâte de dégustation Mañana de Chocolat Encuentro, les confitures de Maison Perrotte, et les nougats de Montélimar, très appréciés par ma clientèle touristique. En ce qui concerne les boissons, la belle gamme d’Alain Millat connaît un succès constant, tout comme les rhums arrangés d’Halto, qui surprennent au départ par leurs parfums atypiques mais qui séduisent finalement tous les palais qui en redemandent. Enfin, le whisky Séquoia de la Distillerie du Vercors, un article atypique, qui plaît particulièrement aux touristes.
LMEF – Êtes-vous active sur les réseaux sociaux ?
C.T.- Oui, je suis très active sur Instagram et Facebook. Je publie trois fois par semaine, le lundi, le mercredi et le vendredi. Je suis très assidue car je constate un véritable retour grâce à mes publications. Les personnes qui me suivent sur ces comptes viennent au magasin à la suite d’un produit que j’ai mis en avant, ou m’envoient un message pour que je leur réserve telle ou telle référence. J’ai tout à y gagner à continuer !
LMEF – Quels sont vos projets à venir pour votre épicerie fine ?
C.T.- J’en ai plusieurs. Le premier concerne mon site internet. Je l’ai créé lors de la pandémie de la Covid 19 dans le but de proposer du Click & Collect. En 2022, j’ai étendu ce service à la livraison dans toute la France. Actuellement, environ 75 % de ma gamme y est disponible. Mon objectif est de proposer la totalité de mes produits en ligne. J’aimerais également travailler sur le référencement pour accroître les ventes via les recherches Google.
Le deuxième projet qui me tient à cœur est d’initier un club de dégustation. Actuellement, je fais déguster mes nouveautés de manière informelle à mes clients les plus fidèles. Je souhaite mettre en place des rendez-vous réguliers pour échanger et partager autour des futurs produits qui pourraient enrichir mon offre.
Enfin, je souhaite continuer à travailler sur le volet touristique. En été, la commune de Valence accueille de nombreux bateaux de croisière. J’aimerais toucher cette clientèle, mais cela représente un défi car ils ont souvent peu de temps à terre. Je réfléchis à des moyens efficaces pour les atteindre. L’année dernière, j’ai accueilli une stagiaire allemande pour rafraîchir mes compétences linguistiques dans cette langue que j’avais apprise mais peu pratiquée. Je parle également couramment anglais. Je remarque que parler plusieurs langues est essentiel pour toucher un public de touristes étrangers. Cela fait vraiment la différence dans la concrétisation des ventes.
Propos recueillis par Laura Margis
Fiche technique
Date d’ouverture : juin 1986
Nom de la gérante : Caroline Tisserand
Surface de vente : 35 mètres carrés
Nombre de références : entre 1500 et 2000 références
Nombre de personnes sur la surface de vente : 1
Fiche contact
Boutique Laurent
30 Rue Emile Augier
26000 Valence
Téléphone : 04 75 43 65 73
Facebook : @Boutique Laurent
Instagram : @boutique.laurent