À la veille des fêtes et quelques semaines avant le Dry January, un étude consommateurs apporte de nouvelles données sur le marché émergent des boissons dites « No Low ».
Les organisateurs du Salon Degré Zéro, qui se tiendra du 9 au 25 février 2025 à Paris, viennent en effet de publier les résultats d’une enquête auprès de consommateurs de boissons sans ou à faible de degré d’alcool alternatives, dites no low. Menée en novembre 2024, l’étude analyse les réponses de 1 024 individus interrogés en ligne par l’agence d’e-marketing Backline.
Quel est le périmètre des boissons No Low ?
L’étude porte sur la consommation de boissons obtenues par désalcoolisation (pour atteindre 0 à 6 % d’alcool), par fermentation limitée (de 0 à 1,2 % d’alcool) – notamment kombuchas et kefirs – ou par macération d’ingrédients naturels. Ce qui permet de les définir comme alternatives aux boissons alcoolisées (spiritueux et vins sans ou à faible teneur en alcool, kéfir, kombucha, infusions…) sans risque de confusion avec les boissons sans alcool traditionnelles comme les jus de fruits et sodas.
Une consommation souvent occasionnelle
L’étude confirme en premier lieu que la consommation de boissons No Low s’inscrit dans la tendance générale de baisse de la consommation d’alcool. En effet, un tiers des répondants déclarent diminuer leur consommation d’alcool en général. À l’inverse, 42 % des sondés affirment boire plus de no low qu’avant.
En termes de fréquence, la moitié des consommateurs de boissons alternative en boivent moins d’une fois par mois, 36 % une à deux fois par mois, 12 % une à deux fois par semaine. La proportion de ceux qui en boivent tous les jours se limite à 2 %. La consommation à domicile, à la maison ou chez des amis, est majoritaire.
Santé & saveur, le combo gagnant
Parmi les consommateurs de ces boissons alternatives, « il y a beaucoup de curieux », remarque le fondateur de Backline, German Bruno. Si en effet, la santé est de loin la première raison de boire des boissons sans alcool, la découverte de nouveaux goûts arrive en seconde position. Elle est retenue comme motivation par une majorité des sondés.
Cette envie de découverte se confirme dans les attentes des consommateurs de boissons alternatives. Les saveurs (fruits, épices, amer…) arrivent en effet en tête avec 59 % des « suffrages ». Presque symétriquement, les « boissons miroirs » (similaires à des boissons alcoolisés comme le rhum, le whisky ou le vin) ne donnent envie qu’à une minorité d’à peine plus d’une personne sur quatre.
Le goût avant le prix ?
Attention toutefois à ne pas décevoir cette attente de plaisir gustatif. Le premier frein à la consommation d’alternatives est en effet un goût qui ne plaît pas ou une qualité jugée insuffisante. Le prix, souvent cité en premier en matière de consommation, n’arrive qu’ensuite, devant le manque de disponibilité des produits.
Information intéressante pour les épiceries fines et cavistes : le parcours d’achat des No Low reste assez ouvert. Derrière les grandes surfaces, les cavistes, épiceries, magasins bio et sites internet se rejoignent dans un mouchoir de poche. À noter le poids élevé des cavistes spécialisés dans le No Low (10 %). Il est peut-être surestimé eu égard au petit nombre de magasins concernés (24 en France selon le dernier recensement du caviste sans alcool Jérôme Cuny, fondateur de l’enseigne La Cave Parallèle).
Le vin zéro degré doit faire ses preuves
Il y a en revanche peu de surprises sur la nature des boissons alternatives les plus consommées. Forte de son antériorité sur le marché (merci Tourtel !), la bière sans alcool continue d’être la première alternative. Bon challengers, les cocktails zéro pourcent lui disputent sa suprématie, voire la surclassent si on lui adjoint les alternatives aux spiritueux.
Le vin reste bon dernier. Pourtant, souligne le caviste Jérôme Cuny, « ce qui se vend mieux aujourd’hui dans nos boutiques sont les vins sans alcool. Ce qui s’explique d’une part par le fait que ces clients ne trouvent pas dans la grande distribution d’alternatives gustativement satisfaisantes et d’autre part par le besoin d’être rassuré sur la composition et le process de fabrication ». La capacité à expliquer le produit donne en effet une prime au vendeur par rapport au libre-service.