Passionné de gastronomie depuis toujours, Jérôme Nagat ouvre en 1997 sa première épicerie fine à Lorient : Aux Mille Délices, un lieu à son image où des produits incontournables côtoient des références plus originales.
Le monde de l’épicerie fine – Vous avez ouvert votre épicerie fine Aux Mille Délices en 1997. Racontez-nous comment l’aventure a commencé.
Jérôme Nagat – Depuis tout petit, mes parents m’emmenaient dans une épicerie de village en centre Bretagne. J’adorais passer derrière le comptoir (sourire). Très tôt, j’ai été initié aux plaisirs de la table, notamment grâce à ma mère, qui cuisinait des plats familiaux simples mais toujours savoureux. Elle travaillait également dans une entreprise agroalimentaire et ramenait souvent à la maison de nouveaux produits à découvrir — j’étais toujours très curieux de les goûter. J’ai travaillé quelques années dans la restauration collective, où je gérais l’espace salon de thé. J’avais à cœur d’y introduire de bons produits d’épicerie fine, et j’ai notamment réussi à y intégrer les thés et infusions Dammann Frères, pour mon plus grand plaisir et celui des usagers. C’est en 1997 que j’ai finalement ouvert Aux Mille Délices, en plein centre-ville de Lorient, rue du Port, une rue piétonne. À l’époque, une étude de marché m’avait révélé qu’aucune épicerie fine n’existait à Lorient depuis dix ans. C’était un pari audacieux, mais je me suis lancé. Et près de 30 ans plus tard, la boutique est toujours là — même si la concurrence s’est nettement intensifiée. Par ailleurs, en 2011, j’ai eu l’opportunité de reprendre La Tapenalgue à Vannes, une institution fondée en 1983.
LMEF – Quel est le concept de l’épicerie fine Aux Mille Délices ?
J.N.– Au départ, j’ai construit mon offre autour de trois pôles majeurs : les thés et infusions avec la maison Christine Dattner, les produits du Gers avec le Duc de Gascogne, et la maison Petrossian pour le caviar et les produits haut de gamme. Puis, au fil du temps, j’ai élargi mon assortiment en intégrant d’autres univers de produits. Aujourd’hui, Aux Mille Délices est devenue une épicerie fine plus généraliste, tout en conservant un large rayon dédié aux thés et infusions, avec de nombreux mélanges réalisés sur place.
LMEF – Quelles sont les évolutions marquantes de votre offre depuis l’ouverture de votre épicerie fine ?
J.N.– Au fil des années, notre offre s’est considérablement élargie, et notamment ces dernières années, atteignant aujourd’hui 2000 références sur 45 mètres carrés ! Nous avons constaté qu’après la pandémie du Covid-19, de plus en plus de personnes recherchaient des épices de qualité et rares. Pour répondre à cette demande, nous avons étoffé notre rayon épices et condiments, qui rencontre un succès notable. Je pense que, depuis la pandémie et les confinements, les gens cuisinent davantage. Nous mettons un point d’honneur à offrir des produits de grande qualité, privilégiant ceux dont la provenance est proche de chez nous. Par exemple, je suis ravi de proposer du poivre de Sichuan cultivé en France, à Saint-Malo, par la maison Botanist & Exception. Le local et le made in France sont nos priorités, mais nous n’hésitons à sortir des frontières françaises lorsque cela est nécessaire. De plus, nous travaillons directement avec environ 150 fournisseurs. Nos clients savent que nous attachons une grande importance à la provenance des produits ; c’est aussi ce qui explique leur fidélité à notre point de vente, dans un environnement de plus en plus concurrentiel.
LMEF – Quelles sont vos meilleures ventes ?
J.N.– Aujourd’hui, les épices et les condiments constituent le premier pôle de vente, devant le thé et les infusions, qui ont occupé pendant longtemps la première place. La confiserie représente également une part importante de notre chiffre d’affaires.
LMEF – Quel est le panier moyen ?
J.N.– Le montant du panier moyen est de 25 euros.
LMEF – Vous avez évoqué le rachat d’une épicerie fine à Vannes en 2011. Pouvez-vous nous en dire plus ?
J.N. – J’ai effectivement racheté La Tapenalgue en 2011, une épicerie fine historique de Vannes, créée en 1983. Nous y proposons principalement des produits régionaux, qui représentent 50 % de notre chiffre d’affaires, ainsi que des alcools, notamment du vin. Vannes étant une ville très touristique, nous avons une clientèle principalement de passage, contrairement à l’épicerie fine de Lorient, qui attire principalement des clients habitués. Ce sont donc deux commerces très différents.
LMEF – Quels sont les projets à venir ?
J.N.– Le gros projet du moment est la transformation de notre site internet vitrine en site e-commerce. Cela devrait être effectif début juin. Cette idée nous est venue à la suite de nombreuses demandes de nos clients de passage, qui se demandaient où retrouver les produits une fois chez eux. Sur le site, sera disponible une sélection de produits qui se vendent le mieux dans les deux boutiques, ou qui se distinguent par leur grande originalité.
Propos recueillis par Laura Margis
Fiche technique
Année d’ouverture : 1997
Nom du gérant : Jérôme Nagat
Surface de vente : 45 mètres carrés
Nombre de références : 2000
Nombre de personnes sur la surface de vente : 2
Aux Mille Délices
41 rue du Port, 56100 Lorient
02 97 21 84 84
https://www.auxmilledelices.fr/
Facebook : @Aux Mille Délices La Tapenalgue
Instagram : @aux_mille_delices_tapenalgue