Un départ prometteur pour Velours, cave sans alcool et épicerie fine

Contenu proposé par Laura Margis.
Le 30 juin 2025

Bien que le pari ait pu sembler audacieux, Aude Joannis et Laurence Serigny ont relevé le défi avec brio. Les premiers chiffres sont encourageants et les retours clients enthousiastes. Entre pédagogie, dégustations et sens du détail, l’univers soigné de Velours séduit autant les yeux que les papilles !

Le monde de l’épicerie fine – Comment vous est venue l’idée d’ouvrir une épicerie fine et une cave sans alcool ?

Aude Joannis – Nous sommes toutes les deux diplômées en design : moi d’un master, tandis que Laurence est titulaire d’un DEUG en histoire de l’art et diplômée des Beaux‑Arts avec une spécialisation en design et packaging. Nous partageons la même passion pour le « bon » et le « beau » et pour les produits raffinés, tant gustativement que visuellement. De mon côté, une passion pour les boissons non alcoolisées s’est développée naturellement, nourrie par l’émergence de nouvelles tendances et par une quête permanente d’alternatives aux boissons alcoolisées à la fois élégantes et responsables. Le projet Velours s’est alors imposé à nous. Nous avons à cœur d’offrir une boutique chaleureuse et authentique, où le partage, le bien‑vivre et le bien‑manger sont les maîtres‑mots. Rien n’a été laissé au hasard en matière de décoration : le lieu invite à prendre son temps, à apprécier la beauté des produits et l’art de bien consommer. Chaque visite est une parenthèse gourmande et sensorielle, où l’esthétique se met au service du palais. Je pense que cela est très apprécié de nos clients, qu’ils soient locaux ou de passage.

LMEF – Avez-vous réalisé une étude de marché et de la clientèle avant de vous lancer ?

A. J. – Le lancement de Velours est le fruit d’un projet longuement mûri, fondé sur une démarche structurée et des analyses approfondies. Avant d’ouvrir, nous avons étudié les tendances de consommation pour comprendre les attentes des clients, cerner l’évolution du marché de l’épicerie fine et, surtout, mesurer l’intérêt pour les produits sans alcool.

Nous avons également analysé l’offre existante à Mont‑de‑Marsan et dans la région, constatant qu’il y avait une véritable place pour une boutique proposant une sélection d’exception. Aujourd’hui, notre seul concurrent direct en ville est un caviste dont la gamme de produits gourmets reste très limitée. Les boissons sans alcool occupent une place centrale chez Velours : nous souhaitons faire découvrir à nos clients le plaisir de déguster une création non alcoolisée comme on savourerait un grand vin, d’autant que certains producteurs font un travail remarquable. Nous organisons par ailleurs des masterclasses « mets & boissons » pour initier notre clientèle à des accords de saveurs inédits ; ces rendez‑vous remportent un franc succès.

Pour affiner notre concept, nous avons échangé avec producteurs, artisans et experts du secteur, et testé notre sélection auprès de clients potentiels. Enfin, nous avons élaboré un business plan solide, avec une stratégie de financement et de développement à la hauteur de nos ambitions.

LMEF – Quel bilan pouvez-vous tirer après 10 mois d’ouverture

A. J.– Le bilan est très positif ! Dès l’ouverture, nous avons reçu un excellent accueil. À Noël, on peut même dire que nous avons cartonné. Certes, une légère baisse d’activité s’est fait sentir en début d’année, mais elle concerne l’ensemble du commerce de proximité — et malgré cela, nous nous en sortons plutôt bien. Nous avons déjà réussi à fidéliser une clientèle locale, qui revient régulièrement, ce qui est extrêmement encourageant. Notre concept suscite beaucoup de curiosité, notamment grâce à notre cave sans alcool, encore assez inédite ici à Mont-de-Marsan. Elle intrigue, elle fait parler… et cela nous assure une belle visibilité. Les médias se sont d’ailleurs emparés du sujet : presse écrite, radio, télévision… on a parlé de nous un peu partout !

Nous sommes au-dessus de nos prévisionnels, avec un chiffre d’affaires réparti à parts égales entre la cave et l’épicerie fine. Nous avons aussi participé à plusieurs événements, ce qui nous a permis de renforcer notre notoriété localement. Bref, pour une première année, c’est une très belle réussite — et ce n’est que le début.

LMEF – Quels sont les meilleures ventes

A. J.– Côté cave, c’est sans conteste le rhum sans alcool de Sober Spirits qui arrive en tête. Le vin désalcoolisé, dans les trois couleurs, se vend également très bien. Les bières sans alcool de la marque Beach Bum Beer rencontrent elles aussi un franc succès, tout comme les créations très aromatiques de Jardins. Plus récemment, nous avons introduit dans nos rayons les assemblages de fruits, fleurs et plantes aromatiques de l’entreprise allemande Jörg Geiger – toujours sans alcool. Ce sont des créations d’une grande finesse, absolument délicieuses.

Côté épicerie fine, les sauces nantaises de La Sauce Piqu’Hans et les tartinades de légumes arrivent en tête, suivies de près par les conserves de la Maison Arostéguy, les chips à la truffe et, plus largement, tous nos biscuits apéritifs. Nous avons également lancé notre propre marque, sous laquelle nous proposons du thé en vrac, qui plaît beaucoup. D’ici la fin de l’année, nous souhaitons élargir cette gamme avec des pâtés haut de gamme, alliant qualité artisanale et packaging moderne.

LMEF – Quels sont les projets à venir ?

A. J.– Nous souhaitons proposer davantage de masterclass accords mets et boissons. Il y a quelques mois, nous avons organisé un accord fromages et boissons sans alcool qui a rencontré un franc succès. Nous voulons aussi développer les événements avec nos producteurs, afin qu’ils puissent venir faire déguster leurs produits en boutique. Le sans alcool nécessite souvent de la dégustation et de la pédagogie pour être pleinement compris et adopté. Nous en sommes conscientes, et nous prenons le temps nécessaire pour le faire apprécier au plus grand nombre. Aujourd’hui, nous avons la chance de bénéficier d’une offre de plus en plus riche dans ce domaine, avec des créations qui méritent vraiment d’être découvertes (sourire).

Enfin, nous aimerions développer la partie événementielle : nous pouvons nous déplacer avec une sélection de boissons sans alcool pour animer des événements, et répondre aux demandes de coffrets cadeaux pour les entreprises. Nous avons d’ailleurs conçu un très beau coffret, personnalisable selon les envies.