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Stations de ski et nouvelles tendances alimentaires

Selon la dernière étude menée par CSA pour la Coopérative Sherpa, les comportements et nouvelles tendances alimentaires en station de ski sont un véritable miroir des attentes actuelles des consommateurs. Loin d’être un simple volet logistique du séjour, l’alimentation s’impose en effet comme un facteur majeur de réussite des vacances, source de plaisir, de dépaysement et d’achat « coup de cœur ».
En montagne, les Français s’autorisent beaucoup plus qu’à la maison. 53 % d’entre eux déclarent s’accorder davantage de plaisirs alimentaires et 37 % affirment faire moins attention à leur budget nourriture. Cette recherche de réconfort et de générosité se traduit par des achats plus qualitatifs, souvent locaux, et par un intérêt marqué pour les recettes emblématiques des Alpes ou du Jura. La raclette occupe ici la première place du podium : 30 % des Français la citent comme leur recette préférée, loin devant la fondue savoyarde (16 %) et la tartiflette (11 %). Le rayon découpe, qui permet de valoriser les fromages et charcuteries locaux, est en plein essor, tout comme les offres traiteur traditionnelles, très recherchées en fin de journée ou pour simplifier les repas en famille.
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Stations de ski et nouvelles tendances alimentaires
Le local et le régional comme moteur d’achat

Les vacances sont perçues comme un moment idéal pour explorer le terroir. 91 % des vacanciers profitent de leur séjour pour découvrir des produits locaux, et 53 % se disent prêts à en rapporter chez eux. Les produits de montagne — fromages AOP, charcuteries, bières artisanales, vins de Savoie, confitures — figurent parmi les best-sellers, notamment en fin de semaine, au moment où l’on remplit la valise de souvenirs gourmands. Pour un commerce de proximité, cela confirme une tendance forte : l’origine, la typicité et l’authenticité sont devenues des critères d’achat décisifs, encore plus en contexte touristique où l’affect joue un rôle central.

Magasins, restaurants, pique-niques : une stratégie alimentaire hybride qui inspire le commerce moderne

L’étude montre que le consommateur contemporain n’est plus d’un seul bloc : il navigue entre plusieurs modes de consommation, parfois au sein d’une même journée. En station, cette hybridation est particulièrement visible. Les courses en magasin, redeviennent un moment  de plaisir : alors qu’à la maison les courses sont perçues comme une corvée ou un impératif logistique, en vacances, 38 % des Français les associent à un moment agréable. Cette disposition positive offre un terrain fertile pour proposer des expériences plus sensorielles : dégustations, théâtralisation de rayon, suggestions d’accords, paniers prêts-à-emporter pour la raclette ou le pique-nique.

Un recours fréquent à la restauration, même pour les familles

La restauration hors domicile progresse fortement en station : 90 % des vacanciers mangent au restaurant au moins une fois durant leur séjour, et près de 40 % y vont tous les jours. Les Britanniques se distinguent par une appétence exceptionnelle : 63 % déjeunent ou dînent au restaurant quotidiennement, et la présence d’enfants n’infléchit pas cette habitude. Cette donnée confirme une tendance globale : le repas hors domicile n’est plus un luxe, mais un moment de sociabilité recherché.

Stations de ski et nouvelles tendances alimentaires
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Pique-nique : un usage ancré qui peut monter en gamme

Avec 65 % des vacanciers pratiquant le pique-nique au moins une fois durant leur séjour, cet usage ne relève plus seulement de la praticité : il devient un véritable rituel que l’on peut aisément faire monter en gamme, en proposant des paniers prêts-à-emporter, des produits nomades et qualitatifs, des boissons locales en formats adaptés ou encore des charcuteries et fromages portionnés. Pour les commerces alimentaires, cette évolution confirme que la frontière entre snacking, terroir et restauration s’estompe : l’offre doit désormais être flexible, mobile et capable de répondre à plusieurs moments de consommation dans la journée.

Un budget alimentaire conséquent : le client est prêt à payer pour une expérience

L’étude indique que 20 % du budget des vacances est consacré à l’alimentation, soit 535 € par semaine, répartis presque équitablement entre la restauration (267 €) et les courses en magasin (268 €). Ce niveau de dépense est révélateur : le consommateur attache une réelle importance à la qualité, il recherche avant tout le plaisir et il accepte volontiers une montée en gamme dès lors qu’elle est justifiée par l’expérience proposée, l’origine des produits ou leur authenticité. Dans un contexte où le pouvoir d’achat demeure un sujet sensible, ces résultats montrent qu’un budget significatif reste malgré tout sanctuarisé pour l’alimentaire “plaisir”, surtout lorsque l’acte d’achat s’enrichit de sens, de terroir ou de convivialité. Pour un commerçant, cela confirme qu’il est possible — et même souhaitable — de mettre en avant des produits premium, des assortiments soigneusement composés ou des solutions “clé en main” mieux valorisées. Le client n’est pas uniquement à la recherche du prix le plus bas : il veut donner une raison à sa dépense et la vivre comme une expérience.

Ce que les stations nous apprennent

Les comportements observés en montagne reflètent des tendances beaucoup plus larges qui concernent l’ensemble des commerces alimentaires, qu’ils soient urbains, ruraux ou touristiques. Ils montrent d’abord que le plaisir est devenu un moteur d’achat plus puissant que le prix : lorsqu’une offre est perçue comme qualitative, locale ou conviviale, le client (celui qui peut se le permettre) accepte volontiers un effort financier. Ils confirment aussi que le local n’est plus un simple segment mais une véritable attente générale, les produits régionaux exerçant un pouvoir attractif fort grâce à leur histoire, leur origine ou leur dimension artisanale. La multifonctionnalité des moments de consommation apparaît également déterminante : entre repas familial, pause rapide, pique-nique, apéritif, retour de balade ou soirée conviviale, le commerce qui réussit est celui qui sait s’adapter à chacun de ces instants. Enfin, la théâtralisation et le conseil prennent une importance croissante — dégustations, recommandations d’accords, mises en avant saisonnières, kits prêts-à-cuisiner — car cette dimension expérientielle devient l’un des leviers les plus efficaces pour se distinguer de la grande distribution.

MÉTHODOLOGIE

Questionnaire de 10 minutes auto-administré en ligne (panel CSA Link et partenaires auprès d’individus âgés de 18 ans et plus, ayant séjourné dans une station de ski française entre les mois de décembre et d’avril au cours des trois dernières années. Échantillon : 813 Français, 275 Belges, 471 Britanniques. 10-27 mars 2025

Enseigne fondée en 1988, Sherpa est une Coopérative à taille humaine qui fédère aujourd’hui 120 magasins de proximité, situés au cœur des reliefs des Alpes, des Pyrénées et du Jura. Générant un chiffre d’affaires annuel de l’ordre de 130 millions d’euros, Sherpa, qui a le statut de coopérative depuis 2002, contribue à la vitalité des économies locales et plus particulièrement à la valorisation des produits de l’agriculture et de l’artisanat de montagne.

www.sherpa.net

(Photo de piste : E.Lecoq)

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