Il faut que vos clients puissent être fiers d’offrir quelque chose de beau
Alain Léon
Fondateur de Savor Créations, Alain Léon fait partie des spécialistes de l’alimentation cadeau. C’est donc son avis d’expert, applicable à tous, que nous avons souhaité recueillir.
Le Monde de l’Épicerie Fine – Existe-t-il un secret pour réussir un coffret cadeau ?
Alain Léon – C’est un peu la spécialité de Savor depuis dix ans, puisque nous sortons chaque année un nombre important de coffrets. La première des choses à prendre en compte, c’est le rapport prix-produit. Parce qu’avec le coffret cadeau, il y a une véritable attente pendant les fêtes de Noël. Nous sommes dans une période où les gens dépensent beaucoup d’argent et il faut vraiment, quand un client prend le coffret en main, qu’il ait le sentiment d’en avoir pour son argent. C’est très important. Cela commence bien sûr avec le packaging. Nous utilisons par exemple pour le coffret de Noël, de la dorure à chaud, du soft touch pour le ressenti, du vernis brillant pelliculé… Il faut que ce soit beau car c’est fait pour être offert ; il est impératif que les clients puissent être fiers d’offrir quelque chose de beau et d’attractif. Ensuite, il faut une qualité de produit, mais ce qui va surtout compter, c’est l’utilisation qui peut en être faite. Car si vous mettez des produits trop pointus à l’intérieur de votre coffret, le risque c’est que les clients renoncent à acheter ce cadeau dont ils ne sauront que faire. J’insiste mais il faut surtout mettre des produits qui peuvent s’utiliser facilement. C’est pour cela que l’on retrouve souvent des terrines, des foies gras, ou même les produits à la truffe qui ont de plus en plus de succès, parce que les consommateurs savent tout de suite comment les utiliser.
LMEF – La comparaison qui est parfois faite
entre l’alimentation cadeau et la cosmétique fonctionne-t-elle ici ?
A.L – Non. C’est un constat que j’ai pu faire tout simplement en essayant. Contrairement à la cosmétique, les clients ont besoin de voir les produits. Peu leur importe que ce soit bio ou autre, ils veulent voir ce qu’ils offrent et une photo ne suffira pas. L’analyse est importante. Nous vendons chaque année au moment des fêtes entre 20 000 et 25 000 coffrets et quand nous prenons une décision, il y a de vrais engagements pour l’entreprise. Pour le producteur que je suis, un coffret revient très cher : entre 2 et 2,50 €. Mieux vaut que cela réponde aux attentes des clients.
LMEF – Côté budget ?
A.L – Nous proposons différentes tranches en tenant compte que les détaillants ont l’habitude de faire des coefficients 2 à 2,5. Le coffret qui se vend le moins est en dessous de 30 € prix public, 29,95 € très exactement. Après, nous avons une offre entre 20 et 25 € mais pour nous, les plus grosses ventes se font avec le coffret qui est juste en dessous de 20 €, entre 17 et 20 €. Dans cet éventail de prix, les gens adorent…
LMEF – Quelles sont les thématiques qui marchent
le mieux ?
A.L – Il faut se rapprocher des produits réputés festifs : la truffe, le foie gras, les poissons nobles, les champignons du type cèpe et on ne peut pas passer à côté de l’huile d’olive et la moutarde… Ou alors pour un coffret sucré, chercher le côté cocooning de l’hiver qui n’est pas forcément que la fête, mais peut-être le bien-être : roiboos bio, confiture de Noël, cannelle, miel, pain d’épices, vanille…
LMEF – Est-ce qu’il y a des couleurs qui ressortent cette année ?
A.L – L’or et le noir. Nous avons également travaillé l’argenté, le rose cuivré, le bronze pour éviter le rouge et l’or qui sont un peu galvaudés à mon avis.