VIN

Les Français prennent de plus en plus leurs distances avec le vin

Publiée en plein Dry January (Janvier Sans Alcool), la dernière étude de consommation quinquennale de France Agrimer pour le Conseil national des interprofessions du vin (Cniv) confirme la baisse tendancielle du nombre de buveurs de vin et d’alcool, spécialement chez les jeunes.

À partir des statistiques de consommation taxée, on estime qu’entre les années 1960 et 2022, la consommation individuelle moyenne de vin des Français a chuté de plus de 60 %. Les études conso vin quinquennales menées par France Agrimer montrent que le moteur principal de cette diminution est lié à un renouvellement des générations. La dernière enquête (décalée de 2020 à 2022 à cause de la Covid – méthodologie à la fin de l’article) témoigne d’une accélération de la tendance.

Les consommateurs réguliers tendent à disparaître

France Agrimer définit comme consommateurs réguliers de vin, ceux qui en boivent tous les jours ou presque. En 2022, ils représentent 11 % de la population française. Soit une baisse de 5 points par rapport à 2015. En 1980, les consommateurs réguliers représentaient la moitié de la population nationale.

Consommateurs mensuels et hebdomadaires à égalité

Au sein des consommateurs occasionnels, ceux qui boivent du vin une à deux fois par semaine représentent 19 % des Français. On compte par ailleurs 18 % de consommateurs mensuels (une à trois fois par mois). Ces deux populations ont des habitudes et attitudes différentes. Les consommateurs hebdomadaires se rapprochent en effet des réguliers dans leur connaissance du vin. Les mensuels sont moins impliqués.

Les séniors boivent plus régulièrement

La fréquence de consommation de vin varie principalement en fonction de l’âge. On compte ainsi 18 % de consommateurs réguliers chez les plus de 50 ans. De plus, la part des consommateurs hebdomadaires chez les plus de 50 ans et les 35-49 ans (21 %) est supérieure à celle des 18-34 ans (15 %). Chez les moins de 35 ans, ceux qui boivent du vin mensuellement sont proportionnellement plus nombreux que chez les plus de 50 ans (respectivement 20 % et 17 %).

Les non consommateurs progressent à tous les âges

Au total, 15 % de la population consomme du vin de manière occasionnelle. Quant aux non consommateurs, leur part est en croissance dans toutes les tranches d’âge par rapport à 2015. Ils représentent 27 % des plus de 50 ans, 38 % des 35-49 ans et près de la moitié des moins de 35 ans.

Moins de vin, plus de bière

La baisse de la consommation de vin s’inscrit dans une tendance générale à la réduction de la consommation d’alcool en France. Certes, le taux de pénétration de ce dernier reste élevé (81 % de la population). Mais il est en repli de 4 points par rapport à 2015. Ce recul est atteint toutes les catégories de boissons alcoolisées sauf la bière. Celle-ci gagne 3 points en cinq ans tout en restant la boisson alcoolisée la moins prisée (57 % de la population en consomme).

La bière s’ancre dans le quotidien

En termes de nombre annuel moyen de jours de prise, la bière est la seule boisson alcoolisée qui augmente avec 10 jours de prises supplémentaires, alors que les vins tranquilles baissent fortement par rapport à 2015 (-17 jours de prise). La bière s’ancre dans le quotidien, avec une augmentation de la consommation régulière, en semaine comme le week-end.

Elle est surtout associée aux moments de détente et à l’après-repas. Chez les jeunes, la consommation de bière est relativement stable, voire en progression notamment le samedi soir. À l’inverse, le nombre de repas accompagnés de vin est en baisse.

Le vin accompagne les repas

Le vin accompagne de façon privilégiée les repas améliorés à domicile et au restaurant. Ce qui le singularise par rapport aux autres boissons. L’apéritif est pratiqué de manière hebdomadaire par environ un tiers des Français. Les 18-34 ans sont plus nombreux à prendre l’apéro hors domicile.

Percée des rosés et effervescents à l’apéro

Cependant, on note une augmentation de la consommation de vins rosés hors repas ou encore des vins blancs et des effervescents, en particulier pour l’apéritif. Lors de ce moment, les jeunes consomment davantage de bières, de boissons sans alcools, de cocktails et de vin blanc moelleux que l’ensemble de la population.

Source et Méthodologies

Enquête Ipsos Observer effectuée du 27 mai au 9 août 2022 en face à face à domicile auprès de 3 513 personnes représentatives de la population française âgée de 18 ans et plus. L’échantillon de l’enquête est construit selon la méthode des quotas.

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