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Eco-score, Agribalyse : l’Ademe répond aux critiques

L’agence de la transition écologique (Ademe) a publié ce lundi 11 janvier 2021, une réponse aux vives critiques émises par des experts et professionnels de la bio sur la base de données Agribalyse, qui fonde les premières expérimentations de l’Eco-score, le futur indicateur d’impact environnemental des produits alimentaires.

Créée par l’Ademe et l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), la base de données Agribalyse évalue l’empreinte environnementale de 2 500 produits alimentaires bruts et transformés. Elle avait fait l’objet en décembre dernier de sévères critiques émanant notamment des experts de l’Institut de l’agriculture et de l’alimentation biologiques et du Synabio qui représente les producteurs et distributeurs de produits bio. Tous mettent en cause la méthode et la fiabilité de calculs qui sous-estimeraient les impacts “des pesticides dans les cultures et des antibiotiques en élevage” et des “enjeux liés à l’effondrement de la biodiversité et (…) sur la qualité du sol” et tairait “les externalités positives” de la bio et des modes de production sous label de qualité… Dans une note discrètement publiée sur son site ce lundi, l’Ademe prend la défense de la méthodologie d’Analyse du cycle de vie (ACV) adoptée par Agribalyse, tout en reconnaissant des “pistes d’amélioration”.

L’analyse du cycle de vie incontournable

Côté méthode, l’Ademe et l’Inrae déclarent que “les travaux ACV nous invitent (…) à un regard nuancé sur les avantages et inconvénients de l’ensemble des systèmes agricoles (conventionnels, extensifs, biologiques).” Sur la question de la fiabilité de certains indicateurs, les concepteurs d’Agribalyse expliquent que seuls les indicateurs les plus fiables ont été rendus publics. “La comparaison entre systèmes de production (bio/conventionnel, intensif/extensif) sur la base uniquement des indicateurs ACV, sans prise de recul, est en contradiction claire avec les recommandations des partenaires d’Agribalyse (*). De nouveaux indicateurs seront fournis au fur et à mesure de l’avancée des travaux scientifiques”, précisent les deux organismes. La note récuse toutefois les demandes de non publication des données en lien avec la production agricole.

Un besoin de mieux mesurer les impacts environnementaux

Côté “pistes d’amélioration”, l’Ademe et l’Inrae admettent que “les indicateurs usuels de l’ACV ne rendent pas compte aujourd’hui de tous les impacts environnementaux.” La note dresse une liste de neufs points d’amélioration, parmi lesquels “une meilleure quantification de l’impact de l’usage des produits phytosanitaires sur la santé des humains et des écosystèmes, une meilleure représentation de l’ensemble des pressions et des pratiques favorables à la biodiversité, une description plus précise des consommations d’eau au niveau agricole” ou encore “une meilleure description des processus de transformation et l’utilisation des co-produits dans les industries agro-alimentaires”… Et d’ajouter que les partenaires d’Agribalyse poursuivront leurs travaux pour améliorer la base de données  “de manière concertée avec les acteurs” qui le souhaitent.

La Fourche a pris les devants

Enfin, sur la contribution d’Agribalyse à l’affichage environnemental qui sera basé sur le calcul de l’Eco-score, l’Ademe et l’Inrae bottent en touche. “Une partie des expérimentations s’appuiera sans doute pour partie sur les travaux Agribalyse, mais les décisions sur un « score environnemental officiel » ne sont en aucun cas du ressort de la gouvernance de la base de données Agribalyse” (*), écrivent les deux organismes qui rappellent que les groupes de travail et le conseil scientifique qui pilotent le projet d’affichage environnemental appellent à “l’intégration d’indicateurs complémentaires à l’ACV dans les scores environnementaux”. C’est d’ailleurs ce qu’a fait le site marchand de produits bio La Fourche. Prenant les devants de l’expérimentation officielle, La Fourche a assorti le score Agribalyse de points bonus ou malus permettant de tenir compte du système de production (bio, etc.), de la saisonnalité (pour les fruits et légumes) et de la préservation des espèces (pour les poissons).

(*) Les mots soulignés le sont par les auteurs du texte original, NDLR.

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