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Le bio au cœur des nouvelles habitudes alimentaires

Selon un sondage publié en amont du Salon de l’Agriculture 2019 par l’Agence Bio, une majorité de Français déclare avoir modifié ses habitudes alimentaires ces derniers mois. Le bio y occupe une place essentielle mais non exclusive. Une opportunité pour le secteur de l’épicerie fine.

Réalisé auprès d’un échantillon de 2 000 personnes représentatif de la population*, le sondage confirme que la consommation de produits alimentaires bio est désormais « installée et progresse », s’est félicité Florent Guhl, directeur de l’Agence Bio, au cours d’une conférence de presse organisée ce jeudi 21 février. Près de neuf français sur dix (88 % des répondants) auraient ainsi consommé des produits alimentaires bio l’an dernier, selon l’étude. Toutefois, un examen détaillé des chiffres délivre une photographie contrastée.

L’année 2018 est simultanément marquée par une stagnation de la consommation régulière (répondants qui déclarent consommer bio au moins une fois par mois, soit 71 % des répondants), par un recul des consommateurs « quotidiens » (12 % en 2018 contre 16 % en 2017) et par une progression des non consommateurs (passés de 8 à 12 %). S’il reste à un haut niveau, le taux de pénétration tend donc à se tasser. Et l’une des raisons pourrait bien être le prix élevé des produits bio, qui reste le premier frein à la consommation cité (84 %). À peine plus d’un tiers des Français juge normal qu’un produit bio coûte plus cher qu’un produit conventionnel et ils sont même plus nombreux (40 %) à le penser parmi les consommateurs bio ! Une nouvelle confirmation que l’écologie n’est pas imperméable aux pressions sur le pouvoir d’achat.

La « génération bio » est née

La bonne nouvelle, dans cet état des lieux pour le moins nuancé, c’est que le bio fait plus que jamais de nouveaux adeptes. L’année 2018 a enregistré une forte progression de la part des « nouveaux consommateurs réguliers ». Entendez par là, ceux qui, parmi les 71 % de répondants déclarant consommer bio au moins une fois par mois, le font depuis moins d’un an. Ils sont 17 % en 2018, contre 9 % en 2017 et 12 % en 2016 et 2015.

Surtout, « on observe un renouvellement des générations de consommateurs bio », développe Florent Guhl : 27 % des 18-24 ans sont des nouveaux consommateurs depuis moins d’un an. La « génération Z », comme on l’appelle, se distingue de ses aînées par la plus grande importance qu’elle accorde aux motivations éthiques et sociales (32 % contre 25 % en moyenne) et au bien-être animal (37 % contre 28 %). Convaincue, elle compte plus d’individus qui trouvent normal que le bio coûte plus cher (47 %). Et 27 % d’entre eux ont l’intention d’augmenter leur consommation dans les six prochains mois.

Une carte à jouer pour le commerce de proximité

Autre facteur qui conduit à penser que la consommation bio s’ancre dans les habitudes de consommation, le constat que sa croissance s’inscrit dans « un changement de comportement global dont le bio est un élément » non exclusif, analyse Florent Guhl. Une majorité de Français (57 %) déclarent en effet avoir changé leurs habitudes d’achat et comportements alimentaires, selon le sondage. Ce qui passe en premier lieu par la limitation du gaspillage alimentaire (61 % des Français), par de plus nombreux achats de produits de saison (58 %) et frais (55 %), par le recours au produits locaux et circuits courts (52 %), suivis par le fait de cuisiner davantage (45 %) et l’achat de plus de produits bio (43 %). Une évolution qui ouvre des perspectives pour le commerce de proximité, d’autant que les consommateurs restent en attente d’une offre plus conséquente de leur part. 

En effet, si les hypers et supermarchés restent plébiscités pour les achats de sept consommateurs de bio sur dix, près de la moitié (49 %) de ces derniers seraient prêts à consommer davantage s’ils trouvaient plus de bio chez les artisans alimentaires, une proportion qui plafonne même à 78 % pour les boulangers. « Il y a quelque chose à jouer autour du commerce de proximité, qui peut proposer des produits de qualité, les faire découvrir et les faire goûter »,  commente Florent Guhl. Qualité, découverte, dégustation… Autant d’opportunités à saisir pour les magasins d’épicerie fine !

 

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