Castelnaudary : l’épicerie fine Chez Christophe déménage et se réinvente

Le 22 décembre 2025

L’épicerie fine Chez Christophe, située dans le centre-ville de Castelnaudary (11), ferme ses portes pour s’installer quelques kilomètres plus loin dans la zone commerciale de la commune et devient Chez Christophe & Clément. Explications avec Christophe Hernandez, fondateur du concept Chez Christophe, et Clément Carpentier, son nouvel associé.

Le Monde de l’Épicerie Fine – Christophe, lorsque nous nous étions parlé en septembre 2022, vous veniez d’ouvrir votre troisième épicerie fine Chez Christophe. Où en êtes-vous aujourd’hui ?

Christophe Hernandez – Depuis notre dernier échange, l’aventure Chez Christophe a effectivement évolué. Le réseau compte désormais deux points de vente avec des trajectoires différentes mais partageant une offre commune.

L’épicerie fine Chez Christophe de Castanet-Tolosan a fermé. Cette décision a été prise pour nous permettre de mieux nous recentrer sur les deux autres établissements. Avec le recul, nous nous sommes rendu compte que l’emplacement n’était pas adapté, notamment en raison d’un manque de stationnement, ce qui a eu un impact direct sur la fréquentation du magasin.

La boutique de Villefranche-de-Lauragais reste aujourd’hui notre magasin de référence. Elle a traversé des périodes complexes – pendant et après la crise sanitaire – mais continue toutefois de se maintenir. Par rapport à l’année dernière, la fréquentation reste stable bien que l’on observe une stagnation, voire une très légère baisse du panier moyen, dans un contexte économique plus tendu pour les consommateurs.

Enfin, l’épicerie fine de Castelnaudary a connu une évolution majeure. Elle a déménagé dans la zone commerciale de la ville mi-octobre 2025 et est devenue Chez Christophe & Clément. Pour ce faire, je me suis associé à Clément Carpentier qui était responsable de l’épicerie fine du centre-ville de Castelnaudary. Cette association s’inscrit dans la continuité de notre collaboration et apporte une nouvelle dynamique au point de vente.

Clément Carpentier – En effet, il était indispensable de nous renouveler. Pendant plus d’un an, nous avons connu une baisse d’activité très importante expliquée par plusieurs facteurs.

L’accès au magasin est devenu de plus en plus compliqué, entre les difficultés de stationnement et de circulation. Surtout, nous avons assisté à une véritable perte de l’écosystème commercial autour de nous. Deux boulangers, un primeur et un poissonnier ont fermé successivement. Or, pour une épicerie fine, la complémentarité des commerces de bouche est essentielle. Cette disparition a fortement réduit l’attractivité du centre-ville pour les achats alimentaires.

Le choix de déménager vers une zone commerciale en périphérie s’est donc imposé naturellement. Le nouveau magasin est aujourd’hui jumelé à une cave à vin, Comptoir des Vignes. Cette union est née d’une sollicitation des propriétaires de la cave, qui souhaitaient intégrer une épicerie fine à leur offre. Cette complémentarité nous a permis de recréer un univers cohérent autour du goût, du conseil et du plaisir. Dans cette nouvelle configuration, je travaille au quotidien avec Mathieu Hernandez, le fils de Christophe.

LMEF – Clément, comment s’est passé le démarrage ?

C.C. – Le démarrage a été un vrai succès. Le déménagement s’est très bien passé : notre clientèle historique nous a suivis et nous avons en parallèle acquis une nouvelle clientèle. La fréquentation a quasiment doublé depuis l’ouverture. Nous sommes pour le moment ravis. L’inauguration, organisée autour du Beaujolais Nouveau, a réuni environ 400 personnes !

LMEF – Pouvez-vous nous présenter ce nouveau magasin ainsi que son offre ?

C.C. – Nous sommes passés de 70 mètres carrés à 200 mètres carrés, ce qui nous a permis d’élargir considérablement la gamme de produits. Nous avons notamment renforcé tout le pôle frais avec une place de choix donnée à la charcuterie et aux fromages ainsi qu’à une nouvelle offre de produits de la mer.

L’épicerie fine est aujourd’hui représentée dans sa globalité, avec une sélection exigeante de produits emblématiques tels que le saumon de la Maison Barthouil, la poutargue, le beurre Bordier, le caviar Sturia, les panettones de la maison Flamigni ou encore les marrons glacés Corsiglia en cette période de fin d’année.

Concernant le vin, nous avons volontairement réduit la partie cave, tout en conservant des références très pointues issues de petits vignerons que la cave jumelée ne propose pas. Cela crée une véritable synergie entre les deux adresses.

LMEF – Quels sont actuellement les produits que vendez-vous le mieux ?

C.C. – En ce moment, nos meilleures ventes concernent les thés de la Maison Dammann, les panettones ainsi que les marrons glacés.

LMEF – Quels sont les projets à venir ?

C.C. – Nous envisageons l’aménagement d’un espace extérieur afin d’organiser des événements de dégustation et d’ouvrir ponctuellement en soirée, notamment l’été, avec une offre de type bar à vin.

À plus long terme, l’objectif serait de pouvoir répliquer ce concept, associant épicerie fine et cave, dans d’autres communes.

LMEF – Clément, pour conclure, voulez-vous dire un dernier mot ?

C.C. – Oui, je souhaiterais remercier les petites fées de la fin d’année, Marie-Gaëlle D. et Lili G., qui nous accompagnent chaque année. Elles décorent le magasin, transforment nos plateaux en véritables œuvres d’art et nous font gagner un temps précieux.

Un grand merci également à mon bras droit, Mathieu, pour sa gestion logistique et son professionnalisme au quotidien. J’ai la chance d’être entouré d’une équipe dévouée, ce qui est une vraie force pour faire vivre et faire évoluer notre épicerie fine.