Photo : Éric Lelong, président d’InterApi
Après plusieurs années marquées par les aléas économiques et environnementaux, le miel retrouve une place de choix dans le cœur – et les placards – des Français. L’enquête inédite menée par l’institut CSA pour InterApi, l’interprofession des produits de la ruche, révèle une dynamique positive et un attachement fort à ce produit 100 % naturel, symbole de plaisir, de santé et de terroir.
Une consommation en nette progression
Le miel séduit de nouveau les consommateurs. Au premier trimestre 2025, les ventes en grande distribution ont bondi de +8,1 % par rapport à la même période en 2024. Ce regain d’intérêt se confirme dans les foyers : 74 % des Français achètent du miel, et 56 % en consomment plusieurs fois par semaine. Près de 40 % sont des acheteurs réguliers, l’intégrant naturellement dans leur quotidien, notamment au petit-déjeuner (46 %), mais aussi à tout moment de la journée selon l’envie (25 %).
Un plaisir familial et multisensoriel
Produit de partage et de tradition, le miel rassemble les générations. Les raisons d’achat révèlent un attachement affectif autant que pratique : 30 % l’achètent parce qu’il est apprécié de toute la famille, 15 % par habitude, et 12 % pour soulager les maux de gorge. Avec ses bienfaits pour la santé, son origine naturelle, et son goût sucré unique, le miel devient un incontournable. Il accompagne les boissons (54 %), les tartines et crêpes (53 %), mais s’invite aussi dans les recettes salées et sucrées (47 %), les laitages (33 %), voire se déguste pur (34 %).
Textures, variétés et origines : le miel dans tous ses états
Liquide, crémeux ou cristallisé, le miel se décline en plusieurs textures, chacune appréciée pour ses usages spécifiques. Le miel liquide est le plus plébiscité (49 %), suivi du crémeux (34 %) et du solide (17 %). Côté goûts, la diversité florale enrichit l’offre : 88 % des acheteurs déclarent choisir leur miel selon son origine botanique. Le miel toutes fleurs (55 %) devance l’acacia (41 %), la montagne (30 %), le châtaignier, la lavande ou encore le miel de forêt. Ces préférences témoignent d’un appétit pour la variété : 53 % des consommateurs aiment changer de miel selon leurs envies.
Circuits d’achat : entre grande distribution et vente directe
Le miel se vend principalement en grandes surfaces (54 %) et auprès des apiculteurs (50 %), deux canaux qui répondent à des attentes distinctes. Les premiers séduisent par leur praticité, leur prix et l’habitude. Les seconds rassurent par la qualité, l’origine locale et la relation directe avec le producteur. Les marchés, foires et magasins bio arrivent loin derrière. Pour tous les circuits, la naturalité du miel est le premier critère d’achat (95 %), devant la texture (91 %) et l’origine française (91 %), loin devant le prix (80 %).
Un enjeu stratégique pour la filière
Pour Éric Lelong, président d’InterApi, cette enquête est bien plus qu’un instantané de la consommation : « Mieux comprendre les attentes des consommateurs, c’est donner à la filière les moyens de construire des stratégies durables, de mieux valoriser la production et de renforcer sa compétitivité ». Dans un contexte marqué par les défis du changement climatique, des prédateurs comme le frelon asiatique, ou des maladies comme le Varroa, InterApi joue un rôle essentiel. L’interprofession mène des actions concrètes pour soutenir la filière, comme le programme Counting Mite, le plan national anti-frelon asiatique, ou encore l’Api’Week, grande fête des métiers de la ruche organisée chaque année à l’automne.
un produit en pleine renaissance
Symbole de naturalité, de gourmandise et de lien avec la nature, le miel se réinstalle durablement dans les habitudes des Français. Fort de cette tendance, l’ensemble des acteurs de la filière apicole peut envisager l’avenir avec plus de confiance, à condition de rester à l’écoute des attentes des consommateurs et de continuer à valoriser le savoir-faire et la qualité du miel français.
Enquête menée pour InterApi par l’institut CSA, réalisée du 22 octobre au 4 novembre 2024, auprès d’un échantillon de 1018 Français âgés de 18 ans et plus ainsi qu’un sur-échantillon pour obtenir un total de 905 acheteurs de miel.