D’origine italienne, Luana Belmondo s’est rapidement imposée dans le paysage médiatique où sa personnalité joyeuse et son franc-parler (avec l’accent) ont fait la différence. De retour avec un livre de recettes, elle nous parle de la cuisine de son pays d’origine et de ce qui fait son succès en France, mais également de ses projets télé.
Le Monde de l’Épicerie Fine – Vous venez de publier Ma cuisine simple et bon marché aux éditions du Cherche Midi. Ce titre annonce la couleur mais pouvez-vous nous en dire plus ?
Luana Belmondo – L’idée m’est venue pendant le Covid où je me suis rendu compte qu’il fallait apprendre à cuisiner avec des ingrédients extrêmement simples, ceux que l’on a tous dans les placards à la maison. Et puis il y a eu la hausse des prix, j’ai donc voulu donner quelques idées de recettes à petit budget mais avec un peu de fantaisie, ce qui permet de se faire plaisir quand même.
LMEF – C’est votre cinquième livre de recettes qui sont toutes italiennes ou franco-italiennes, votre pays d’origine. Comment expliquez-vous le succès de la gastronomie italienne en France ?
L.B – Je ne dirais pas qu’en France : partout dans le monde ! C’est parce que c’est une cuisine simple basée sur de très bons produits. Elle correspond à l’envie de bonheur simple que l’on recherche aussi un peu tous dans la vie. Par ailleurs, la cuisine italienne respecte le produit, ne le déforme pas tellement. Personnellement, s’il n’y avait pas les kilos, je pourrais manger des pâtes tous les jours !
LMEF – Votre maman vous a appris à cuisiner. Avez-vous transmis cette passion à vos enfants ?
L.B – C’est vrai que petite, je participais un peu aux recettes en regardant faire ma maman, mais je n’étais pas une grande cuisinière non plus. Je m’y suis vraiment mise quand j’ai fondé ma propre famille. Aujourd’hui, mon aîné Alessandro est chef de cuisine du restaurant Caillebotte dans le 9e arrondissement de Paris.
LMEF – La cuisine italienne telle que l’on peut la découvrir en France dans les restaurants, correspond-elle à la cuisine que les Italiens dégustent au quotidien ?
L.B – Pas toujours, même si je vois de l’amélioration. Quand je suis arrivée il y a 33 ans, j’ai eu beaucoup de mal à manger italien à Paris et je refusais même d’y aller quand mes amis voulaient m’inviter dans un restaurant italien. Maintenant, on trouve de plus en plus de bons restaurants qui font venir la marchandise directement d’Italie… Même les légumes qui ont une autre saveur…
LMEF – Un bon restaurant italien ?
L.B – La meilleure table n’est pas une nouveauté : c’est sans doute Le Stresa à Paris dans le 8e et j’aime beaucoup également Ida, le restaurant de Denny Imbroisi dans le 15e. Mais il y en a d’autres…
LMEF – Vous avez dit un jour que les Français ne savaient pas faire les pâtes à la carbonara. Pourquoi ?
L.B – Parce que vous y mettez de la crème fraîche, ce que l’on ne fait jamais en Italie. On travaille juste les jaunes d’œuf avec le parmesan et on y ajoute un peu d’eau de cuisson pour faire un lien et que ce soit bien onctueux : c’est ça la crème !
LMEF – Vous avez fait avec Ciao Gusto un coffret de produits italiens. Que contenait-il ?
L.B – C’était une box avec de l’huile d’olive, des pâtes, des sauces à mon nom, des pestos et même un riz fumé naturellement au bois de cerisier. Uniquement des produits réalisés par de petits producteurs italiens.
LMEF – Les Français vous connaissent à travers les différentes émissions de télévision et radio auxquelles vous avez participé. Y en a-t-il une qui vous correspondait mieux qu’une autre ?
L.B – En dehors du fait que j’ai aimé toutes les émissions auxquelles j’ai participé ou que j’ai faites moi-même, je pense que c’est sur Cuisine TV “Bienvenue chez Luana” ; parce que je tournais chez moi, que mes enfants y participaient de temps en temps et que je l’avais écrite.
LMEF – Avez-vous de nouveaux projets de ce côté ?
L.B – Je suis actuellement en tournage sur la Côte d’Azur pour la nouvelle chaîne TV Monaco ; l’émission s’appelle La Dolce Vita Riviera et couvre toute la Riviera italienne et française. Enfin, je pars demain pour tourner un film documentaire avec Alessandro mon fils aîné pour Canal+. Le thème, c’est un voyage entre une mère et un fils qui partagent la même passion pour la cuisine.
LMEF – Les épiceries fines italiennes sont nombreuses en France. En fréquentez-vous ?
L.B – Oui et j’aime beaucoup aller chez Eataly dans le 4e arrondissement. Je trouve tout ce qu’il me faut : des légumes et même de la viande ! Rap Épicerie Fine d’Alessandra Pierini me manque énormément. À une certaine époque, j’avais un rendez-vous régulier avec elle tous les samedis matin. Je l’appelais la veille pour savoir ce qu’elle avait en légumes et je lui disais ce que je voulais pour qu’elle me les mette de côté.
LMEF – Qu’est-ce qu’un consommateur devrait regarder en premier quand il pousse la porte d’une épicerie italienne ?
L.B – Déjà, qu’il n’y ait pas trop de plats prêts. Je n’aime pas tellement ces épiceries où il y a des lasagnes à emporter soi-disant faites maison : on en trouve différentes variantes aux champignons, aux légumes, à la bolognaise, sans sauce, avec sauce… Une lasagne n’est pas vraiment ce qui représente le plus l’épicerie fine italienne. Il faut quelques produits à emporter bien sûr, mais des produits pour cuisiner chez soi.
LMEF – L’ouverture d’une épicerie fine vous a-t-elle déjà traversé l’esprit ?
L.B – Tout m’a traversé l’esprit et tout me traverse l’esprit. Le problème, c’est le temps ! Rap pour moi c’était Alessandra. Je pense que les épiceries fines doivent être incarnées par les personnes qui sont là.
Propos recueillis par Bruno Lecoq