La Fédération des Artisans Confituriers lance sa première formation

La toute jeune fédération présidée par Stephan Perrotte veut combler un vide en dotant le métier d’artisan confiturier d’un véritable statut et de formations reconnues.

Après des débuts entravés par la crise de la Covid-19, la jeune Fédération des Artisans Confituriers de France (FACF) sort de l’ombre. Les 15 et 16 mai prochains, cette organisation professionnelle créée fin 2018 initiera en effet sa première formation d’artisan confiturier au Lycée agricole de Théza, près de Perpignan (66). L’enseignement se répartira en deux demi-journées respectivement consacrées à la théorie (législation, hygiène) et à la pratique avec des dégustations, complétées par la visite d’un producteur de fruits.

Les artisans confituriers au pupitre

Stephan Perrotte president Federation Artisan Confiturier France

 

Stéphan Perrotte (FACF ) : « le CAP d’artisan confiturier n’existe pas »

Cette session est ouverte aux actuels et futurs professionnels du secteur. Stephan Perrotte, meilleur confiturier du monde – et lauréat Epicures 2022 – y interviendra comme formateur, ainsi que sa consœur Marie-Christine Clauzier. Le premier est président de la Fédération, la seconde en est la trésorière. Ils font partie du quatuor fondateur de la FACF aux côtés d’Isabelle Amistadi et de Marie-Pierre Vital. Vérène Indekeu, directrice artistique et des relations extérieures du confiturier La Cour d’Orgères, est pour sa part en charge de la partie « Communication ».

Un métier qui attire

La FACF est née « du constat que le métier n’était ni reconnu ni assez valorisé malgré son succès croissant », rapporte Stephan Perrotte. Pour s’installer comme artisan, il faut en effet détenir un CAP, un BEP ou un titre légalement reconnu dans le métier exercé. « Or le CAP de Confiturier et la formation correspondante n’existent pas », déplore Stephan Perrotte.

Les artisans boulangers pour modèle

« Le comble, poursuit-il, est qu’un artisan confiturier reçoit à l’heure actuelle le code d’activité APE des ”Transformateurs de fruits et légumes”, qui est identique à celui d’industriels comme Bonduelle ou France Champignons. » La FACF a donc pour objectif à terme de « faire reconnaître cette profession avec au bout un vrai code APE d’artisan confiturier ».  Le modèle existe. C’est en effet celui de la boulangerie, où les artisans disposent d’un code APE spécifique qui les différencie des boulangeries industrielles.

Des critères d’adhésions précis

La FACF s’est elle-même dotée d’une charte qui s’impose à ses membres. Pour adhérer, ces derniers doivent en effet non seulement avoir le statut d’artisan inscrit à la Chambre des Métiers mais aussi appliquer des méthodes artisanales. Elles imposent notamment de « travailler au maximum quarante kilos de fruits par cuisson, à feu nu (au gaz), de façon manuelle en bassine ouverte, hors mélangeur automatique (pas d’automatisation) », précise Stéphan Perrotte.

Respecter les producteurs

Les adhérents s’engagent par ailleurs à « défendre les valeurs de l’artisanat, défendre et promouvoir les valeurs du métier d’artisan confiturier et travailler main dans la main dans le respect de ses producteurs.» La fédération revendique aujourd’hui une trentaine d’adhérents. Selon son président, son effectif progresse à rythme régulier.

logo Federation Artisan Confiturier France

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