Rachetée en 2006 par Nicolas Roger, l’épicerie fine et cave Maison Lemaitre compte aujourd’hui près de 3 000 références. Adresse incontournable à Nantes pour dénicher des produits gourmets rares, l’enseigne fêtera l’an prochain les 20 ans de sa reprise, avant de célébrer ses 90 ans d’existence en 2027 ! Rencontre avec Delphine Roger, responsable du rayon épicerie fine et épouse du gérant.
Le monde de l’épicerie fine – Delphine, cela fait bientôt 20 ans que Nicolas, votre mari, a racheté Maison Lemaitre. Pouvez-vous nous retracer les évolutions majeures de votre commerce ?
Delphine Roger – Bien sûr, Laura. Nicolas était agent commercial dans le domaine du vin avant de racheter, en 2006, à monsieur Lemaitre son épicerie fine et cave éponyme qu’il avait ouverte en 1937.
Avant d’être une épicerie fine, la Maison Lemaitre était une alimentation générale. À l’aube de la grande distribution, monsieur Lemaitre s’est progressivement recentré sur la cave et les produits fins. Il avait structuré son commerce autour de trois univers que nous avons conservés : la cave, l’épicerie fine et la confiserie, qu’il avait respectivement nommées Cave du Beffroi, Épicerie du Beffroi et Confiserie du Beffroi. Lors du rachat, nous avons choisi de tout réunir sous une seule enseigne : Maison Lemaitre.
Quand nous avons repris l’affaire, le rayon cave était déjà très développé, avec un large choix de vins et de spiritueux, dont certaines appellations rares. C’est un savoir-faire que nous avons tenu à préserver et à bichonner.
Côté épicerie fine, en revanche, la gamme était assez restreinte. J’ai pris la responsabilité de redévelopper cette offre, qui compte aujourd’hui près de 1 000 références.
En 2008, nous avons refait les façades et les vitrines, en 2015 la partie cave et confiserie et cette année, nous avons modernisé notre site e-commerce, qui avait pris un petit coup de vieux. Nous recevons d’ailleurs régulièrement des commandes à l’étranger, de la part de connaisseurs de vin qui nous achètent quelques jolies bouteilles.
LMEF – Comment avez-vous construit votre offre de produits ?
D.R – Comme je vous le disais précédemment, pour la partie cave, il existait déjà un socle solide en termes de gamme, construit par notre prédécesseur.
Pour l’épicerie fine, en revanche, nous avons beaucoup sillonné les salons au départ afin de bâtir notre offre. Aujourd’hui, nous en faisons encore, mais très occasionnellement. Nous manquons de temps.
LMEF – Faites-vous régulièrement entrer ou sortir des produits de votre gamme ?
D.R – Nous sommes très attentifs aux tendances et n’hésitons pas à intégrer de nouveaux produits en gamme lorsque nous identifions une opportunité. Nous pensons qu’il est primordial de proposer des références différenciantes et uniques que l’on ne trouve que chez nous.
Lorsque j’introduis un nouveau produit, je sélectionne plusieurs déclinaisons de cet article afin de créer un effet de gamme. Je trouve que cela attire l’œil en boutique et incite les clients à en acheter plusieurs ou à revenir en essayer d’autres par la suite.
Enfin, je reste très vigilante vis-à-vis des marques d’épicerie fine qui entrent en grande distribution. Dès que je m’en aperçois, je les retire de notre offre, car cela va à l’encontre des valeurs de la maison.
LMEF – Comment se répartit aujourd’hui votre chiffre d’affaires entre vos trois univers ?
D.R – La cave représente 60 % de notre chiffre d’affaires, l’épicerie fine 30 % et la confiserie 10 %. Nous constatons que la confiserie séduit moins qu’autrefois : les clients font davantage attention à leur consommation de sucre. Il y a quelques années, le chiffre d’affaires de la confiserie était supérieur à celui de l’épicerie fine.
LMEF – Quel est le montant de votre panier moyen ?
D.R – Notre panier moyen s’élève à 30 euros.
LMEF – Quelles sont les références qui se vendent le mieux ?
D.R – Nous vendons énormément de paniers garnis tout au long de l’année, avec un pic à Noël, vous vous en doutez (sourire) ! Nous proposons également des produits du quotidien – épices, thés, infusions, fruits confits ainsi que des huiles, des vinaigres et des condiments – qui séduisent une clientèle fidèle et régulière. Rien qu’en épices, nous avons plus de 100 variétés !
Les sauces piquantes se vendent très bien, notamment celles des marques Hellicious et Maison Martin. J’en ai vendu plus de 2 000 bouteilles en 2024, et ce chiffre sera certainement encore plus élevé cette année.
Côté cave, nous sommes de gros vendeurs de whiskies et, plus globalement, de spiritueux.
Enfin, pour la confiserie, le chocolat et la guimauve se vendent tout au long de l’année. Nous écoulons également beaucoup de dragées pendant la période des mariages.
LMEF – Quels produits spécifiques proposez-vous pour les fêtes de fin d’année ?
D.R – Que ce soit à la cave ou à l’épicerie fine, nous proposons de nombreux coffrets cadeaux de nos partenaires, comme Cluizel Paris pour les chocolats ou Mariage Frères pour le thé.
Côté épicerie fine, je m’approvisionne en fruits confits glacés, en pâtes d’amandes à la coupe pour ceux qui préparent encore leurs fruits déguisés, en foie gras mi-cuit et j’élargis mon offre de foies gras en conserve, de caviar ainsi que de douceurs sucrées, comme le chocolat.
Propos recueillis par Laura Margis
Fiche technique
Date d’ouverture : 1937
Date de rachat : 2006
Nom des gérants : Delphine et Nicolas Roger
Surface de vente : 200 mètres carrés
Nombre de références : Près de 3 000
Nombre de personnes sur la surface de vente : 5
Maison Lemaitre
12 rue de la Paix, 44000 Nantes
02 40 47 04 12
https://www.maisonlemaitre.fr/
Facebook : @Maison Lemaitre
Instagram : @maisonlemaitre


