Pourquoi les produits sous signe de qualité sont de plus en plus nombreux

En 2023, 21 nouveaux produits ont été enregistrés en AOP, IGP ou Label Rouge par l’Institut national de l’origine et de la qualité (Inao). Jamais autant de nouveaux produits n’avaient été reconnus sous ces « Signes officiels d’identification de la qualité et de l’origine » (Siqo) sur une même année. Seulement 9 produits sous signe de qualité avaient été enregistrés sous Siqo en 2021 et 6 en 2022.

Quels sont ces nouveaux produits sous signe de qualité ?

En 2023, 6 Appellations d’origine protégées (AOP), 9 Indications géographiques protégées (IGP) et 6 produits Labels Rouge ont ainsi été homologués par l’Inao. Parmi ces derniers, les produits frais arrivent en tête avec une bonne dizaine de produits répartis sur les trois labels, dont quatre charcuteries IGP « Île de Beauté » (bulagna, figatelli, pancetta, saucisson sec) ou encore l’IGP Huître de Normandie.

Les produits d’épicerie arrivent ensuite avec une demi-douzaine de produits, parmi lesquels l’AOP Huile d’Olive du Languedoc, les IGP Haricot de Soisson et Fleur de Sel de l’Île de Ré ou la farine de gruau Label Rouge. Un descriptif des produits enregistrés l’an dernier est disponible sur le site de l’Inao.

Des périmètres et ambitions différents

L’AOP distingue un produit dont toutes les étapes de production sont réalisées selon un savoir-faire reconnu dans une même aire géographique. Elle est une déclinaison européenne de l’Appellation d’origine contrôlée (AOC), indication initialement créée en France pour le secteur viticole avant d’être élargie à tout l’agroalimentaire. Associé à la notion de terroir, l’AOC protège le produit de la contrefaçon sur le territoire français, l’AOP sur le territoire européen.

Label rouge

L’IGP est un signe d’origine moins contraignant que l’AOP. Seulement une étape au moins de la production, de la transformation ou de l’élaboration du produit doit en effet avoir lieu dans l’aire de production désignée. Quant au Label Rouge, il distingue des produits de qualité supérieure à celle d’autres produits similaires.

Les AOP et IGP de plus en plus diversifiés

Logo IGP

Selon nos calculs, la France compte donc 1 222 produits sous Siqo1 à fin 2023, dont 62 % sous AOP/C ou IGP. Parmi ces derniers, le vins et les boissons alcoolisés dominent (62 %). Mais sur les deux dernières années, les homologations d’autres produits agroalimentaires ont été plus nombreuses (+12 contre +5).

Il en va de même en termes de chiffre d’affaires. Le dernier rapport d’activité de l’Inao chiffre ce dernier à 31 milliards d’euros en 2021, dont 2,5 milliards pour les AO et 1,9 pour les IG (stade de première mise en marché HT). La filière vin et spiritueux, toujours dominante, en capte les trois-quarts. Mais « on observe une prise d’ampleur des chiffres d’affaires des différents signes de qualité pour les produits agroalimentaires » hors boissons alcoolisées, établit une étude de l’Inao sur la période 2013-2021.

Des prix de vente 1,5 à 2 fois plus élevés

On comprend l’engouement des producteurs pour ces signes de qualité. Les produits français sous Siqo ont connu sur l’ensemble de cette période des croissances à deux chiffres hors inflation. « « L’AOP est une reconnaissance de notre savoir-faire qui facilite notre communication », témoigne Catherine Dussol, trésorière du Syndicat de la Lucques et de l’Huile d’Olive du Languedoc et propriétaire du Domaine d’Astiès près de Béziers. AOC depuis fin 2020, l’huile d’olive du Languedoc a obtenu l’an dernier son AOP, au terme de dix ans d’efforts pour définir et faire valider son cahier des charges.

L’indication géographique est autant une référence sur le marché domestique du producteur qu’à l’export. Une étude de la Commission européenne estime les ventes de produits sous IGP et Spécialité traditionnelle garantie (STG, un Siqo très peu développé en France) à plus de 77 milliards d’euros en Europe en 2017, soit 7 % de la valeur totale du marché de l’alimentation et des boissons de l’Union. La même étude calcule que les produits sous IG hors boissons alcoolisées se vendent en moyenne une fois et demi plus cher que les produits similaires non protégés. Pour les vins et spiritueux, c’est même deux fois plus cher.

Efficaces sur le marché national et à l’export

Et si 58 % du chiffre d’affaires des produits IGP  est réalisé sur leur marché domestique, ceux-ci représentaient plus de 15 % de exportations agroalimentaires européennes. L’Union européenne protège aujourd’hui quelque 3 500 produits sous IG. Plus d’un cinquième de ces derniers sont d’origine française.

1 sans compter les produits certifiés AB, également agréés par l’Inao mais non intégrés dans le calcul car ils relèvent d’un règlement européen et non de cahiers des charges volontaires comme les autres Siqo.

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