Miel

Miel français 2025 : une récolte abondante mais de fortes disparités

Après deux années contrastées, la filière apicole française peut enfin souffler : la récolte de miel français 2025 s’annonce comme l’une des meilleures de la décennie, avec une production estimée entre 23 000 et 25 000 tonnes par l’Union Nationale de l’Apiculture Française (Unaf). Un rebond spectaculaire de près de 90 % par rapport à 2024 et une performance supérieure à celle de 2023. Pourtant, derrière ces chiffres encourageants se cachent des réalités contrastées, où le changement climatique continue de redessiner la carte des productions régionales.

Production excellente dans la moitié nord

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Récolte miel français 2025

Les conditions météorologiques du printemps 2025 ont joué un rôle décisif. Un hiver doux et humide a permis aux colonies d’abeilles de démarrer leur activité plus tôt que d’habitude, dès la fin janvier pour certaines. Malgré des taux de mortalité toujours préoccupants, la végétation, épargnée par la sécheresse dans beaucoup de régions, a offert un environnement propice au butinage. Résultat : sur la majeure partie du territoire, les récoltes ont été généreuses, voire excellentes, notamment au nord, à l’ouest, à l’est et au centre de la France.

Les miels d’acacia, de montagne, de tilleul ou encore de châtaignier ont particulièrement profité de cette embellie. Dans certaines régions comme la Bretagne, le Limousin ou l’Auvergne, les apiculteurs ont enregistré des volumes exceptionnels, redonnant espoir à une filière mise à rude épreuve ces dernières années.

Le Sud-Est, grand perdant du dérèglement climatique

À l’inverse, le Sud-Est de la France, et notamment la Provence, a subi de plein fouet les caprices d’une météo de plus en plus imprévisible. Après un début de saison prometteur, des épisodes de canicule et des pluies diluviennes ont anéanti les espoirs de récolte. La production de miel de lavande, emblématique de la région, a été catastrophique, à l’exception de quelques rares zones épargnées. Les miellées de romarin, de thym ou de bruyère blanche, habituellement abondantes sur le pourtour méditerranéen, ont également été très réduites.

Christian Pons, président de l’UNAF, tire la sonnette d’alarme : « Année après année, la partie méridionale souffre considérablement du bouleversement climatique. Les apiculteurs sinistrés, notamment en Provence, ont besoin d’aides publiques pour éviter la faillite de leurs exploitations. » Un appel qui rappelle l’urgence d’adapter les politiques de soutien à une filière en première ligne face aux aléas climatiques.

La récolte de miel français 2025 couvre mieux nos besoins

Si la récolte globale est satisfaisante, certains miels restent difficiles à produire. Le miel de tournesol, par exemple, a souffert des fortes chaleurs estivales, tandis que les productions de bruyère callune ou de bruyère d’été sont devenues confidentielles. À l’inverse, les miels de luzerne et de sainfoin ont offert de belles surprises dans certaines zones.

La France a produit cette année près de la moitié de ses besoins en miel, une performance notable alors que le pays importe traditionnellement plus de 30 000 tonnes par an, principalement d’Asie. « Les consommateurs cherchent de plus en plus des miels locaux, pour leur qualité et leur diversité, souligne Henri Clément, porte-parole de l’Unaf. L’enjeu est désormais de savoir si les conditionneurs privilégieront les miels français, malgré des coûts souvent plus élevés que ceux des miels importés. »

Michel Troisgros patron du Concours 2025

Le 5 février 2026, le Palais d’Iéna accueillera la nouvelle édition du Concours des miels de France, présidé par le chef étoilé Michel Troisgros. « Ce concours est une vitrine de l’excellence des miels français, rappelle Henri Clément. Il permet de mettre en lumière la richesse de nos terroirs et le savoir-faire de nos apiculteurs. » Plus de 400 miels, répartis en 25 catégories, seront évalués par un jury exigeant. Parmi les inscriptions, on note 50 miels d’acacia pour un total de 90 tonnes, ou encore 40 miels de montagne représentant plus de 33 tonnes.

Perspectives pour les professionnels de l’épicerie fine

Pour les épiciers fins et les fabricants de produits gourmets, cette récolte 2025 offre une opportunité unique de valoriser des miels français d’exception. Les miels polyfloraux, de montagne ou de châtaignier, particulièrement abondants cette année, pourraient séduire une clientèle en quête d’authenticité et de traçabilité. À l’inverse, la rareté de certains miels, comme celui de lavande, pourrait favoriser des éditions limitées ou des collaborations avec des artisans locaux.

Dans un marché où la demande pour des produits locaux et durables ne cesse de croître, les professionnels de l’épicerie fine ont tout intérêt à s’approvisionner auprès des apiculteurs français, tout en communiquant sur les histoires et les terroirs qui se cachent derrière chaque pot de miel.

Sources : Unaf, Concours des miels de France 2025

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