Un sondage sur la nutrition réalisé à l’échelle mondiale établit que la sensibilité des consommateurs à la qualité nutritionnelle des aliments progresse. En France comme dans le reste du monde, les personnes interrogées déclarent manger moins d’aliments considérés comme néfastes pour la santé… Même si les chiffres de vente de ces derniers disent parfois le contraire !
Un sondage sur la nutrition réalisé dans 40 pays
L’étude a été réalisée du 2 décembre 2024 au 7 février 2025 par le réseau d’instituts d’études Win. Elle compile les réponses de près de 35 000 personnes dans 40 pays à travers le monde. En France, elle s’appuie sur un échantillon représentatif d’un millier de personnes interrogées en ligne par BVA. Les questions ont porté sur l’évolution de leur consommation de différents aliments considérés comme mauvais ou bons pour la santé au cours des 12 mois précédents.
Moins de confiseries, de sel et fast-food
Ainsi selon l’étude, près de la moitié des Français limitent leur consommation de confiseries (48%). Cette par est supérieure à celle mesurée à l’échelon international (40 %). Dans l’Hexagone, 50% des personnes interrogées affirment par ailleurs fréquenter moins souvent les chaînes de restauration rapide, contre 40 % à l’échelle mondiale.
Les Français se différencient un peu sur la question de la surconsommation de viande. Ils sont en effet 36 % à déclarer en manger moins, contre 22 % à l’échelle mondiale. Étant un pays d’élevage à la population bien nourrie, la France part il est vrai de haut. Cette évolution révèle des clivages sociodémographiques notables : les femmes (43%) et les répondants âgés de 50 ans et plus (40%) s’inscrivent davantage dans cette tendance. Les hommes (28%) et les plus jeunes (20%) manifestent une plus grande résistance au changement.
Enfin, près de quatre Français sur dix (37 %) déclarent réduire leur consommation de sel (29 % à l’échelle mondiale). La même proportion affirme réduire sa consommation d’aliments emballés, aussi bien en France qu’à l’échelle mondiale. Dans l’imagerie collective, les produits frais ou cuisinés soi-même à domicile sont devenus plus attrayants que les produits industriels.
Pas plus de fruits et légumes, de bio ni de produits allégés
En ce qui concerne les habitudes de consommation considérées comme plus vertueuses, c’est plutôt la stabilité qui domine. Ainsi, 54 % des Français déclarent consommer autant de fruits et légumes qu’avant, contre 38 % qui disent en cuisiner plus.
La consommation de produits bio est stable pour 60 % d’entre eux, la proportion de Français qui l’ont augmentée étant égale à la part de ceux qui l’ont réduite (17 %). Pour les produits à faible teneur en sucre et matières grasses, 62 % des Français en consomment autant, 17 % moins et 9 % plus. La même tendance est observée à l’échelle mondiale.
Un décalage entre le déclaratif et le marché
Cette relative stabilité des pratiques plus « vertueuses » confirme la grande inertie des habitudes alimentaires. Celles-ci sont tellement ancrée dans la culture, l’éducation et le quotidien de chacun qu’il est difficile d’en changer. Il n’est donc pas étonnant que « le décalage entre la « photographie » du déclaratif et la réalité économique » soit réel, pointe Isabelle Senand, directrice des Études de la Fédération des Entreprises du Commerce et de la Distribution.
Cette dernière, à qui l’on doit le partage de ce sondage sur la nutrition sur le réseau Linkedin, rappelle en commentaire que l’activité de restauration rapide poursuit sa progression en France et que le marché de la confiserie de sucre s’est redressé en 2024. Quant à la consommation de fruits et légumes, elle est en baisse… Conclusion : si la majorité des consommateurs accueillent favorablement les prescriptions pour une alimentation plus saine, force est de constater que le passage à l’acte reste compliqué.