« Avec Poupette, j’ai voulu prouver que l’épicerie fine est accessible à tous »

Contenu proposé par Laura Margis.
Le 18 mars 2024

L’ambition de Rodolphe Lefebvre avec son épicerie fine, nommée Poupette et inaugurée en juin dernier à Tourcoing (59), est d’offrir une gamme de produits gourmets de grande qualité, accessibles à tous les budgets.

Le monde de l’épicerie fine – Comment l’aventure de Poupette a-t-elle commencé ?

Rodolphe Lefebvre – J’ai un parcours un peu atypique, avec plusieurs vies professionnelles. J’ai été professeur de français au Royaume-Uni, chef de projet dans le marketing et le commerce, agent immobilier, et restaurateur à partir de 2014, époque à laquelle j’ai ouvert mon restaurant Aux Ephérites, situé à Lille, que j’ai revendu à mes salariés plusieurs années plus tard. Ensuite, j’ai repris un poste de responsable de plusieurs agences immobilières avant de réfléchir, en 2021, à un nouveau projet, une nouvelle fois en lien avec la gastronomie, mais sans les contraintes de la restauration. C’est assez naturellement que l’idée d’ouvrir une épicerie fine s’est révélée. Tout comme pour mon ancien restaurant, je voulais que mon épicerie fine soit accessible au plus grand nombre sans impasse sur la qualité des produits. C’est également pour cela que m’installer à Tourcoing était une volonté absolue, bien que cela n’ait pas été de tout repos. Je souhaitais présenter une offre accessible aux habitants d’une ville identifiée comme populaire.

Aujourd’hui, l’une de mes grandes ambitions est de parvenir à faire entrer tout le monde. De nombreuses personnes ne franchissent pas le seuil de la porte car elles considèrent les épiceries fines comme des établissements de luxe, donc peu abordables pour les petits budgets. Chez Poupette, mes clients peuvent trouver certains produits à deux ou trois euros. Je propose une gamme complète, allant du petit-déjeuner au dîner, composée de produits que j’ai rigoureusement sélectionnés, un par un, pour leur goût.

LMEF – Quelles difficultés avez-vous rencontrées lors de la création de cette épicerie fine ?

R.L. – Lorsque je suis allé voir les premières banques pour obtenir un prêt bancaire afin d’ouvrir mon épicerie fine à Tourcoing, j’ai été confronté à plusieurs refus, principalement en raison de l’emplacement. Certains de mes interlocuteurs m’ont expliqué que mon projet était intéressant et que la banque me soutiendrait si je choisissais une autre ville pour m’installer. Je n’ai pas baissé les bras et bravé les vents contraires, finissant par trouver une banque qui a accepté de m’accompagner sans garantie des organismes d’État, seulement avec ma caution personnelle.

LMEF – Comment avez-vous sélectionné vos produits ?

R.L. – J’ai la chance d’avoir un très beau réseau d’amis restaurateurs qui ont été d’une grande d’aide dans la sélection de mes fournisseurs, dont 85 % sont membres du Collège Culinaire de France. Certains producteurs sont venus à ma rencontre pour me faire découvrir leurs produits, tandis que j’en ai rencontré d’autres lors de salons. Comme mentionné précédemment, mon critère principal de sélection est le goût ; en effet, j’ai goûté tous les produits que je propose. Un autre de mes critères, presque aussi important, est la relation avec le producteur. Je cherche à établir un véritable partenariat avec mes fournisseurs car je ne me considère pas seulement comme un commerçant, mais aussi comme un représentant des marques avec lesquelles je collabore.

LMEF – Quelles sont vos produits best-sellers ?

R.L. – Pour mon rayon frais, où je présente de la charcuterie, du fromage et d’autres produits laitiers, mes produits phares sont le beurre de la Maison Bordier et un jambon Serrano, vingt mois d’affinage, que je propose à la découpe, tout comme le reste de ma charcuterie.

Du côté de mon rayon de produits secs salés, les terrines de la marque Les Conservistes et l’huile d’olive Haru de la Maison Dehesa sont les références les plus populaires.

Quant au rayon des produits secs sucrés, les confitures de la marque Olbia en Provence rencontrent un franc succès, tout comme les chocolats de l’artisan chocolatier Eric Comte, situé dans le Gard.

Enfin, en ce qui concerne les boissons, les rhums arrangés de la marque Akazaw, produits à Lille, ainsi que les kombuchas de dégustation de La Fermenterÿ sont très demandés.

Par ailleurs, je suis à la recherche de nouveaux vins sans alcool pour compléter ma gamme. Actuellement, je ne propose que du vin pétillant de la maison French Bloom. Si quelqu’un a des propositions à me faire, je suis preneur (sourire).

LMEF – Quelle est la prochaine étape pour Poupette ?

R.L. – À partir du mois d’avril, lorsque le temps sera plus clément et que les gens reprendront plaisir à déjeuner dehors, je lancerai mon offre de sandwichs préparés à la demande et de petites salades. Ces dernières seront, quant à elles, élaborées le matin pour le midi. Il ne se passe pas un jour sans qu’on me demande quand je vais commencer à proposer des sandwichs (rires). Un autre projet que je considère est la création d’un site internet avec une fonctionnalité de commerce en ligne. Cependant, je réfléchis encore au format. Mon rêve serait de pouvoir offrir un service de livraison à domicile en partenariat avec d’autres commerces de la ville.