Le coup d’envoi du premier test massif de déploiement du réemploi des emballages est donné. À partir de mai 2025, les habitants des Hauts-de-France, des Pays-de-la-Loire, de Normandie et de Bretagne pourront acheter des produits de grande consommation conditionnées dans des emballages réutilisables consignés. Soit un bassin de population de 16 millions de personnes.
Quatre régions à la pointe du réemploi des emballages
Les quatre premières régions de déploiement ont été choisies en raison du nombre important d’initiatives qu’elles ont prises en faveur du réemploi dans le cadre d’un premier appel à projet, baptisé EncoRE plus de réemploi lancé par l’éco-organisme. « Avec des performances de tri largement supérieures à la moyenne, les citoyens des quatre régions concernées sont parmi les plus à mêmes de développer de nouveaux écogestes (achat en magasin, stockage à part des emballages destinés au réemploi, geste de retour en magasin) », expose Citeo, qui accompagnera les industriels, distributeurs et opérateurs « dans la constitution d’un parcours consommateur simple et homogène, quels que soient les lieux de récupération des emballages. »
Une centaine d’acteurs nationaux mobilisés
Ce déploiement est l’aboutissement d’une année de réflexion collective coordonnée par Citeo. L’éco-organisme chargé de coordonner la collecte et la valorisation des emballages a réuni une centaine d’acteurs (marques, distributeurs, verriers, opérateurs, fédérations, associations, etc.) en vue de faire émerger un dispositif de réemploi national et mutualisé pour les emballages alimentaires en grandes surfaces.
Les emballages en verre en premier
Citeo également créé et mis à disposition les premiers prototypes d’emballages réemployables standards, appelées « R-Coeur ». La production des premiers modèles en verre doit démarrer en octobre 2024 en commençant une bouteille à goulot large. Objectif : mutualiser un parc d’emballages d’une taille inédite (30 millions d’unités en phase d’activation) entre acteurs pour optimiser les étapes de récupération, de collecte, de transport, de tri et de lavage.
Une prestataire logistique par région
Pour réduire les coûts et les risques associés au lancement de l’offre de réemploi, Citeo et les acteurs associés à la démarche ReUse ont conçu un dispositif permettant de collecter les emballages réemployables et de les acheminer vers des centres de massification et/ou sites de lavage. Dans chaque région, un fournisseur de services à l’échelle régionale sera sélectionné dans le cadre d’un appel à manifestation d’intérêt (AMI), dont le lancement est prévu à l’automne 2024. Ce prestataire de service doit permettre aux metteurs en marché de réemployer les emballages qui auront été récupérés et lavés.
Les magasins et industriels sollicités
D’autres AMI sont en cours, notamment auprès des magasins pour identifier ceux qui souhaitent recevoir des équipements de récupération. Des appels d’offres sont en cours auprès des fabricants d’équipements de récupération et des laveurs. Les industriels de la grande consommation seront sollicités fin septembre.
La consigne entre 20 et 30 centimes
Reste à établir le montant de la consigne qui sera demandée au consommateur pour chaque emballage. C’est la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) qui devra le fixer. Il devrait se situer « autour de 20 ou 30 centimes » par contenant en verre, a précisé Jean Hornain, directeur général de Citeo, dans un entretien paru mardi 20 août dans le quotidien Ouest-France. Le montant dépendra probablement du format de chaque emballage.
Ce retour de la consigne sur une large portion du territoire devrait enfin permettre au réemploi des emballages prendre son essor. Prévu par la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire (Agec) de 2023, le réemploi des emballages a pris du retard en France. Il reste jusqu’à présent resté cantonné aux enseignes spécialisées (notamment bio) et portée par les opérateurs locaux.