Entrepot grossiste alimentaire

J.O 2024 : bilan en demi-teinte pour le secteur agro-alimentaire

Un communiqué de la Confédération des Grossistes de France (CGF) fait un premier bilan économique des JOP sur la base d’une enquête flash réalisée début septembre. Malgré une forte mobilisation et un effort conséquent d’adaptation pour assurer la poursuite de l’activité, seules 10% des entreprises du commerce de gros sondées se disent satisfaites des retombées économiques liées aux Jeux.

Alors que les Jeux Olympiques de 2024 se sont achevés, une enquête flash révèle que le secteur des produits agricoles et agroalimentaires n’a pas bénéficié des retombées économiques tant espérées. Selon cette enquête, menée entre la fin des Jeux Olympiques et le début des Jeux Paralympiques, les entreprises du secteur peinent à tirer profit de cet événement mondial.

Sur les 24 entreprises interrogées, un quart seulement a observé une hausse de leur activité pendant la période des Jeux. Pire encore, elles n’étaient plus que 17 % à anticiper une hausse pour les Jeux Paralympiques. Plus de la moitié des entreprises a connu une baisse d’activité pendant les Jeux, et les perspectives pour les semaines suivantes n’étaient guère plus encourageantes : 41 % des répondants s’attendaient à une nouvelle baisse pendant les Paralympiques, contre 42 % espérant une stabilité.

Les causes d’une déception

Plusieurs raisons expliquent ce bilan décevant. Le secteur de la restauration, un des principaux débouchés pour les grossistes agroalimentaires, a été particulièrement impacté par les restrictions liées aux sites olympiques. De nombreux restaurants proches des lieux des épreuves ont préféré fermer leurs portes, en raison des difficultés d’accès et du manque de clientèle. Les marchés de plein air parisiens, essentiels pour de nombreux grossistes, ont également été suspendus ou fortement perturbés pendant les Jeux.

Ce contexte a brisé les attentes des professionnels. Contrairement aux projections initiales, l’activité des grossistes alimentaires n’a pas bondi. En outre, les contraintes logistiques, notamment autour des sites olympiques, ont compliqué l’approvisionnement, mais sans générer des coûts d’exploitation supplémentaires significatifs pour la majorité des entreprises.

Un impact plus faible que prévu

Si 46 % des entreprises interrogées reconnaissent une influence des Jeux sur leurs variations d’activité, cette influence est loin d’être aussi positive que prévu. Pour les Jeux Paralympiques, 50 % des entreprises estiment que l’impact sera perceptible, mais avec une intensité moindre, seulement 17 % le considérant comme très important.

Le secteur agroalimentaire se distingue également par son incapacité à anticiper ou à rattraper les baisses d’activité. Contrairement à d’autres secteurs, où les stocks peuvent être constitués ou les ventes reportées, l’alimentaire ne bénéficie pas de cette flexibilité. Les baisses enregistrées pendant les Jeux sont donc difficiles à compenser, et les pertes risquent de perdurer.

Une opinion générale mitigée

De manière générale, seulement 8 % des entreprises agroalimentaires interrogées estiment que les Jeux ont eu un impact bénéfique ou très bénéfique sur leur activité. À l’inverse, une majorité significative (59 %) juge cet impact négatif, voire très négatif. Ce secteur se trouve ainsi à la croisée des chemins, rassemblant à la fois les entreprises qui ont réussi à profiter de l’événement et celles qui, malgré leur préparation, n’ont pas atteint leurs objectifs.

Alors que le bilan final sera affiné dans les semaines à venir, le secteur agroalimentaire se prépare à faire face à des pertes difficilement récupérables, remettant en question l’impact réel des Jeux Olympiques sur l’économie locale

Focus : Résultats du baromètre d’activités du commerce de gros pour le 2e trimestre 2024

En complément de cette enquête flash, la CGF dévoile les résultats de son baromètre d’activité du commerce de gros pour le 2e trimestre 2024 (avril, mai et juin 2024), réalisé avec Xerfi. En amont des JOP, le chiffre d’affaires global du commerce de gros enregistre une baisse d’activité d’1,5% en comparaison avec le même trimestre 2023. On constate une certaine disparité entre secteurs, avec une chute plus importante pour le bâtiment (6%).

Pour Stéphane Antiglio, « Le commerce de gros s’inscrit sur le 2e trimestre 2024 dans la morosité économique ambiante. Plus globalement, dans ce contexte politique et économique instable, la CGF rappelle le besoin de visibilité et de stabilité des entreprises ».

Au T2 2024, 28% des grossistes sondés ambitionnent de recruter, un niveau très similaire au semestre précédent (27%). Les difficultés de recrutement repartent fortement à la hausse, et touchent 78% des grossistes, dont 100% des grossistes alimentaires.

Plus d’informations : www.cgf-grossistes.fr

 

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