Dégustation de cidre

Les trop discrets atouts du cidre

À la veille de la Chandeleur, FranceAgriMer et l’interprofession Unicid viennent de publier une vaste enquête sur les comportements des Français vis-à-vis du cidre. Cette Etude Conso Cidre établit que le cidre a plutôt bonne image. Mais que son caractère traditionnel et sa consommation liée à des moments trop spécifiques nuit au développement des ventes.

Menée par la société de conseil l’ObSoCo, l’étude a été réalisée en deux temps. Les données quantitatives ont été recueillies en ligne entre le 11 mars et le 10 avril 2024, auprès d’un panel représentatif de la population française âgée de 18 à 75 ans (3 020 personnes dont 1 020 consommateurs de cidre). ​Une enquête qualitative menée auprès de 46 professionnels – cavistes, cafetiers et restaurateurs, producteurs de cidre – a complété cette première phase du 12 juin au 16 juillet 2024.

Un Français sur deux se suffit d’une bolée de temps en temps

L’enquête évalue à 64 % la part des Français consommant régulièrement des boissons alcoolisées, c’est-à-dire au moins une fois par mois. Mais ils boivent surtout du vin et de la bière, avec respectivement 44 % et 41 % des Français. Les amateurs de cidre sont beaucoup moins nombreux : 13 % seulement en absorbent au moins une fois par mois, contre 22 % qui le font très occasionnellement, 33 % quelques fois dans l’année et 32 % qui n’en boivent jamais.

Etude conso cidre france agrimer 2024

Sans surprise, les consommateurs réguliers de cidre se recrutent plutôt dans les régions productrices du Grand Ouest et en Île-de-France, tandis que la consommation occasionnelle est plus largement répartie dans l’Hexagone.

L’âge ne change rien à l’affaire

L’âge ne semble pas être un trait distinctif du profil des buveurs de cidre. ​En effet, les consommateurs se répartissent largement du haut en bas de la pyramide des âges : 16 % des consommateurs réguliers ont entre 25 et 35 ans et 15 % ont entre 18 et 24 ans. ​Un autre segment significatif est constitué de consommateurs plus âgés, avec 14 % ayant entre 65 et 75 ans…

Les diplômés préfèrent le cidre

Les consommateurs réguliers de cidre sont plutôt éduqués, 35 % d’entre eux ayant un diplôme de niveau bac+2 ou supérieur. ​En termes de catégories socio-professionnelles, 18 % des consommateurs réguliers sont issus des CSP+ (catégories socio-professionnelles supérieures), 14 % des CSP intermédiaires et 18 % sont retraités. ​En termes de revenus, 15 % des consommateurs réguliers gagnent entre 2 000 € et 2 500 € et 15 % gagnent plus de 2 500 €.

Le cidre se boit surtout à domicile

Le cidre est principalement consommé à domicile ou chez des amis ou de la famille. ​En effet, 74 % des consommateurs de cidre déclarent en consommer chez eux et 66 % chez des amis ou de la famille. Au restaurant ou au café, on tombe respectivement à 37 % et 66 %. Les principaux critères d’achat sont le type de cidre (49 %), devant le prix (34 %).

On peut en acheter partout

Les achats se font principalement en grande distribution avec 86 % des acheteurs déclarant acheter du cidre en hypers et supermarchés, 36 % dans le hard-discount et autant dans les supérettes. Mais le commerce de proximité n’est pas disqualifié pour autant. L’épicier du coin (36 % des acheteurs), le caviste (23 %) ou le magasin bio (22 %) font également partie du parcours d’achat.

Une boisson « plaisir » et naturelle…

Le cidre bénéficie d’une image positive auprès de 64 % des consommateurs d’alcool. Celle-ci est est en premier lieu associée à la faible teneur en alcool, à la tradition, au caractère naturel de la boisson et au terroir (plus de 85 % des consommateurs d’alcool). Suivent les notions de partage, plaisir du moment et du goût et la dimension locale (entre 80 et 85 %).

… Mais pas assez « tendance »

​Cependant, 74 % des consommateurs de cidre en boivent principalement lors de festivités du calendrier comme la Chandeleur ou l’Épiphanie. Ce poids des traditions tend à enfermer le cidre dans une image un peu désuette qui nuit à une consommation régulière.

Le cidre se fait trop oublier

Chez les consommateurs occasionnels de cidre, le principal frein à une consommation plus fréquente est le manque de présence à l’esprit. En effet, 55 % des consommateurs occasionnels déclarent ne pas penser à consommer du cidre. D’autres freins incluent le manque de moments appropriés pour en boire (30 %), la méconnaissance des accords mets/cidre (19 %), et la teneur en sucre (17 %).

De nouvelles occasions à créer

L’étude conclut que pour dynamiser le marché du cidre, « il est essentiel de moderniser l’image du cidre et de diversifier les occasions de consommation. » L’ambition fait aujourd’hui lentement son chemin, notamment portée par quelques dizaines d’artisans producteurs résolus à élaborer des cidres gastronomiques, de la Maison Sassy en Normandie à la cidrerie Eclektik en Bourgogne, épaulés par des distributeurs spécialisés comme Cidrea ou Sidras.

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