0% de droits de douane pour le café, le foie gras, le vin…
3 questions à Laurence Audrin, Chef de Pole chez Business France basée à Tokyo :
Pourriez-vous nous expliquer les grandes lignes de l’accord de partenariat économique entre le Japon et l’UE ?
L’accord de partenariat UE-Japon va impacter le secteur agroalimentaire de 4 façons :
Impact 1 – Baisse ou élimination des droits de douane sur la plupart des produits (82% des lignes tarifaires)
Impact 2 – Pour les produits les plus sensibles (18% des lignes tarifaires), baisse ou exemption de droits de douane dans la limite d’un contingent ouverts aux seuls produits européens
Impact 3 – Reconnaissance de 44 indications géographiques françaises (11 produits alimentaires et 33 boissons alcoolisées)
Impact 4 – Acceptation de 29 substances jusqu’alors interdites pouvant entrer dans la fabrication du vin (acceptation en 3 phases)
Selon vous, quels en sont les bénéfices pour les producteurs français ?
Cet accord va permettre d’ouvrir un nouveau chapitre de nos relations commerciales. Il s’agit en effet de l’accord le plus ambitieux que l’Union européenne n’ait jamais signé puisque le Japon offre un marché de plus de 127 millions de consommateurs.
85% des produits alimentaires de l’Union exportés vers le Japon seront libéralisés à terme et 90% des droits seront immédiatement supprimés pour plus de 90% des produits agricoles, pour une économie de droits de douane évaluée à
10 milliards EUR par an pour les entreprises européennes. Les exportations européennes d’aliments transformés vers le Japon pourraient bondir de 180%, ce qui représenterait jusqu’à 10 milliards EUR de ventes supplémentaires (Source : Europa).
Le secteur des vins profitera largement de cet accord : depuis l’entrée en vigueur de l’accord, il bénéficie d’une élimination totale et immédiate de droits de douane représentant une économie de presque 83 millions d’euros de frais de douane par an !
L’autre secteur gagnant sera le secteur gourmet avec des produits comme le foie gras, le chocolat, le thé, les biscuits ou la charcuterie, profitant de suppressions de droits de douane immédiates ou au terme de quelques années d’application de l’accord.
Le secteur des produits laitiers, très protégé, bénéficiera plus timidement de l’accord avec des baisses tarifaires moins spectaculaires que pour les autres secteurs. C’est aussi le cas des produits à base de blé, des préparations alimentaires sucrées ou cacaotées.
Quel bilan faites-vous de l’édition 2019 du FoodEx ?
Foodex 2019 a été le rendez-vous à ne pas manquer pour profiter de l’engouement des japonais pour les produits européens ! Une fréquentation à la hausse avec 2000 visiteurs de plus chaque jour par rapport à l’année précédente.
Le pavillon France n’a pas manqué d’animation et on sent bien que les lignes bougent sur le marché avec des importateurs en quêtes de nouveaux produits français : la biscuiterie, les produits de boulangerie, de viande, le chocolat, les plats préparés.
L’Ambassade de France (le Service Economique Régional) travaille depuis plusieurs mois à l’ouverture du marché de la viande de bœuf de plus de trente mois, ce qui va permettre d’ouvrir de nouvelles opportunités sur le marché.
Baisse des tarifs douaniers APE
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Pour en savoir plus sur l’accord, Business France propose un « Dossier thématique sur l’APE UE-Japon » (Publié en novembre 2018 – 120,00 € HT – 61 pages) : un ouvrage complet, multisectoriel, sur les conséquences de l’accord par secteur d’activité et sur les conditions de mises en œuvre de l’accord, disponible ici
Pour plus de détails encore, les entreprises peuvent contacter le service Réglementation Internationale de Business France qui peut répondre en détail à leurs questions, ici