David Chambeau

Alimentation Fine de France

David Chambeaud : « Le commerce de proximité profite d’un effet d’aubaine »

Bien placé pour observer le comportement des commerces de détail en période de confinement, le patron d’Alimentation Fine de France nous livre son analyse sur la situation.

LMEF – Avez-vous des clients qui ont fermé ?

DAVID CHAMBEAUD – A partir du 15 mars environ 20% de notre clientèle a fermé ou fait le choix de fonctionner sur des heures d’ouverture très restreintes. Cela a touché essentiellement notre clientèle de grands magasins – les Galeries Lafayette par exemple – et un ensemble de magasins parmi lesquels les cavistes et épiceries fines qui ont été les plus touchés. Dans cette famille qui vous intéresse -caviste, épicerie fine – ceux qui sont restés ouverts et qui ne profitent pas d’un emplacement porteur ne s’effondrent pas mais connaissent une perte de chiffre d’affaires d’environ 30%. Pour les commerces qui sont restés ouverts – 80% de notre clientèle – on observe globalement une demande plus forte ce qui fait qu’à ce jour ne n’ai pas un recul d’activité nette.

LMEF – Ces ventes en plus ont-elles compensé les ventes en moins ?

D.C – Largement, puisque nous faisons plus de chiffre d’affaires. Après, si l’on veut comprendre le phénomène on observe, pour les commerces de proximité, que ceux qui profitent le plus de l’embellie sont ceux qui dispose de l’emplacement idéal, en cœur de ville ou cœur de village. Ces commerces-là ont vu entrer chez eux des consommateurs qui refusaient de faire les quelques kilomètres qui les séparent de la grande surface la plus proche ou encore des gens qui n’ont pas l’habitude de faire leurs achats alimentaires sur internet. Par ailleurs, ces gens étant confinés chez eux en famille ils se sont mis à consommer plus. Ils ont cuisiné matin, midi et soir.

LMEF – Selon-vous quels sont les commerces qui s’en tirent le mieux ?

D.C – Les grands primeurs qui font aussi de l’épicerie, puis les boucheries, charcuteries avec une offre traiteur.

LMEF – Au niveau des commandes, avez-vous remarqué des tendances ?

D.C – On a vécu ce que la grande distribution a vécu, c’est-à-dire que nous avons été très vite dépouillés de nos pâtes, riz, semoules (…) ce qui a fait que nous nous sommes nous-mêmes retrouvés en rupture d’approvisionnement au bout de 8 Jours. Dès la deuxième semaine, c’est toute notre gamme de légumes cuisinés ou au naturel – une vente importante – qui a fini par nous poser d’énormes problèmes de logistique parce que nous sommes retrouvés en rupture également. Et depuis 15 jours nous sommes énormément sollicités pour tout ce qui est farine, levure chimique, levure boulangère, sucre… Y compris par des magasins qui ne font pas partie de nos clients.

LMEF – Aviez-vous une offre pour Pâques ?

D.C – Oui et nous avons eu la chance de passer à travers les goutes car nous avons fait l’essentiel de nos ventes en précommande à la mi-février et au 10 mars nous avions tout livré. Actuellement nous mettons en avant notre offre printemps été avec une gamme de tartinables, olives, gressins (…) pour l’apéritif, également une gamme de dix gaspachos et, c’est nouveau, une offre en vins rosés.

LMEF – Etes-vous confiant ?

D.C – Je suis confiant de nature ! Cela ne veut pas dire que tout va être facile, limpide… Mais je pense que l’alimentaire est un secteur qui sera épargné dans la durée.

www.aff.fr

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