Après s’être rapproché des coffee shop et des baristas, le Collectif Café entend poursuivre l’élargissement de son champ d’action en encourageant les chefs à mettre à leur menus des cafés de qualité, explique au Monde de l’Épicerie Fine le nouveau président de l’association professionnelle, qui porte les couleurs du café de spécialité en France.
Maître torréfacteur de 39 ans et cofondateur de la société bordelaise Origines Tea & Coffee à Bordeaux, Loïc Marion a été élu président du Collectif Café le 20 mai dernier. Il succède à David Serruys qui, fort des acquis de ses deux mandats de trois ans à la présidence, s’est replié sur le poste de trésorier. L’assemblée générale de l’association a été l’occasion d’un fort renouvellement de ses instances.
En application d’un changement de statut voté début 2025, le nombre d’administrateurs est en effet passé de 12 à 20. « Si l’on tient compte de ceux qui ne souhaitaient pas renouveler leur mandat, pratiquement la moitié des membres du conseil d’administration sont nouveaux, ce qui nous a permis de constituer une équipe dynamique et des groupes de travail mobilisés », se félicite Loïc Marion. Un séminaire qui s’est tenu la semaine dernière a précisé la stratégie et défini les objectifs du Collectif Café.
Le Paris Coffee Show reste la figure de proue
L’événementiel continuera de figurer en tête de la feuille de route du Collectif Café. « Nous restons dans la continuité de ce qui a été accompli sous la présidence de David Serruys, en particulier le passage de la représentation du café de grande consommation à la promotion du café de qualité et la création du Paris Coffee Show, devenu le premier événement professionnel français du secteur du café », avec notamment son Village des Torréfacteurs et ses cinq championnats de France (torréfaction, cup taster, concours des meilleurs technicien café, expresso et coffee shop).
Organisée du 13 au 15 septembre au Parc floral de Paris, la session 2025 de Paris Coffee Show affiche déjà complet côté exposants avec quelque 80 stands, dont 26 de torréfacteurs. Si le salon se tiendra en solo cette année en raison du report à 2026 du salon Omnivore en vue de son repositionnement par son organisateur GL Event, Loïc Marion espère qu’il bénéficiera d’une fréquentation accrue de la part de épiciers fins du fait de son décalage d’une semaine avec le salon de l’épicerie fine Gourmet Sélection…
Multiplier par deux le nombres d’artisans adhérents
S’il compte poursuivre sur sa lancée de son prédécesseur, le nouveau président du Collectif Café a la double ambition d’augmenter et d’élargir sa base d’adhérents. « Aujourd’hui le collectif compte près de 180 adhérents dont 150 torréfacteurs indépendants (totalisant un peu plus de 200 points de vente) sur un total estimé de 800 : notre objectif est de multiplier le nombre de nos adhérents torréfacteur par deux », explique Loïc Marion. L’association travaillera par ailleurs à la création d’une formation qualifiante au métier d’artisan torréfacteur.

En parallèle, le Collectif Café, entend accueillir plus largement les autres professionnels de la filière. « Pour faire un café de qualité, il faut non seulement un bon producteur de café vert mais aussi artisan torréfacteur qui saura en révéler les arômes et de bons baristas pour en extraire le meilleur : c’est donc l’ensemble de la filière que le Collectif Café doit représenter », explique Loïc Marion. Pour l’heure, le Collectif Café accueille, hors torréfacteurs, trois importateurs et quelques formateurs et baristas : il y a de la marge !
Sensibiliser les chefs d’aujourd’hui et de demain
Enfin, Loïc Mignon souhaite « rapprocher le monde du café de spécialité de l’univers de la gastronomie. Le café est la dernière expérience gustative vécue avant de quitter le restaurant : dommage qu’elle se conclue souvent sur le goût amer d’un café industriel carbonisé d’origine intraçable ! Le café devrait être un élément clé de l’élaboration d’un menu, cultivé par un producteur engagé identifié et torréfié par un artisan local qualifié », plaide le président du Collectif Café. L’association entend se rapprocher des lycées hôteliers et des grands chefs pour ériger le café de spécialité en composante de la gastronomie française, encourager son usage en restauration et entretenir son image auprès du public.
Pour aller plus loin, cliquez pour lire l’article « Quelle place pour le café de spécialité au restaurant ? »