La grande épicerie de paris

La Grande Épicerie de Paris fête ses 100 ans !

Jusqu’au 29 octobre 2023, La Grande Épicerie de Paris fête ses 100 ans. Des évènements, des produits inédits, des surprises, des plats mythiques : la gourmandise est naturellement à l’honneur. Et avec elle les hommes et les femmes de La Grande Épicerie de Paris, les savoir-faire, le sens du service et l’attention aux produits des terroirs français et d’ailleurs. Retour sur le siècle d’histoire de la plus célèbre et plus grande épicerie fine de France.​

La construction de cette annexe du Bon Marché avait débuté en 1911 mais quand la guerre éclate, le gouvernement y installe un hôpital militaire au troisième et quatrième étage. Une enseigne “Ambulance du Bon Marché, annexe du Val-de-Grâce” ourle alors le fronton. Le 22 décembre 1915, un incendie vient détruire ce premier bâtiment. La guerre terminée, la reconstruction commence sous la houlette de Louis-Hippolyte Boileau qui n’est autre que le fils de Louis-Charles Boileau, l’architecte du premier magasin du Bon Marché. L’époque est à l’Art déco et la nouvelle façade en témoigne. Les formes sont sobres, géométriques et stylisées, ordonnées et symétriques. Les grandes vitrines sont surmontées de marquises aux motifs de fleurs de nénuphars. À l’intérieur, les lustres sont signés René Lalique et une flamboyante coupole à trois voussures superposées est créée par Auguste Labouret. 1923 est au cœur des Années folles. La guerre est loin. La mode, les arts, le divertissement et la culture sont les points cardinaux de la vie parisienne et le Bon Marché en est l’un des épicentres. En ce jour d’inauguration, les clients qui se pressent rue de Sèvres vont pouvoir aviser des tapis d’Orient, du mobilier contemporain… Et pour la première fois dans un grand magasin à Paris, acheter des produits d’épicerie. Du thé, du chocolat, des épices et des conserves fines constituent le fonds de ce qui va très vite devenir le “coin des gourmets” et cinquante ans plus tard, La Grande Épicerie de Paris.

Le comptoir de l’alimentation
1933 vue intérieure rayon alimentation du bon marché hd (c) archives le bon marché rive gauche

Le 30 novembre 1933, dix ans se sont écoulés et l’ambiance a changé. Les présentoirs en bois de thé et de carrés de chocolat ont cédé la place à un marché alimentaire. Un catalogue de 1933 en décrit l’ambition avec les mots de l’époque. Le “coin des gourmets” devient alors le “comptoir de l’alimentation”. Les clients déambulent, panier à la main, de la triperie à la boucherie, des fruits primeurs au beurre et œufs, de la volaille gibier aux vins et liqueurs. “Une seule qualité, la Meilleure” annonce une pancarte suspendue. Sur l’étal des fruits, des pêches girondes et mûres à point sont présentées au cordeau et le magasin est fier de préciser sur un écriteau : “Fruits primés de l’exposition horticole du cours de la Reine. Acquis par le Bon Marché”. Les acheteurs du Bon Marché sont déjà de fins limiers à la source des meilleurs produits. L’année suivante, en 1934, des cuisiniers et des pâtissiers prennent leurs quartiers dans le magasin. Les premiers laboratoires de fabrications sont installés. Des plats cuisinés, des pâtisseries et “tout ce qui concourt à la confection des menus” complètent l’offre de produits frais et secs (thés, cafés, chocolats, confitures, miels, fruits secs, conserves, pâtes, épices et condiments, biscuits, confiseries et spécialités régionales…). Les livraisons se font “en deux heures dans tout Paris, sans aucun supplément de prix”, mais aussi en banlieue, sans frais “à l’exception des droits d’octroi communaux qui restent à la charge du client”.

“Dans un décor d’autobus impérial, les clients franchissent la Manche”

Entre deux achats, il est possible d’aller se restaurer au salon de thé qui vient d’ouvrir “dans un cadre moderne avec les derniers perfectionnements.” Pendant les Trente Glorieuses, les affaires sont florissantes. Comme le magasin ne peut pas pousser ses murs, des étals sont installés sur les trottoirs de la rue de Sèvres. Des marchands de quatre saisons, des charcutiers… et même des vendeurs de lait en boîte hèlent le client qui passe comme dans tous les marchés parisiens. À l’intérieur, le magasin s’ouvre au monde. Un jour, c’est Londres qui s’installe. Dans un décor d’autobus impérial, les clients franchissent la Manche et font leurs emplettes comme dans un grand magasin de South Kensington. Une autre fois, le voyage est en Italie, en Belgique ou en Hollande. L’envie de surprendre, le soin apporté au décor et les détails étudiés dans le design, l’avant-garde soufflent déjà dans les rayons du magasin.

1970, exposition anglaise, magasin 2 hd (c) archives le bon marché rive gauche
L’émergence de La Grande Épicerie de Paris

Le 10 octobre 1979, Le Bon Marché dévoile aux Parisiens “la plus grande épicerie de Paris”. L’enseigne La Grande Épicerie de Paris claque et les mots synthétisent à la perfection le projet : Paris, la France, les bons produits, le service, le rapport qualité-prix… Le tout concentré sur une surface de 2 650 mètres carrés au cœur de la capitale. Son ambition est d’être “le mariage réussi entre le commerce traditionnel, les boutiques raffinées et la grande surface.”

1960 1970 exposition italissimo au bon marché hd (c) archives le bon marché rive gauche
Le premier marché alimentaire de Paris

Dans les années quatre-vingt, la mode devient iconique. C’est l’effervescence au Bon Marché et La Grande Épicerie de Paris poursuit son envol. Elle devient le premier marché alimentaire de Paris. La surface de vente est doublée par rapport à 1964 et occupe 2 900 mètres carrés. En 1988, des travaux de rénovation sont effectués. De nouveaux comptoirs apparaissent : rôtisserie, saumon, foie gras, caviar, légumes prêts à cuire, thés et cafés, épices et olives. Un premier espace dédié au vin est installé. Dans les entrailles du magasin, sur 1 200 mètres carrés, une équipe de 40 professionnels fabrique tous les jours pains, viennoiseries, pâtisseries, entremets… et plats cuisinés. Les chefs de La Grande Épicerie de Paris ouvrent La Cuisine où ils préparent devant les clients des plats à emporter. Les années 2000 arrivent et d’autres évolutions sont dans les limbes de la rue de Sèvres.

Le bon marche rive gauche extérieur (20)
epicerie
2013, le nouveau visage de La Grande Épicerie de Paris

À la veille de Noël 2013, l’enseigne fête ses 90 ans en révélant son nouveau décor. Les travaux ont été titanesques. Retour à 1923 avec l’immense coupole en verre qui retrouve sa place d’origine : un puits de lumière qui éclaire le magasin et La Table, le nouveau restaurant installé au premier étage. La Grande Épicerie de Paris renoue avec l’esprit et la gaieté d’un marché de Paris. Le magasin a été pensé de la sorte, avec les fruits et légumes au centre d’une place et les autres commerces de bouche rayonnent autour. Les artisans derrière leur nouveau comptoir conseillent et servent les clients. Le boucher taille une entrecôte, tandis que le poissonnier filète un bar de ligne.

Même professionnalisme à la charcuterie, aux fromages et au rayon cuisine où “l’on met la main à la pâte.” Un tube Citroën rempli de fruits et légumes participe au décor de ce spectacle vivant. Des artisans parisiens ont été mandatés pour réaliser des mosaïques en hommage au caractère Art déco du bâtiment. Patrice et Alexandre Boutoille (directeur général de La Grande Épicerie de Paris de l’époque) ont inspiré ces “grands travaux” débutés en juin 2012 et qui s’achèvent complètement en 2014. Cette année-là, la façade Art déco et les marquises (dont la plus spectaculaire culmine à plus de dix mètres au-dessus de l’entrée) retrouvent leur lustre. Entre-temps, il y aura eu le percement d’une trémie et la pose d’un double escalator du sous-sol au rez-de-chaussée (prémices du futur escalator qui montera jusqu’au deuxième étage en 2014 et frères jumeaux de l’escalator central au cœur du bâtiment principal du Bon Marché Rive Gauche). La cave prend alors ses quartiers au – un du magasin avec un espace digne de sa sélection de cuvées. En 2016, La Grande Épicerie de Paris décide de lancer sa propre marque. Pour créer cette gamme, les équipes d’acheteurs experts ont travaillé pendant douze mois pour sélectionner les meilleurs producteurs, choisir les meilleurs produits et recettes du patrimoine culinaire.

Thés cafés la grande epicerie de paris
De la Rive gauche à la Rive droite

Le 9 novembre 2017, La Grande Épicerie de Paris traverse la Seine. Un nouveau magasin est inauguré à l’angle de la rue de Passy et de l’avenue Paul Doumer. Les façades végétalisées sont spectaculaires et à l’intérieur, l’esprit du magasin de la Rive gauche est répliqué avec la même sélection de produits. En 2018, La Grande Épicerie de Paris se déploie en ligne. Une boutique virtuelle vend un large choix de produits d’épicerie sèche d’ici et d’ailleurs, avec une livraison partout en France. On y retrouve aussi des idées recettes, des portraits et des témoignages des producteurs et les équipes révèlent un peu des coulisses du magasin. En 2023, l’année des 100 ans, l’application mobile “La Grande Épicerie de Paris Chez Vous” est lancée. Elle permet désormais de se faire livrer en Île-de-France, et dans la journée, 5 000 références dont des produits frais – de la viande aux fruits et légumes – des créations des chefs et une sélection de l’épicerie sèche du magasin.

Pascal Marchand

La cave prestigieuse de la grande epicerie de paris copyright virgile guinard

La Grande Épicerie de Paris en chiffres

30 000 produits proposés

1 300 m2 d’ateliers de fabrication rue de Sèvres

4 000 nouveaux produits référencés chaque année

550 collaborateurs

75 % de clientèle en Île-de-France

3 000 000 visiteurs par an

6 300 m2 de surface de vente

80 artisans dans les ateliers

Plus de 2 500 produits frais fabriqués sur place

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