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Le commerce équitable de plus en plus vert

Les ventes du commerce équitable ont passé la barre des 2 milliards d’euros en France en 2021, selon l’association Commerce équitable France. Les ventes ont en effet globalement progressé de 11 % l’an dernier. Soit +12 % pour les « filières internationales » (les productions des pays du Sud) et +9 % pour les filières françaises, dont les ventes ont été multipliées par deux au cours des cinq dernières années.

Dans l’actuel contexte de pénuries de matières premières et de la guerre en Ukraine, le commerce équitable se révèle ainsi un modèle résilient. Il se fonde sur une « juste rémunération » des producteurs. En conséquence, « nous couvrons les coûts de production, pas la spéculation ! », résume en mots imagés Julie Stoll, déléguée générale de Commerce équitable France. Alors qu’à l’inverse, « le marché dérégulé ne permet pas d’arrêter la hausse des prix ni de stopper la famine et de garantir un prix suffisamment rémunérateur aux producteurs », commente-t-elle.

Bio équitable en France décolle

Une autre grande caractéristique du marché du commerce équitable est sa complète convergence avec le bio. La plupart des produits labellisés commerce équitable sont également bio (88 %). « Dans le commerce équitable, il n’y a pas d’obligation d’être bio, par contre c’est un souvent un horizon souhaitable. Il y a une convergence entre les deux. Pour les consommateurs, cela a du sens. La double labellisation performe extrêmement bien sur le marché », ajoute-t-elle. Ainsi, 66 % des ventes en valeur des filières internationales et 57 % de celles des filières françaises provient de produits à la fois bio et équitables. Au sein de ces dernières, le label Bio équitable en France représente 17 % des ventes, soit 121 millions d’euros en 2021. Ses ventes ont décollé en milieu d’année, « laissant entrevoir de belles perspectives pour 2022. Le label se donne pour objectif une croissance de 30 % au cours de deux prochaines année », précise un communiqué. Créé en 2020 sur les bases d’une démarche initiée au début des années 2000 par Biocoop, Bio équitable en France est présent en grandes surfaces et magasins bio. Le label rassemble 5 000 fermes paysannes fédérées en 34 groupements et 46 entreprises de la bio. Plus de 360 produits sont labellisés. L’ambition est d’en compter 530 fin 2022 et 660 en 2023.

La banane bio, un produit d’appel

Le succès de la double labellisation se fait également sentir au sein des autres labels. Max Haavelar met ainsi en exergue la banane bio et équitable, qui « est en train de devenir un produit iconique », selon le directeur France du pionnier du commerce équitable, Blaise Desbordes. Au point que ce dernier s’inquiète pour ce « véritable produit d’appel  », craignant que les hausses de coûts que subissent les producteurs ne soient pas prises en compte par les distributeurs… Le succès de l’origine France a par ailleurs poussé Max Havelaar à initier ses premiers produits équitables français. Il vient de le faire dans les produits laitiers avec les Maîtres Laitiers du Cotentin et une coopérative du Poitou-Charente. Ces filières ne sont pas bio mais la prime de développement versée aux coopératives sera « fléchée sur la transition écologique. Notre objectif est d’être un facilitateur de conversion bio. La sécurité des prix est la meilleure marche vers la conversion en bio », précise Blaise Desbordes. Agri-éthique se positionne pour sa part en numéro un du marché du commerce équitable origine France avec 394 millions d’euros en 2021 (+ 11 %) et 518 références (325 en 2020). Ses filières biologiques représentent 23 % des ventes avec 18 marques partenaires sur les 35 labellisées à date.

Les magasins bio aux avant-postes

Dans ce contexte, les magasins bio occupent les avant-postes du commerce équitable origine France, avec une part de marché de 38 %. Toutes origines confondues, ils sont cependant au troisième rang avec une part de marché qui se tasse. Elle est en effet passée de 25 % en 2018 à 21 % en 2021. En tête, la distribution alimentaire a pris cinq points de parts de marché en cinq ans et reste stable par rapport à 2020. L’année 2021 est surtout marquée par le retour de la restauration hors-domicile. Celle-ci pèse à nouveau un quart du marché, retrouvant la quasi-totalité de ses poids d’avant confinement. L’obligation désormais faite aux établissements de restauration collective de s’approvisionner au moins à 20 % de produits sous signes de qualité devrait porter le marché du bio équitable pour les prochaines années.

Étude complète sur le site Commerce équitable France

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