Le salon professionnel Natexpo ouvre ses portes ce lundi 23 septembre à Lyon-Eurexpo sur un format réduit qui reflète les difficultés du marché des produits bio. Mais le redressement des ventes dans la distribution spécialisée tout comme le renouvellement des exposants préfigurent une édition 2024 plus sereine que ce que l’on pouvait redouter.
Deux journées et 338 exposants
Organisé une année sur deux en alternance avec Paris, Natexpo Lyon accueillera cette année quelque 338 exposants, contre 800 il y a deux ans pour la dernière session lyonnaise. La durée du salon, après avoir été portée à trois jours en incluant le dimanche en 2022, a été à nouveau ramenée à deux cette année. Des adaptations qui sont les conséquences directes de la crise de la bio.
25 % de nouveaux exposants à Natexpo 2024
Florence Roublot, la responsable du salon, souligne toutefois que Natexpo « conserve une base d’exposants fidèles qui occupent les deux-tiers du salon, tandis que la proportion de pavillons régionaux est stable. Surtout, nous accueillons 25 % d’exposants nouveaux, c’est-à-dire qui n’ont jamais participé au salon depuis la reprise de sa gestion par Spas Organisation en 2013 ». Ainsi, les grands équilibres sont maintenus en termes de variété d’offre.
La distribution spécialisée au cœur du salon
Natexpo continue ainsi à jouer son rôle de mise en valeur de l’innovation bio, notamment en alimentaire, qui occupe à peu près la moitié du salon. Par ailleurs, l’organisateur a mis les bouchées doubles pour faire venir les magasins. Un Village des Distributeurs Spécialisés regroupera au centre du salon les enseignes adhérentes tandis qu’un programme spécial a été créé pour prendre en charge la venue et l’hébergement au salon de 63 épiceries de proximité. Un parcours « Épiceries alternatives de proximité / épiceries fine » rassemble par ailleurs 56 exposants.
Ventes en hausse dans les magasins bio
La distribution bio, justement, délivre depuis le début de l’année 2024 des signes à nouveau positifs. Les données consommateurs publiées par le panéliste Biotopia indiquent en effet une hausse de 11 % du panier moyen d’achat annuel en magasins bio entre juillet 2023 et juillet 2024. Cette augmentation est principalement tirée par la fréquence d’achat et (+ 2 points à 26,5 %) et non par les montants dépensés. Ce qui écarte « l’idée qu’une forte inflation se cache derrière cette tendance très positive », analyse la société d’études.
La restructuration du réseau bio avance
Par ailleurs, la sévère purge dont ont souffert les enseignes bio semble toucher à sa fin. Plusieurs enseignes de taille moyenne en grande difficulté ont trouvé des solutions, telle L’Eau Vive, reprise par fonds d’investissement ou Naturéo, dont le plan de sauvegarde a été accepté.
Les enseignes leader progressent
Les enseignes leaders bénéficient quant à elle d’un effet de rattrapage. Selon un récent bilan établi par le site internet Plan Bio, le numéro un Biocoop affiche une hausse de chiffre d’affaires de 10 % depuis le début de l’année et La Vie Claire est à +8,3 %, tandis que Biomonde fait état de volumes en hausse de 3,4 %.
La grande distribution fait marche arrière
Seule – mais encombrante – ombre à ce tableau encourageant, la grande distribution continue de reculer. Selon le panéliste Circana, à fin août 2024, son chiffre d’affaires bio était en recul de 8,3 % en cumul annuel mobile. La réduction des assortiments (-8,8 % hors enseignes hard-discount) en est la principale cause. Même en régression, la grande distribution continue toutefois de détenir plus de la moitié des parts du marché bio français, selon l’Agence Bio. Son repli met donc en difficulté les filières de production.
Le bio industriel en question
Si le repli des grandes et moyennes surfaces alimentaires est général, son ampleur varie en fonction des catégories de produits, de fournisseurs et de circuits de distribution. En alimentaire, les fruits et légumes emballés affichent la plus forte baisse de chiffre d’affaires (-7,5 %).
Côté fournisseurs, les grands groupes sont les premiers à se retirer (-18,8 %). En termes de circuit, le plus fort reflux vient du hard-discount (-19,2 %). En d’autres termes, le recul de l’AB en grande distribution touche en premier lieu les enseignes les plus discount et les produits les plus industriels.
Une opportunité à saisir pour les spécialistes
Pour les magasins bio, il y a sans-doute une opportunité de retrouver leur rôle moteur dans la dynamique bio, en misant sur l’innovation et la proximité avec leur clientèle. Les fournisseurs sont quant à eux confrontés à l’enjeu de diversifier leurs débouchés. Le potentiel se situe du côté de la restauration et de formats en croissance comme la vente directe ou les épiciers de proximité.
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