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Nature & Expression applique les codes de l’épicerie fine au bio

Cet ancien cadre export et marketing de l’agroalimentaire a lancé son entreprise de distribution de “produits bio ayant les codes de l’épicerie fine” en 2012, Nature & Expression. Aujourd’hui, il constate que le bio est devenu une source d’innovations pour tous les magasins.

“Dans certaines catégories, le durable devient presque un standard !”

Cédric Richard

Article initialement paru dans le magazine Le Monde du Bio Gourmet de septembre 2019

Le Monde du Bio Gourmet – Quelles raisons vous ont poussé à vous lancer dans la distribution en gros de produits bio ?

Cédric Richard – Je suis profondément convaincu par la bio depuis longtemps pour ses qualités organoleptiques, de santé, environnementales… À l’origine, pour faire vrai, un produit bio devait toujours avoir l’air “pas trop beau, pas trop net”. J’ai eu envie de faire émerger le produit en rayon, comme je pouvais déjà le voir au Royaume-Uni et en Scandinavie. Bref, appliquer au bio les codes de l’épicerie fine !

LMBG – Comment avez-vous lancé le projet ?

C.R – Il fallait une rencontre avec des fournisseurs qui me fassent confiance. J’ai fait des recherches sur Internet et dans les salons internationaux. En 2012, je suis revenu de Biofach avec trente idées de produits intéressants. Après éliminations, il m’est resté trois marques prêtes à me suivre, mes partenaires de la première heure : English Tea Shop, les pains croustillants suédois Vilmas et les chocolats autrichiens Zotter. Aujourd’hui nous comptons 9 marques partenaires.

LMBG – Comment la distribution a-t-elle accueilli votre initiative ?

C.R – Monoprix a été le premier grand distributeur à référencer une petite gamme d’une de mes marques. L’enseigne m’a permis d’entrer très rapidement dans les standards d’une grande structure et de démarrer sur de bonnes bases. Mais mon vrai lancement, je l’ai réalisé sur le salon Maison & Objet qui m’a permis de rencontrer les épiceries fines.

LMBG – Et les spécialistes du bio ?

C.R – À la création de Nature & Expression, j’ai prospecté les magasins bio mais j’étais trop éloigné des codes du bio à leur yeux. C’est le secteur des épiceries fines qui s’est ouvert, non pas pour le bio mais pour le côté esthétique, novateur et l’histoire des produits… Pour elles, le bio était un plus.

LMBG – Aujourd’hui, le bio est-il toujours perçu
de la même manière ?

C.R – Aujourd’hui, le bio se retrouve dans tous les segments de marché. Dans certaines catégories de produits, le durable devient presqu’un standard ! Une épicerie fine doit donc avoir du bio dans ses principales catégories à titre d’alternative ou de manière prédominante. C’est aussi une source d’innovations pour les magasins en quête de produits différenciants. Mais la complexité pour l’épicerie fine, ce sont les coffrets cadeaux. Les consommateurs sont devenus très attentifs à la réduction des emballages, à leur recyclabilité, à l’absence de plastique. Un produit doit avoir un packaging responsable, une empreinte carbone maîtrisée, satisfaire des engagements sociétaux… C’est une globalité.

LMBG – Et le commerce équitable Nord-Nord ?

C.R – Nous avons lancé nos “petites pépites françaises” pour accompagner le développement de produits français, ainsi qu’une plateforme de vente en ligne BtoB que nous allons ouvrir aux petits producteurs, afin de commercialiser à coûts raisonnables leurs produits auprès des épiceries fines, avec des gammes courtes.

LMBG – Comment vous adaptez-vous aux attentes des consommateurs de bio ?

C.R – Nous avons lancé la première gamme de coffrets éco-pack sans plastique, ce qui nous permet d’ailleurs d’intéresser aussi les magasins bio, eux-mêmes en train d’évoluer. Et nos fournisseurs partenaires vont eux aussi au-delà du bio. Par exemple, un gros travail a été fait sur le thé où nous avons revu nos packagings et sommes passé à 100 % de bio et pas seulement 95 % comme l’autorise la réglementation. Ce n’est pas évident avec les thés aromatisés car les arômes bio ne sont pas toujours des plus disponibles… English Tea Shop travaille par ailleurs avec 2 000 agriculteurs indépendants partenaires au Sri Lanka, sur une centaine d’hectares, pour lesquels nous finançons la conversion, la certification, des formations…

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