Du 25 au 27 mai, le Parc Floral de Paris accueillera avec le Paris Coffee Show, un nouvel événement fondateur sur la planète café. Ouverte aux professionnels comme aux particuliers, cette manifestation témoigne de la bonne santé d’un secteur dont la part de conquête nationale reste importante . Rencontre avec David Serruys, président du Collectif Café, organisateur du Paris Coffee Show.
Le Monde des Grands Cafés – Le congrès de la torréfaction laissera la place en mai prochain au Paris Coffee Show qui se déroule sur trois jours au Parc Floral de Paris. Le vent du renouveau semble avoir soufflé sur votre organisation.
David Serruys – Le congrès existait depuis plus de 33 ans et il n’était plus tout à fait adapté à notre époque ; de nouvelles professions autour du café émergent et se développent et il nous fallait repenser notre modèle de fédération. Nous avons bien sûr conservé notre ADN de torréfacteurs en nous ouvrant davantage aux autres professions comme les baristas, les
coffee shops ou les importateurs, de façon que toute la filière – de la cerise à la tasse – puisse travailler main dans la main.
LMGC – On parle aujourd’hui de Collectif Café et plus du Comité Français du Café ?
D.S – Le Comité Français du Café reste la structure qui porte l’ensemble en tant que fédération et Collectif Café est une marque du Comité Français du Café. C’est si vous préférez, un outil avec deux missions principales, la première ayant été d’installer notre événement à Paris avec pour ambition de pouvoir rayonner d’ici trois ou quatre ans en Europe. La seconde consistant à relancer les Journées du Café qui se déroulaient traditionnellement en mars pour en faire un événement sur
le format de La Semaine du Goût, qui se déroulera désormais sur quatre ou cinq jours à compter du 30 septembre prochain.
LMGC – Plus de jours ? Cela suppose plus d’animations.
D.S – C’est bien l’objectif : faire de cet événement destiné au grand public un moment festif et attractif. Tous nos adhérents vont se mobiliser pour porter la bonne parole du café. Il y aura des animations, des démonstrations mais également des jeux qui permettront au grand public de gagner un voyage dans un pays producteur, une formation de barista avec Christophe Servell de Terres de Café – Meilleur Torréfacteur de France 2015 – ou en torréfaction avec l’un des Meilleurs Ouvriers de France Torréfacteur 2018, Vincent Ballot qui est aussi par ailleurs l’un des administrateurs du Collectif Café. Enfin et toujours grâce au soutien de nos partenaires, nous avons prévu de faire gagner 100 000 expressos sur l’ensemble du territoire.
LMGC – Pour sa première session, le Paris Coffee Show accueillera également le grand public.
D.S – Nous nous sommes en effet organisés pour accueillir le grand public. Initialement, cette ouverture était prévue sur une seule journée mais devant le nombre de demandes, nous avons décidé d’ouvrir nos portes aux amateurs de bons cafés durant toute la durée de l’événement : trois jours de découvertes, de fête, de pédagogie et de concours. On en retrouvera trois avec notamment la première édition des Barista Masters France qui vise à mettre en lumière le savoir-faire des baristas, ces artisans qui révèlent le café en France.
Ce nouveau concours confrontera six candidats au travers de six épreuves chacune valorisant une facette de ce métier aussi spectaculaire que précis. Le concours du Meilleur Torréfacteur de France qui existe depuis quelques années, tout comme celui du Meilleur Mélange pour Expresso de France sont naturellement maintenus. Durant ces trois jours, le grand public pourra visiter une partie de l’espace qui lui sera réservé pour découvrir des producteurs, des torréfacteurs… Et faire des achats !
LMGC – Les torréfacteurs sont des commerces de proximité qui attirent de plus en plus d’amateurs. Cette proximité est-elle un atout ?
D.S – Oui et non. J’étais samedi dernier dans une de mes boutiques et j’ai encore pu faire le constat que le client a envie qu’on lui explique tout l’univers, qu’on le forme… Cette facette de notre métier pédagogique compte pour moitié dans notre capacité à fidéliser nos clients : cela demande de la précision, des recommandations adaptées et à l’écoute du goût de la clientèle, une certaine capacité à lui donner envie de découvrir d’autres cafés en fonction des modes d’extraction utilisés. Cela étant, cela n’empêche pas que des sites marchands qui vendent d’excellents cafés puissent permettent au consommateur de s’y retrouver.
LMGC – Pensez-vous que l’attrait pour le café de spécialité
qui est aujourd’hui urbain, puisse toucher demain l’ensemble
du territoire ?
D.S – Cela arrivera forcément un jour mais dans une ville de moins de 10 000 habitants, le torréfacteur devra apporter un produit annexe comme le thé, proposer du service, s’ouvrir à la restauration…