Au cours de sa conférence annuelle, tenue le 3 mars 2022, l’enseigne coopérative a dévoilé une campagne de communication qui interpelle les politiques sur les pesticides.
Pour la première fois de son histoire, le chiffre d’affaires de Biocoop a baissé en 2021. Le recul est de 1 % à périmètre courant avec un parc qui a fortement augmenté (+81 magasins à 760 points de vente au 31/12/2021). Après le boum du confinement en 2020, « le marché bio ralentit depuis mai dernier, confirme Pierrick de Ronne, président de la coopérative. Beaucoup d’acteurs du conventionnel l’on monté en épingle. Mais c’est la consommation en général et pas uniquement bio qui ralentit. Le marché bio reste et restera porteur ! » Par rapport à 2019, l’activité de Biocoop reste en hausse de 15 %. Sans attendre les chiffres nationaux, que l’Agence Bio doit publier en juin prochain, Biocoop affirme d’ailleurs qu’elle serait la seule chaîne bio à gagner des parts de marché en 2021.
Contrer les labels moins exigeants
Pierrick de Ronne admet cependant que les acteurs bio vont devoir « traiter la question du pouvoir d’achat et en parallèle celle de la montée de labels ou certifications beaucoup moins mieux-disantes que l’AB, tels que Haute Valeur Environnementale ou Zéro Déchet de Pesticides ». Pierrick de Ronne est convaincu que les consommateurs finiront par comprendre que ces concurrents de l’Eurofeuille « ne sont pas aussi intéressants qu’on veut le dire ». Il se montre plus inquiet « des grandes interrogations que les consommateurs formulent à propos du label bio lui-même. » Selon lui, les industriels de la grande consommation en sont responsables pour avoir voulu créer de la valeur avec le bio, sans intégrer les valeurs de la bio… « Les concombres bio emballés sous plastique ou les produits AB avec un Nutriscore E ou F amplifient l’opposition entre le commerce équitable et local et la bio. Il y a beaucoup de “greenwashing“. Dans ce magma de messages, le consommateur et le citoyens sont perdus », déplore-t-il.
Rallier les consommateurs
Pour faire face, Biocoop a notamment choisi d’interpeller les politiques. L’enseigne vient en effet de lancer sur les réseaux sociaux une campagne rappelant aux candidats à l’élection présidentielle les promesses non tenues en matières de pesticides. « Nous haussons le ton, annonce Pierrick de Ronne. Nous reprenons la parole sur le sujet des pesticides parce que c’est un sujet très important pour les consommateurs, qui fait le lien avec la santé. Aujourd’hui certains sèment le doute. Il y a un moment où il faut dire les choses. » Biocoop n’entend cependant pas se contenter de paroles. La chaîne numéro un française de magasins bio a parallèlement adopté une batterie de « solutions concrètes » pour faire avancer la « bio exigeante » que ses sociétaires appelle de leur vœux.