Quand la gastronomie méditerranéenne s’installe à Brest

Contenu proposé par Laura Margis.
Le 27 novembre 2023

Depuis le 20 octobre dernier, Aurore Barbero, ancienne géographe, est à la tête de l’épicerie fine Mediterraneo à Brest ; nouveau temple de la gastronomie méditerranéenne en Bretagne !

Le monde de l’épicerie fine – Aurore, avant d’ouvrir votre épicerie fine en octobre dernier, vous n’étiez pas du tout du métier. Racontez-nous ce qui vous a poussé à changer de carrière et à ouvrir votre épicerie fine spécialisée dans les produits gourmets méditerranéens.

Aurore Barbero – J’ai grandi en Provence où j’ai suivi des études de géographie, avant de travailler pendant plusieurs années dans un bureau d’étude en environnement marin. En 2014, nous avons pris la décision avec mon mari de quitter le sud de la France et d’aller nous installer à Brest. Nous cherchions plus de tranquillité et des prix plus accessibles en matière d’immobilier. Quand nous sommes arrivés à Brest, j’ai repris un travail dans les sciences et les technologies marines.

Puis est arrivée la pandémie de la Covid-19. C’est effectivement à ce moment-là que je me suis posé beaucoup de questions professionnellement parlant. J’ai fait alors un bilan de compétences qui m’a amené progressivement vers la gastronomie. Comme j’ai deux enfants, un de six ans et un de douze ans, j’ai très vite écarté les métiers de la restauration qui selon moi sont difficilement compatibles avec une vie de famille. C’est finalement tout naturellement que l’épicerie fine s’est présentée à moi. Au sein de ma boutique, il m’était impensable de proposer autre chose que des produits gourmets méditerranéens.

Chez Mediterraneo, on trouve des produits provençaux, espagnols, corses, sardes, grecs et libanais. J’ai pris la décision de ne pas proposer d’articles italiens, aujourd’hui surreprésentés à Brest et plus globalement en France.

LMEF – Peut-on faire un petit tour de vos rayons ?

A.B. – Avec grand plaisir ! Je présente en rayons environ 200 références. Côté frais, j’ai principalement du fromage de brebis et de la charcuterie espagnole, corse et sarde. J’ai également de la boutargue de la région de Marseille qui en a déjà fidélisé plus d’un (sourire). Je cherche une feta à intégrer à ma gamme ; je n’ai pas encore trouvé la perle rare.

Côté épicerie salée, j’ai beaucoup de tartinades, très présentes dans la cuisine méditerranéenne : houmous, caviar d’aubergine, anchoïade, tarama grec, tapenade verte ou noire avec ou sans anchois, etc. J’ai également des références plus originales, fabriquées en Provence, de la jeune marque Antoua : crémeux de cacahouètes, rillettes végétales de betteraves, crémeux de fromages… Pour les tartinades de poissons, je travaille avec Azais-Polito, une conserverie artisanale sétoise. J’ai bien sûr de nombreux tapas, en boîtes de conserve, typiquement espagnols. Des plats cuisinés sont également au rendez-vous : bouillabaisse en conserve, ragoût de poulpe… Je propose aussi des sauces, des huiles d’olive, des condiments mais également des pâtes, des risottos prêts à l’emploi qui plaisent beaucoup depuis l’ouverture !

Côté épicerie sucrée, je présente évidemment des biscuits tels que les navettes à la fleur d’oranger, les canistrelli, les gâteaux à la farine de châtaigne, les loukoums ou encore les sablés grecs à la cannelle ou au café. J’ai aussi toute la confiserie provençale : calissons, nougats… Je propose une belle sélection de miels grecs et de confitures du Clos de Laure.

Enfin, côté boissons, je présente des sirops et quelques vins corses, sardes et grecs. J’envisage, à compter de l’année prochaine, de concevoir une bière sous la marque Mediterraneo avec un brasseur du coin.

LMEF – Avez-vous ajouté à votre gamme initiale des références particulières pour les fêtes de fin d’année ?

A.B. – Oui, tout à fait. J’ai décidé de proposer les produits nécessaires pour ceux qui souhaitent réaliser à Noël la tradition provençale des treize desserts à déguster à la fin du repas : calissons, nougats, fruits secs, fruits frais, etc.

Parce que la truffe est synonyme de fêtes, j’ai également fait entrer en rayons une belle sélection d’articles à la truffe : tartinades, risottos, chips, saucissons et de l’huile d’olive à la truffe. Enfin, des coffrets à composer sont disponibles dès maintenant pour réaliser de jolis paniers garnis à offrir.

LMEF – Vous avez effectué un travail remarquable en ce qui concerne la décoration !

A.B. – Merci ! En effet, je souhaitais vraiment que les gens se sentent en Méditerranée en franchissant le pas de la porte. À vrai dire, avant même d’entrer, rien qu’en regardant la devanture, on pourrait oublier que l’on est en Bretagne (rires). C’est Matthieu Le Meur, un peintre en lettres, qui m’a accompagné dans la réalisation de l’enseigne de A à Z : de la conception graphique à la réalisation en passant par la constitution du dossier d’urbanisme. Le rendu est juste magnifique !

À l’intérieur, ce qui permet à mon épicerie fine d’avoir une véritable identité méditerranéenne sont les trois éléments suivants : le papier peint panoramique qui représente un petit village typique de Méditerranée, le mobilier aux lignes courbes, les niches arrondies, les alcôves et enfin les casiers en pierre à bouteilles de vin dans lesquels je présente mes produits.

LMEF – Vous avez mis en place un concept très chouette au sein de votre boutique que vous avez nommé « on mange quoi ce soir ? ». Pouvez-vous le présenter à nos lecteurs ?

A.B. – Dans mes casiers en pierre justement, je présente des ingrédients qui vont ensemble et qui permettent de préparer facilement et rapidement un bon dîner. Je suis partie du constat que l’on a tous, un jour, été en manque d’inspiration pour le repas et c’est comme cela que j’ai créé le concept « on mange quoi ce soir ? ». En ce moment, je propose par exemple de quoi préparer une paella express, une brandade parmentière, des pâtes à la daube de poulpe, des cannelloni frais à la brousse ou encore un tiramisu au citron et limoncello pour lequel je donne ma recette (sourire).