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Un passeport vaccinal pour entrer dans vos magasins ?

Un passeport vaccinal pour entrer dans vos magasins, il ne s’agit pas d’une fake-news mais bien d’une question posée par l’Observatoire Cetelem qui, avec Harris Interactive, vient de publier un état des lieux de la vie un an après le début de la pandémie en France : modalités de travail, rapport à la santé, liens sociaux et vie familiale… et consommation. Les Français sont inquiets et ils sont nombreux à être prêts à faire des concessions pour reprendre la « vie d’avant ».

Les grands enseignements de cette enquête ne surprendront pas forcément. Même s’ils s’estiment aujourd’hui en bonne santé, deux français sur trois sont vigilants et inquiets dès que l’on aborde le sujet : la crainte d’une contamination par le coronavirus a dépassé celle du risque de cancer ou des maladies cardiaques. Première conséquence, malgré les réticences pressenties fin 2020, les Français qui veulent se faire vacciner sont désormais majoritaires : ils veulent sauter le pas d’abord pour protéger leurs proches ainsi que se protéger eux-mêmes, mais aussi pour retrouver plus de liberté dans leur vie quotidienne et éviter de nouvelles restrictions.

Partagés entre l’envie de retrouver une vie plus simple, un vaccin qui convainc lentement et une confiance très relative aux institutions qui le portent, les Français manifestent un optimisme prudent quant à la résolution de la crise en France.
53% pronostiquent un retour à une vie normale au cours de l’année 2021 grâce à la vaccination, contre 43% qui le situent plus tard et 4% qui jugent que ce retour n’arrivera jamais.
Un optimisme plus marqué chez ceux qui souhaitent se faire vacciner, parmi lesquels 66% situent la sortie de crise durant l’année à venir.
Les Français sont légèrement plus pessimistes concernant la situation dans le monde (seul un tiers de la population – 34% – estimant une sortie de crise d’ici à la fin de l’année).

Le passeport vaccinal, une option clivante

Alors que la campagne de vaccination démarre à peine, et que, pour de nombreuses personnes, le moment où elles pourront être vaccinées est encore une grande inconnue, la question d’un passeport vaccinal, – c’est-à-dire un certificat témoignant qu’une personne a été vaccinée contre la Covid-19, et qui pourrait devenir obligatoire pour entrer dans certains lieux accueillant des larges publics – se pose d’ores et déjà au sein de la population.

Et les Français se montrent pour l’instant très partagés : avec 56% de Français favorables à ce que ce type de passeport puisse éventuellement être mis en place dans les mois à venir, l’approbation l’emporte de peu. Les plus jeunes et les plus âgés, perçus comme des populations prioritaires pour la campagne de vaccination, y sont plus souvent favorables. Les Français d’âge intermédiaire, pour qui la perspective de l’accès au vaccin est plus éloignée, se montrent un peu plus circonspects (seulement 47% de favorables chez les 25-34 ans), quoiqu’ils ne s’opposent pas radicalement à l’idée. On note aussi que les plus optimistes, ceux qui projettent un retour à la normale au cours de l’année 2021, sont plus favorables que les autres à l’idée d’un passeport vaccinal.

Quant à la réalisation effective de ce système de passeport vaccinal, les Français sont parfaitement divisés, la moitié estimant probable la mise en place d’un tel système dans les prochains mois, l’autre moitié l’estimant au contraire improbable.

Les différents scénarios

Interrogés sur les situations éventuelles où un passeport vaccinal pourrait être requis, les Français jugent celui-ci plus pertinent lors des déplacements en direction (70%) ou en provenance (68%) du territoire français, plutôt que lors des déplacements de proximité et activités du quotidien.

Leurs perceptions semblent ainsi suivre les mesures telles qu’elles sont mises en place actuellement concernant les tests : un test négatif est exigé pour pouvoir voyager, et notamment pour pouvoir entrer sur le territoire national lorsque l’on vient de l’étranger, mais rien n’oblige les Français à présenter un test négatif pour des activités du quotidien comme faire ses courses ou pénétrer dans les magasins, de nombreux lieux de rassemblements étant aujourd’hui fermés.

Le passeport vaccinal semble ainsi à ce stade être plutôt perçu comme une bonne mesure. Selon les modalités qui seraient envisagées, les craintes voire les réticences pourraient toutefois se trouver exacerbées (hypothèse où ce document serait par exemple requis également pour les activités de consommation les plus quotidiennes), notamment dans un contexte où toute la population risque de ne pas avoir accès au même moment au vaccin.

Près d’un Français sur deux

S’il est un peu moins plébiscité dans ces lieux que pour les voyages, près d’un Français sur deux serait favorable à ce que l’accès aux lieux culturels, aux bars et restaurants, aux activités sportives, c’est-à-dire aux activités qui sont inaccessibles actuellement, soient soumis à la présentation d’un passeport vaccinal – une proportion plus forte chez les Français directement concernés par le virus (les personnes âgées et celles qui s’estiment à risques).

Concernant les magasins, ouverts aujourd’hui avec la seule restriction du masque, un peu plus de 4 Français sur 10 restent plutôt favorables à ce que le passeport vaccinal y soit instauré à l’avenir, signe que l’envie de pouvoir consommer sans aucun risque à l’avenir est forte. En somme, compte tenu de leur soutien – pour le moment – à l’instauration d’un passeport vaccinal, il apparaît que pour près d’1 Français sur 2, le vaccin et l’obligation se faire vacciner à terme sont perçus comme des conditions sine qua non d’un retour à une vie et à une consommation normale.

En définitive, le passeport vaccinal est-il perçu sur le principe plutôt comme une atteinte ou un retour à la liberté aux yeux des Français ? Encore une fois, ceux-ci se montrent très partagés. Bien qu’ils perçoivent sa pertinence pour garantir un accès sécurisé à de nombreux lieux à l’avenir, les Français considèrent légèrement plus souvent le passeport vaccinal comme une atteinte (52%) qu’un retour à la liberté (48%).

Méthodologie d’enquête Une étude Harris Interactive pour les zOOms de l’Observatoire Cetelem 2021 Enquête réalisée en ligne les 12 et 13 janvier 2021 sur un échantillon de 1 034 personnes représentatif des Français âgés de 18 ans et plus. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e).

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