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Un très bon début de saison pour l’apiculture… et les ventes de miel

En ce printemps 2020, la productivité des ruches est l’une des plus élevées depuis des décennies. Les butineuses profitent d’une météo favorable ainsi que du recul de la pollution du au confinement. Un constat que l’Union nationale des Apiculteurs de France que nuance toutefois fortement.

Le témoignage, initialement diffusé sur FR3 Grand Est, n’a pas tardé à faire le buzz. « En l’espace de trois jours, j’ai eu des rentrées de nectar exceptionnelles. Autour de 4 kilos par jour  (…) je n’ai jamais vu ça, en 20 ans de métier », confiait le 26 avril dernier Pierre Stephan, apiculteur bio de Walbourg, dans le Bas-Rhin, à la journaliste Catherine Munsch. Une récolte de miel au plus haut résultant d’une météo favorable, avec du soleil et « de bonnes températures » et au confinement qui assure aux butineuses un bien-être inédit : « les abeilles ne sont plus dérangées par les promeneurs, les cyclistes ou le bruit des tronçonneuses. (…) Les prairies n’ont pas encore été fauchées et les pesticides très peu répandus, ainsi le nectar récolté par les abeilles est pur. (…) Le trafic automobile a baissé drastiquement en Alsace ces dernières semaines. La qualité de l’air est très bonne et bénéfique pour nos insectes », détaille le producteur dans Le Parisien du 5 mai. 

Des abeilles musclées par le beau temps

La récolte 2020 sera-t-elle un crû exceptionnel ? L’Union des apiculteurs de France (Unaf),se montre circonspecte. « Le dé-confinement est d’une manière générale bon pour la biodiversité mais son incidence sur les abeilles reste marginale, déclare Henri Clément, porte-parole de l’Unaf, au Monde de l’Epicerie Fine. En revanche les conditions météo sont globalement très bonnes ce printemps. Plusieurs paramètres jouent : un hivernage très doux avec moins de pertes dans les ruches, une végétation et une floraison abondantes grâce au beau temps. Mais si de nombreuses régions ont bénéficié d’un bon début de saison, ce n’est pas le cas sur le pourtour méditerranéen ni dans la vallée de Challosse, dans les Landes, tandis que la Bourgogne redoute la sécheresse. La saison est loin d’être terminée, restons modestes et prudents ! »  Après le miel de fleurs de printemps, les abeilles se tourneront en effet vers les arbres (acacias, etc.) et les fleurs d’été. L’Unaf publiera dans les prochaines semaines un bilan chiffré de début de saison.

Un produit santé qui a le vent en poupe

Si le dé-confinement ne suffit pas à expliquer la bonne activité des ruches, il a manifestement un effet positif sur la consommation de miel. Pierre Stephan, notre apiculteur de l’Est, constate ainsi que les commandes sont à la hausse. « Mes points de vente demandent à être réapprovisionnés tous les quinze jours, au lieu d’une fois par mois », habituellementLa pandémie a éloigné les consommateurs des « produits qui ont voyagé et qui pourraient avoir été en contact avec le virus », explique-t-il à FR3. Inquiets pour leur santé, ils privilégient désormais les produits locaux et ceux qui, comme le miel, sont bons pour l’environnement et pour la santé.

OLIVER COSTIL

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