Reseau vrac

Vrac et Réemploi font cause commune

Les associations Réseau Vrac et Réseau Consigne fusionnent. Cette réunion des deux groupes de pression intervient alors que le réemploi des emballages sort à peine des limbes, tandis que le vrac cherche un second souffle.

Célia Renneson, directrice générale de Réseau Vrac et Réemploi
Célia Rennesson, directrice générale de Réseau Vrac & Réemploi

Réseau Vrac devient « Réseau Vrac et Réemploi ». Cette nouvelle dénomination résulte de la fusion des deux associations qui militent respectivement pour la suppression des emballages et pour leur réutilisation. La fusion a été approuvée le 14 mai dernier lors de leurs assemblées générales. L’officialisation est intervenue le lendemain sur le Salon du Vrac et du Réemploi, à Paris.

Réseau Vrac revendique un millier d’entreprises adhérentes avant la fusion, Réseau Consigne environ deux cents. Une dizaine étaient communs aux deux organismes avant leur fusion. Réseau Vrac et Réemploi s’est doté d’un conseil d’administration présidé par Julie Poinsignon, cofondatrice de l’Épicerie des Julie. Shu Zang, cofondatrice de Pandobac, est vice-présidente. Celia Rennesson, cofondatrice et directrice de Réseau Vrac depuis sa création en 2016, a été nommée directrice générale de la nouvelle structure.

Une année chargée pour le vrac et le réemploi

Vrac et réemploi des emballages sont complémentaires. Et l’année 2023 se présente comme « une année charnière pour le réemploi« , souligne la nouvelle structure dans un communiqué. En France, le ministère de la transition écologique mène un concertation sur la consigne des bouteilles. Il vient d’ailleurs de dévoiler le profil des premiers contenants de grande consommation réutilisables en verre. Le ministère de l’Économie et des Finances planche pour sa part sur un projet de loi « Industrie verte ». Au niveau européen, les négociations sont en cours sur le Règlement relatif aux emballages et aux déchets d’emballages. À l’échelle mondiale, 175 pays discutent pour mettre en place d’ici fin 2024 un « instrument juridiquement contraignant » pour lutter contre la pollution plastique.

Dans ce contexte, les deux Réseaux ont jugé nécessaire de mutualiser leurs moyens humains et financiers pour « représenter au mieux les acteurs » de la filière élargie et « peser au maximum sur les débats publics« . Le budget du « nouveau » réseau est de 1 million d’euros. L’organisation est structurée en trois collèges : fournisseurs de produits, apporteurs de solutions vrac & réemploi, commerçants. Les objectifs de Celia Rennesson sont de « coordonner tous les acteurs investis sur la question du réemploi, de continuer à les former et les informer au mieux et des les aider à développer l’industrialisation des territoires et l’émergence de métiers d’avenir« .

Le CA du vrac a reculé de 30 % en deux ans

Le regroupement intervient par ailleurs au moment où le vrac traverse sa première crise de croissance en France. Parti de 200 millions d’euros en 2016, le marché du vrac a culminé à 1,2 milliard en 2020 à la faveur du Covid-19, selon Réseau Vrac. Avant de se replier à 1,1 milliard en 2021 puis 850 millions d’euros en 2022.

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L’inflation a rendu les consommateurs frileux. Omnubilés par les prix alimentaires, ils privilégient les concepts qu’ils maîtrisent bien, magasins discount et promotions en tête. Au détriment des nouveaux formats comme le vrac et des magasins spécialisés qui ne sont pas ancrés dans leurs habitudes. Ainsi, selon une enqête Nielsen IQ (5 000 panélistes) publiée au Salon du Vrac, la part des consommateurs achetant des produits en vrac est tombée à 32 % en décembre 2022. Elle était de 40 % en décembre 2019.

Les magasins bio, pionniers de cette forme de vente, seraient devenus les premiers vendeurs de produits en vrac l’an dernier, avec 43 % du marché. La grande distribution généraliste lui a cédé la première place. Sa part du marché du vrac est en effet passée de 59 % en 2021 à 42 % en 2022. Les boutiques spécialistes du vrac continueraient pour leur part de gagner des parts de marché. Celle-ci est passée de 5 % en 2020 à 10 % en 2021 puis 15 % en 2022. Mais ils reculent en valeur absolue et nombre d’entre eux ont du mettre la clé sous la porte en raison du retournement du marché.

Le vrac est légitime mais pas encore ancré

Tout n’est cependant pas perdu pour le vrac. Depuis début 2023, le marché en effet de légers signes de reprises. Réseau Vrac estime ainsi que son chiffre d’affaires pourrait atteindre 890 millions d’euros cette année. Pour Nielsen IQ, la formule du « sans emballage » « devient encore plus légitime dans un contexte de lutte contre le gaspillage« . On achète en vrac en premier lieu « pour acheter la juste quantité » (41 % des sondés). Viennent ensuite la volonté de réduire les emballages (19 %). En troisième position, une personne sur dix achète du vrac « parce que c’est moins cher » (11 %).

Nielsen IQ a aussi cherché à élucider les raisons de la déconsommation de produits en vrac. Plus de 30 % des répondants déplorent de ne pas trouver tous les produits en vrac. La quasi absence des marques est sans doute l’un des principaux freins. Plus de 15 %, considèrent que le vrac n’est « pas pratique » ou déplorent qu’il n’y a « pas assez d’informations sur les produits » ou que « le rayon est mal entretenu ». « Au delà du prix, permettre une expérience agréable est capitale pour le vrac« , conclut l’institut de sondages.

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