Québecium

Aux commandes de ce nouvel espace parisien depuis tout juste quatre mois, Benjamin Berthiaume n’a pas – c’est le moins que l’on puisse dire – improvisé son projet. Originaire de la Rive-Sud de Montréal, installé dans la capitale depuis 2006, cet ancien professionnel des arts graphiques a imaginé son concept store en 2017.

C’est du reste sur la base d’un projet dûment ficelé sélectionné par Paris Habitat, qu’un bail a pu être signé le 12 mars 2019 rue Bernard Buffet, à deux pas d’un hôtel de 800 chambres et du nouveau Tribunal de Grande Instance. “Habitant un quartier voisin, commente Benjamin Berthiaume, j’ai vu l’évolution de cet écoquartier initialement destiné à accueillir les JO de 2012. Les JO sont partis à Londres et 3 500 logements ont été créés. Cet immeuble a été livré en 2017 et je me suis dit qu’il fallait absolument que mon projet prenne vie ici, dans ce local de 210 m² avec 6 mètres de hauteur sous plafond et une belle surface vitrée. Ce type de grand espace correspond à l’idée que les Français se font du Canada.”

Spécialités québécoises revisitées mais pas seulement

Le chef d’entreprise se charge de la déco du site avec l’aide de quelques proches et construit son offre sur une idée simple : faire goûter le Québec aux Parisiens. Un territoire assure-t-il, qui a beaucoup évolué ces dernières années et plus particulièrement dans le domaine de l’épicerie fine qui a connu une très nette montée en gamme, correspondant à l’implantation de nouveaux producteurs qui associent artisanat et packaging dans l’air du temps. Un peu dans l’esprit des nouveaux brasseurs de bière. La centaine de couverts que peut accueillir Québecium est donc invitée à découvrir une carte qui revisite les spécialités québécoises mais pas seulement, puisque des plats français sont eux aussi revisités avec des ingrédients canadiens.

Un meuble de six mètres de haut

En devenir, l’offre en épicerie fine se concentre sur un meuble imposant – 6 mètres de haut sur 3 de large – où les étagères-casiers abritent une quarantaine de références présentées sur une carte proposée aux clients en même temps que la carte des mets et celle des boissons. Outre la bière, on y retrouve, racontés, tous les produits conçus autour de l’érable (sucre, sirops, alcools, tartinables…), des confitures (au bleuet), du miel, de la moutarde au sapin et même de la tisane inuite. “Les soirs, ces produits peuvent compléter notre carte de tapas” précise Benjamin Berthiaume qui se félicite par ailleurs du bon accueil que lui a réservé la communauté québécoise vivant à Paris.

Bruno Lecoq