Collectif Apér0%

Le Collectif Apér0% rebondit sur le Dry January

Douze marques principalement françaises de boissons sans alcool innovantes se jettent à l’eau. Elles viennent de créer le Collectif Apér0% pour se faire connaître à l’occasion du mois de janvier sans alcool, sur fond de croissance du segment en France et dans le monde.

La nouvelle génération des boissons sans alcool se mouille pour le Dry January. Né il y a dix ans au Royaume-Uni, le Dry January incite les consommateurs à rester à jeun pendant un mois au lendemain des fêtes de fin d’année, afin de préserver leur santé. Devenu international, le mouvement a été importé en France il y a trois ans sous le nom de « Défi de Janvier ».

11 françaises plus la reine belge des alternatives

L’initiative vient d’emporter le soutien d’une douzaine de marques indépendantes. Celles-ci ont créé le premier Collectif Apér0%. Sa mission : « réconcilier apéro et sans-alcool ». Le Collectif se compose d’une marque belge qu’on ne présente plus, le fabricant de concentré de gingembre Gimber et de onze boissons sans alcool françaises artisanales :

Premier apéro Dry January le 26 janvier

Sur le terrain, le Collectif Apér0% se lancera en organisant un apéro sans alcool ce jeudi 26 janvier 2023 au concept store parisien Habile. Un modeste début. Il permettra de faire découvrir les boissons des marques du Collectif. Mais aussi de mesurer l’accueil réservé au Collectif par des leaders d’opinion et influenceurs. Avant « d’envisager d’autres actions à plus long terme », confie Elise Vignaud, cofondatrice de Lissip.

« Au-delà de ce mois sans alcool, ce collectif montre qu’il est à présent possible de trouver une offre large de marques artisanales et de qualité pour se faire plaisir », se félicite son associé Florent Hellé sur son compte Linkedin.

Le verre reste à moitié vide…

En France, où le vin est un emblème culturel, l’accueil du Dry January reste toutefois mi-figue mi-raisin. Un sondage Ifop réalisé en novembre 2022 pour le fabricant de vins effervescents et d’apéritifs sans alcool Freixenet Gratien auprès d’un échantillon représentatif de la population, en témoigne. Près d’un sondé sur deux se déclare indifférent voire, pour un tiers d’entre eux, totalement réfractaire. Plus grands buveurs de boissons alcoolisées que les femmes, les hommes sont logiquement moins prêts à adopter cette bonne résolution.

… Mais les jeunes montrent l’exemple

Mais les lignes sont en train de bouger. Du côté des adeptes, 15 % des Français envisagent de participer sans réserve au Dry January cette année et 12 % annoncent vouloir s’y conformer en s’autorisant quelques exceptions… Les jeunes sont les plus enthousiastes envers la trêve de janvier, avec 40 % des 18-24 ans qui disent vouloir relever le défi.

Inspiration cocktail

Ce signal faible s’inscrit dans une baisse structurelle de la consommation d’alcool beaucoup plus ancienne. La quantité d’alcool absorbée chaque année par les Français a ainsi chuté d’un quart entre 2000 et 2020, selon l’Observatoire français des drogues et tendances addictives.

La vogue des nouvelles boissons no and low-alcohol (traduire : sans ou à faible teneur en alcool) vient s’y greffer en apportant de l’innovation. Ces breuvages inspirés de l’univers de la mixologie et des brasseries, leurs ingrédients naturels et leur fabrication artisanale, rompent avec l’image vieillissante des jus de fruits et autres sodas.

Toujours selon l’Ifop, les mocktails, les bières et spiritueux sans alcool trônent au palmarès des boissons alternatives préférées des Français. Autant de pistes de développement et de rajeunissement pour les boutiques d’alimentation spécialisées et la restauration.

Une croissance mondiale de 9 %

Les boissons no and low-alcohol auraient atteint un chiffre d’affaires de 11 milliards de dollars US (plus de 10 milliards d’euros) sur dix marchés clé en 2022, selon une étude de la société spécialisée IWSR. Le périmètre comprend l’Afrique du Sud, l’Allemagne, l’Australie, le Brésil, le Canada, l’Espagne, les États-Unis, la France, le Japon et le Royaume-Uni.

Sur l’ensemble de ces marchés, IWSR estime la croissance globale en volume à 7% l’an dernier. La hausse de la consommation de boissons sans alcool stricto sensu est même supérieure, à 9 % en volume. Ces dernières représentent 70% des volumes de no-low, contre  65% en 2018.

Un doublement du segment en France

En France, la consommation de boissons no-low a progressé de 11 % l’an dernier, selon les données que nous a spécialement communiquées IWSR. Le marché a été multiplié par deux depuis 2018. Il devrait augmenter de 9 % par an entre 2022 et 2026. Près de six adultes sur dix (57 %) sont no-low. Le « no » pèse 68 % du segment en volume. IWSR table sur une croissance de 9 % par an entre 2022 et 2026.

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