Cinq ans après sa création, le site e-commerce bio La Fourche franchit un cap en ouvrant son offre à l’ultrafrais (crémerie et fromages) et à la vente en gros.
Après avoir testé tout l’été la vente en ligne de produits ultrafrais sur un nombre limité de « beta-testeurs » en région parisienne, La Fourche se lance. Le site e-commerce spécialiste des produits bio doit incessamment ouvrir le service à l’ensemble de ses adhérents d’Île-de-France. L’offre est composée de quelque 250 références de yaourts, desserts, fromages, etc. La Fourche s’approvisionne auprès du grossiste Relais Vert. Les livraisons sont réalisés par un partenaire équipé de véhicules électriques réfrigérés.
Une attente des consommateurs
Ce développement était attendu par les abonnés du site. C’était même « une des premières requêtes qui nous revenait de notre communauté », témoigne Lucas Lefevre, cofondateur et responsable marketing de La Fourche. Un bon tiers des abonnés habite en région parisienne et la moitié d’entre eux achètent des produits frais en ligne.
Un enjeu opérationnel
La start-up avance avec toutefois avec prudence sur l’ultra-frais. Elle en effet consciente de la complexité du passage à une logistique intégrant le frais. Pas question de déployer trop vite le service en province avant de l’avoir solidement établi autour de la capitale. « Notre enjeu prioritaire est opérationnel : arriver à gérer la forte croissance du service. Nous devons être excellents sur la qualité de service et sur l’offre », souligne Lucas Lefevre. La Fourche cherche actuellement un entrepôt réfrigéré en région parisienne. Il remplacera les conteneurs réfrigérés qui ont été implantés sur sa plateforme de Mitry-Mory (Seine-et-Marne) pour démarrer le service.
Un site e-commerce bio communautaire
Créé il y a cinq ans, La Fourche compte actuellement quelque 100 000 adhérents. Grâce à sa formule d’abonnement, le site arrive à proposer des prix moins chers que les enseignes physiques. L’entreprise a aussi fortement développé sa marque propre, qui représente aujourd’hui 10 % de son catalogue mais 25 % de ses ventes. Le succès de ses produits repose en partie sur le fait qu’ils sont cocréés avec sa communauté. Les contrats pluriannuels signé par le site avec ses fournisseurs lui a par ailleurs permis de contenir ses hausses de prix environ 5 point en dessous de l’inflation bio alimentaire.
Des abonnements dopés par l’inflation
La formule de l’abonnement continue nourrir la croissance de La Fourche. « À l’origine, nous attirions surtout des consommateurs lassés de l’achat en magasin. Aujourd’hui, nous voyons venir des clients qui n’ont plus les moyens de payer le bio au prix fort », décrit Lucas Lefevre. Depuis le retour de l’inflation, le site recrute en effet de nouveaux abonnés à tours de bras. Ils ont augmenté de 60 % en 2022. Un pic de +75 % a été atteint au mois d’août dernier.
Une activité grossiste en déploiement
Outre les produits frais, La Fourche se déploie également auprès des professionnels. L’entreprise a en effet recruté des commerciaux et adapté son savoir-faire (livraisons sur palette, paiement à 30 jours…) pour être capable de répondre aux besoins des restaurants et entreprises.
La rentabilité pour bientôt ?
Pour financer son développement, La Fourche prépare enfin une levée de fonds participative. Elle devrait être finalisée d’ici à la fin de l’année. Pour l’heure, l’entreprise ne communique pas ses données financières. La Fourche n’a pas encore atteint la rentabilité mais s’en rapproche, assure Lucas Lefevre, l’objectif étant d’être profitable en 2024.