Les commandes groupées boostent les recettes d’A l’épicerie
Installé depuis 2005 dans le centre-ville historique de la ville, Didier Cannaud bichonne tout particulièrement ses clients les plus fidèles. Nouveautés fréquentes, commandes groupées autour de produits d’exception ou de spécialités : c’est avec ce type d’initiatives que le commerçant est parvenu à augmenter le panier moyen de son épice rie fine.
À Brive-la-Gaillarde, la boutique de Didier Cannaud est une valeur sûre. Après avoir consacré les six premières années de son achat à l’exploitation d’une boutique “A l’Olivier” qui, comme son nom l’indique, ont fait de lui pour toujours un spécialiste de l’huile d’olive, il décide en 2011 de créer « A l’épicerie » : une épicerie fine traditionnelle avec rayon frais, cave à vins et produits régionaux, “parce qu’à l’époque, ces derniers sont sous-représentés en centre-ville. J’avais pour moi une première expérience commerçante à Sarlat (déjà avec A l’Olivier) raconte Didier, et je savais ce que je voulais : rester indépendant même s’il ne faut pas compter les heures. J’avais imaginé limiter les effets d’une saisonnalité touristique en choisissant le meilleur emplacement possible – être vu fait partie des secrets de la réussite – dans une petite ville charmante et dynamique que je connaissais bien.”
Trente mille euros de charcuterie en stock
Aujourd’hui, on peut parler d’une implantation réussie.Un peu plus de 1 200 références sélectionnées auprès d’une grosse centaine de fournisseurs et un panier moyen conséquent qui se situe autour de 42 € sont les chiffres que Didier partage facilement. “On fait 70 % de salé et un petit 30 % de sucré dont une centaine de panettones à Noël. Après, ce sont les confitures, miels et quelques spécialités locales du type pain d’épices. Je ne vais pas plus sur ce terrain par respect pour les nombreux pâtissiers et chocolatiers que l’on trouve en ville.” Pour le reste, il suffit de regarder le stock : 30 000 € de cave, autant d’huile d’olive et encore autant en charcuterie. Principalement corse, espagnole et régionale. “C’est impressionnant de voir ce qui se mange en jambon et saucisson” commente celui qui n’aurait jamais imaginé un tel accueil pour cette famille de produits. Un peu comme pour le caviar. “Quand j’ai commencé à proposer du caviar, je me disais que ce n’était pas un produit pour moi et j’en ai vendu moins de 10 boîtes la première année. Aujourd’hui, je fais entre 60 et 80 boîtes par an… C’est intéressant parce que cela me permet de toucher une clientèle que je n’avais pas et qui va pousser la porte pour ce produit. Vous l’avez, vous le vendez ; vous ne l’avez pas, vous ne le vendez pas ! C’est un achat d’impulsion.”
Un noyau dur d’une centaine de fidèles
“On tient bon”, commente l’épicier fin qui se félicite d’avoir su fédérer un noyau dur parmi les gourmets de la ville. C’est ce noyau dur qui lui assure le petit plus indispensable. En venant souvent (entre une fois par semaine ou tous les quinze jours), mais surtout en répondant présent lorsque l’épicier fin décide de passer commande d’un cassoulet frais par exemple (Maison Escudier à Castelnaudary) ou de quenelles chez Sibilia à Lyon. “Je prépare en moyenne 50 colis” assure le commerçant, qui prend soin de ne pas saturer ses fidèles en propositions de “curiosités culinaires”. L’autre atout de la maison, ce sont les nouveautés présentées méthodiquement deux fois par mois et qui s’écoulent – confiance oblige – particulièrement bien. Il faut redoubler d’inventivité pour pallier le changement dans le comportement des clients qui ne poussent plus systématiquement la porte pour acheter un produit. “Certains entrent simplement pour voir et m’adressent à peine la parole”, regrette Didier qui appartient à une génération où l’on se disait encore bonjour.
A L’ÉPICERIE. 10 rue du Lieutenant-Colonel Farro 19100
Brive-la-Gaillarde. Tél. 05 55 86 19 46