Bio equitable en france Commerce équitable

Le commerce équitable affirme sa résilience

La baisse du pouvoir d’achat ne remet pas en cause le développement des labels de commerce équitable. Les résultats du label Bio équitable en France et ceux du pionnier Fairtrade Max Havelaar en témoignent.

En 2022, les produits Bio équitable en France ont généré un chiffre d’affaires de 125 millions d’euros, selon le label. Soit une progression de 12,7 % par rapport à 2021, largement supérieure la hausse des prix de l’alimentation (6,8 % en moyenne annuelle). Cette croissance est due au développement de du label Bio équitable en France. Celui-ci a rallié 21 nouveaux adhérents supplémentaires l’an dernier.

Le nombre de produits Bio équitable en France en hausse de 50 %

Bio équitable en France fédère désormais 41 groupements de producteurs qui coiffent 5 000 fermes et 62 entreprises de la bio. Né du regroupement des démarches de commerce équitable de Biocoop et Éthiquable en mai 2020, le label fédérait alors 28 groupements d’agriculteurs. Le nombre de produits portant le label jaune et vert atteint 572 aujourd’hui. On en comptait 361 fin 2021.

Il est accordé aux produits « 100 % origine France » et exclut la culture en serres chauffées. Parmi les filières qu’il a permis de relocaliser sur le territoire national, figurent l’avoine, les graines de courges, de moutarde ou de tournesol, les fruits rouges ou encore le lait de chèvre. Les marques Prosain, La Lémance, Café Michel – Terra Etica, Kura et Pour Demain font partie de celles qui sont labellisées. Au point de convergence entre la bio, l’équitable et l’origine locale, Bio équitable en France est en position de label émergent sur le marché de l’équitable.

30 ans après, Max Havelaar progresse encore

Commerce équitable

Le pionnier Fairtrade/Max Havelaar est à l’inverse un poids lourd du secteur. Le label fête son trentième anniversaire cette année. Max Havelaar a généré un volume d’affaires de 1,285 milliard d’euros l’an dernier. Cette activité est en augmentation de 7 % par rapport à 2021. Cette progression est principalement tirée par l’épicerie sucrée.

Les chocolats, biscuits et confiseries (un tiers des ventes en France) progressent de 19 %. « Bien qu’une partie de la croissance en valeur s’explique par l’inflation, ce chiffre représente également une dynamique de Fairtrade avec l’arrivée de nouvelles marques et gammes de produits », analyse Max Havelaar. Deuxième catégorie en forte hausse, les glaces (9 % des ventes) augmentent leurs ventes de 6 % du fait de l’adhésion de la marque Ben & Jerries. À noter que le thé Max Haavelaar est lui aussi en croissance (+ 11 %). Mais cela reste une catégorie mineure pour le label (2 % des ventes).

La rémunération des producteurs ajustée à la hausse

Les produits labellisés Max Havelaar sont principalement vendus en grande distribution (62 % du volume d’affaires, dont 30 % en hard-discount). Les réseaux bio (6 %) et les magasins indépendants (4 %) représentent un dixième des ventes, l’e-commerce 4 %. Max Havelaar a par ailleurs démarré en 2021 une gamme « commerce équitable France ». Elle est pour l’heure circonscrite à une poignée de produits laitiers de la Laiterie Saint-Denis de l’Hôtel.

Dans l’actuelle conjoncture économique, le mouvement Fairtrade/Max Havelaar a ajusté ses prix d’achats protéger les producteurs. Ces derniers subissent en effet de plein fouet des hausses de coûts (énergie, emballages, transport…).

Les Français attachés à la juste rémunération

À l’occasion de la Quinzaine du Commerce équitable qui s’achève ce dimanche 28 mai, Max Havelaar a voulu évaluer l’impact de l’inflation sur les achats de produits de commerce équitable. L’organisation a donc commandé un sondage, réalisé par Opinionway les 19 et 20 avril 2023. Principal enseignement : « Le commerce équitable est résilient en période d’inflation car il s’appuie sur une conviction non démentie en ce moment : 80% des Français sont attachés au paiement d’un prix suffisamment rémunérateur aux producteurs », analyse Blaise Desbordes, directeur général de Max Havelaar France. Ils sont seulement 35 % à penser que les entreprises alimentaires se conforment à cette attente…

Le commerce équitable convainc aujourd’hui six Français sur dix. Chez les 25-34 ans (67%), les jeunes 18-24 ans (63%), les revenus supérieurs (71%). Mais, logiquement, le contexte actuel (une inflation à +5,2% sur un an en mars dernier, et des prix particulièrement hauts dans le domaine alimentaire ) vient bousculer les habitudes en la matière. Mais la motivation ne suffit pas face à la hausse des prix.

Les jeunes contraints d’acheter moins

Selon OpinionWay, parmi les 60% de Français qui confirment être consommateurs d’équitable, 45 % n’ont pas changé leurs habitudes. À l’inverse, 52% se sont résolu à acheter moins. Parmi eux, les jeunes sont ainsi les premiers touchés : 59 % ont réduit leurs achats équitables, 13 % totalement cessé cette pratique. Seuls 28% des 18-24 ans (contre 43% en moyenne) déclarent ne pas avoir modifié leurs comportements d’achat. Soit 24 points de moins que les 65 ans et plus.

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