La filière foie gras mise sur la vaccination et un plan de communication pour se relancer en 2023, après un exercice 2022 pénalisé par la grippe aviaire et les hausses de coûts.
La pénurie de foie gras s’est fait sentir pendant les fêtes de fin d’année 2022. L’épizootie d’influenza aviaire a en effet connu l’an dernier une expansion inédite. Elle s’est étendue de l’Occitanie au Périgord et aux Pays de la Loire, région qui abrite la majeure partie des couvoirs de canetons et des élevages reproducteurs.
Pour lutter contre la progression de la grippe aviaire, d’importants abattages sanitaires ont en effet été ordonnés l’an dernier pour « dédensifier » les élevages. Cette situation a conduit à une réduction d’un tiers de l’offre de foie gras en fin d’année.
Les conserves, un relai insuffisant
Les producteurs ont fait face en puisant dans leurs stocks de foie gras en conserve. Mais cela n’a pas suffi à compenser l’indisponibilité des foies gras frais. Dans la grande distribution, les ventes ont globalement baissé d’un cinquième en volume (-6,3 % pour les conserves).
« Confiants mais prudents, les professionnels de la filière placent l’année 2023 sous le signe de la reconstruction et demandent aux pouvoirs publics un accompagnement à la hauteur des enjeux « , communique le Comité interprofessionnel de palmipèdes à foie gras (Cifog) dans son bilan annuel.
Le vaccin, une solution tardive
L’interprofession compte désormais sur la vaccination des volailles, des plans volontaires de dédensification et des mesures de biosécurité strictes pour relancer la production. « Même si aucun cas d’influenza aviaire n’a été détecté dans les élevages en France depuis le 10 mars, le manque de canetons à mettre en production devrait perdurer jusqu’à l’automne« , annonce le Cifog. L’organisation précise que cette situation est « partie pour durer« .
En effet, de nouvelles dédensifications vont avoir lieux dans les Pays de la Loire après le succès du « plan Adour » dans le Sud-ouest. Celui-ci a synchronisé un vide sanitaire des élevages de palmipèdes dans 68 communes entre le 15 décembre et le 15 janvier. Le nombre d’animaux atteints par la grippe aviaire y a baissé de 95 %.
Un produit qui reste prestigieux
Dans ce contexte, les producteurs se réconfortent en constatant que les consommateurs continuent d’aimer le foie gras. Selon un sondage Cifog/CSA de décembre 2022, les trois-quarts des Français continuent à le placer en tête des incontournables de fin d’année. Le foie gras devance le saumon fumé (numéro 1 pour 67 % des sondés) et la bûche de noël (61 %). La hausse des prix du foie gras, liée à la r mais aussi à la hausse générale des coûts de production, la hausse des prix du foie gras ne décourage pas les gourmands.
La filière foie gras à la rencontre des chefs
Fort de cet acquis, les professionnels se mobilisent. Ils ont programmé des rencontres avec les restaurateurs et distributeurs en juin prochain pour présenter la politique de sécurisation et de redémarrage de la production. La prochaine édition du Challenge Foie Gras des Jeunes Créateurs Culinaires prendra pour thème le « burger chic et magique« .
Des Masterclass autour du Foie Gras et des produits du canard gras seront également organisées dans les écoles de cuisine en partenariat avec les chefs de l’Association EuroToques Jeunes. Enfin, après une année de pause en 2022, la Semaine du Foie Gras et du Magret au restaurant fera son grand retour début décembre dans toute la France.
Au programme des émissions culinaires
Le grand public est également visé. Ils sera invité à visiter des entreprises et éleveurs de la filière à l’occasion des Journées du Patrimoine 2023. Des programmes très offensifs d’information seront également déployés sur les différents réseaux sociaux afin d’informer les Français sur les modes de production et sur les grandes tendances de consommation. Le Foie Gras sera également présent dans le cadre de partenariats sur les grandes émissions TOP Chef sur M6 et Petits Plats en Équilibre sur TF1 en fin d’année 2023.
