Le deuxième Observatoire du marché des protéines végétales à destination de l’alimentation humaine fait le point sur les chiffres et tendances d’innovation des produits à base de légumineuses à graines (féverole, lentille, lupin, pois, pois chiche, soja).
Même rognées par la crise, l’innovation dans les protéines végétales reste forte. En 2022, près de 1,1 milliard d’euros ont ainsi été investis dans le monde pour le développement de protéines végétales, selon l’Observatoire Oléiprotéines 2023 de Terres Univia, l’interprofession française des huiles et protéines végétales. Les créations de start-up ont atteint leur point culminant en 2019 (80 créations) et se sont repliées depuis à moins d’une vingtaine.
L’Europe continue d’investir dans les protéines végétales
Toutefois, les investissements européens ont continué de croître l’an dernier pour atteindre près de 600 millions d’euros. En France, une demi-douzaine de start-up ont été créées en 2022. De plus, une succession de levées de fonds record y ont été réalisées au profit de jeunes pousses travaillant sur le développement d’alternatives à la viande.
Des alternatives de plus en plus variées
La plupart des jeunes pousses (357) œuvrent à la production d’alternatives à la viande. Les alternatives aux produits laitiers arrivent ensuite (115). Elles sont suivies par les produits de snacking qui mobilisent 97 start-ups. Les alternatives aux œufs et aux produits de la mer suivent loin derrière (respectivement 20 et 17). Les alternatives aux produits animaux sont destinées à la restauration et au commerce de détail. Leur offre en alternatives végétales est en effet de plus en plus variée. Le snacking est également une source majeure d’innovation.
Le pois se fraye un chemin à l’ombre du soja
La matière première la plus travaillée dans le monde par les start-ups est le soja. Il est en effet mis en œuvre par 207 jeunes pousses en 2022. Mais la place du pois est grandissante (171 start-up). Ce dernier présente en effet de bons atouts. « Ce n’est pas un allergène majeur, son image n’est pas une source d’inquiétude auprès du consommateur et le sourcing de protéines de pois est facilité par le développement récent de nombreuses unités de transformation », souligne le rapport Oléoprotéines. Haricot, féverole et pois chiches sont les autres sources de protéines (83 start-up), tandis que la lentille (36 start-up) est en perte de vitesse et que le tournesol et le lupin émergent (respectivement 13 et 10).
Trois légumineuses fétiches en Europe
En Europe, les trois légumineuses les plus fréquemment retrouvées dans les produits innovants de ces cinq dernières années sont le pois chiche (30 % des produits innovants), la lentille (22 %) et le soja (19 %). En 2022, elles représentent à elles trois 75 % de l’innovation légumineuse en 2022. La proportion d’innovations contenant du pois chiche et surtout du pois (16 % en 2022 – 8 % en 2018) est en progression constante, contrairement à la lentille et au soja qui perdent de la vitesse. Féverole et lupin restent très minoritaires en termes de nombre de lancements (respectivement 3 et 2 %).
Les axes santé et plaisir dominent
Les atouts santé des légumineuses s’expriment fortement dans l’offre innovante en 2022, selon Protéines XTC. L’axe santé est en effet la majeure de 53 % des produits innovants. Mais le plaisir arrive juste après avec plus d’un tiers des innovations. Forme (5 %), praticité (4 %) et éthique (3 %) sont les trois autres axes développés.
Une large gamme de produits nouveaux
La catégorie traiteur et boucherie-charcuterie est la plus pourvoyeuse d’innovations aux légumineuses (23,6 %). On y retrouve en effet les alternatives à la viande. La large polyvalence des légumineuses inspire toutefois une large gamme de produits nouveaux : salés (plus de 9 % en surglés et en apéritifs) ou sucrés (4,5 % en biscuits et céréales), frais ou en conserve (8,3 %), pour adultes ou enfants, etc.
À lire sur le même sujet : "Les légumineuses bio en quête de consécration culinaire" (extrait du magazine Le Monde du Bio Gourmet n°8 - octobre 2023)