Voilier cargo windcoop

Des voiliers cargo pour transporter les épices

Après les initiatives de Grain de Sail et Terre exotique, la marque française d’épices et tisanes bio Arcadie donne un nouveau cap au transport de fret par voiliers cargo. Elle a embarqué une dizaine de marques dans un ambitieux projet de compagnie maritime vélique.

D’ici la fin de ce premier trimestre 2024, la coopérative Windcoop devrait passer commande a d’un cargo de 88 mètres principalement mû par 1 500 mètres carrés de voile. Il  sera capable de transporter 150 conteneurs soit 1 500 tonnes de frêt. C’est ce qu’a révélé Matthieu Brunet, président d’Arcadie, début janvier sur son compte Linkedin. Ce dernier est cofondateur de Windcoop avec Julien Noé (président fondateur du fournisseur d’électricité verte Enercoop) et avec la compagnie maritime Zéphyr & Borée, spécialiste de la conception et la gestion de cargos à voile.

Logo bleu Windcoop compagnie militante de voiliers cargo

Des voiliers cargo moins polluants et plus éthiques

L’objectif de ce projet hors normes est de créer la première route directe de fret à la voile entre Madagascar et la France. Écologiste militant, le patron d’Arcadie a lancé cette aventure il y a trois ans. Son idée est de réduire les émissions de gaz à effet de serre occasionnées par le transport des épices qu’il achète à Madagascar et de recourir à un transporteur respectueux des droits sociaux des marins.

Madagascar – Marseille en 35 jours

Les plans du bateau sont en cours de finalisation. Celui-ci reliera le principal port de l’île, Toamasina, à Marseille en 35 jours. Voguant à la vitesse moyenne de 8 nœuds, il sera propulsé à 60 % par l’énergie éolienne, le reste par un moteur diesel. Sa taille modeste par comparaison aux géants des mers qui carburent entièrement au fioul, lui permettra aussi de desservir des ports secondaires malgaches. Le navire pourra par ailleurs embarquer une douzaine de passagers en plus de l’équipage.

Dernière manche pour boucler le budget

Prototype d’une nouvelle génération, le futur voilier de Windcoop coûte plus cher à bâtir qu’un cargo ordinaire. Mais son armateur calcule que ses moindre coûts de carburant permettront d’amortir l’investissement supplémentaire. L’ouverture de la ligne Madagascar-Marseille est espérée pour 2026… Sous réserve de trouver 1,5 million d’euros nécessaires pour boucler le financement.

Une banque embarquée dans l’aventure

La souscription suit donc son cours. Pour les fondateurs de Windcoop, cet obstacle financier n’est pas un écueil. En mixant statut coopératif et financement participatif, ils ont en effet déjà réuni plus de 6 millions d’euros. Plus de 1 250 investisseurs individuels ont souscrit des parts de la coopérative. La banque Crédit Mutuel Arkéa et la société de conseil en développement durable Inddigo sont également devenues sociétaires en décembre dernier.

Biocoop, Ethiquable, Lobodis et Valrhona ont leur ticket

Parmi les sociétaires, on trouve aussi l’enseigne Biocoop, les marques de commerce équitable Ethiquable, le torréfacteur Lobodis et sa maison-mère Cafés Richard…  Ainsi que le chocolatier Valrhona, qui a investi 300 000 euros conjointement avec le sourceur de vanille Norohy. Les deux se sont engagés à utiliser les services de Windcoop.

Fret sportif chez Terre Exotique

Les marques d’épicerie engagées dans la transition écologique sont de plus en plus nombreuses à investir dans le transport vélique de fret. La marque bio équitable Terre Exotique a ainsi reconverti un ancien voilier de course du skipper Sébastien Destremeau. Ce dernier en a déjà repris 8 fois la barre pour des missions d’approvisionnement en provenance de différentes régions du monde. Chacune est aussi l’occasion d’apporter des biens utiles aux communautés locales.

Grain de Sail ne revient pas à vide

Pionnier de ce mode d’acheminement, Grain de Sail importe cacao et café d’Amérique du Sud à la voile. Depuis peu, il remplit les cales de vin bio français à destination New York sur les trajets retour. Quatre ans après le baptême de son premier voilier cargo, le chocolatier torréfacteur lorientais vient de réceptionner son deuxième vaisseau. Ce 52 mètres d’une capacité de 350 tonnes est également conçu par les chantiers Piriou mais a été en large partie construit au Vietnam pour réduire les coûts.

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