Le rêve de Marine Durand ne fait que commencer
Six années dans l’événementiel dont deux à New York, lorsqu’elle rentre en France au tout début de l’année 2020, Marine Durand a des envies de restaurant…
De retour sur le sol français le 20 février 2020, Marine Durand a tout juste le temps de défaire ses bagages que la pandémie s’invite dans l’actualité ! Pas le temps de prospecter pour ouvrir un restaurant, pas même une épicerie fine : en tout cas, pas celle à laquelle elle rêve : une sorte de Maison Plisson installée en périphérie de Paris avec épicerie fine, charcuterie, fromage et cave. Le contexte n’est pas favorable à ce type d’investissement pense-t-elle, préférant se lancer dans la création d’un site marchand en autofinancement total (30 K€). Clair, joliment illustré et facile à visiter, lidealist.store se fait aussi remarquer parce qu’il évoque un projet. Marine s’y exprime en tant que créatrice, dans un édito où elle se raconte avec sincérité mais aussi en vidéo où elle se met en scène chez des producteurs. “Je les ai sélectionnés pendant huit mois dit-elle, avec deux exigences fortes : que les produits soient faits en France et que l’étiquette soit sans artifice inutile.” Et puis, il faut un coup de cœur. Un peu plus de 300 produits en ligne en attestent, comme ils attestent du bon goût de Marine Durand.
Des ventes événementielles pour se faire repérer
Le site a été inauguré en novembre 2020 et les débuts sont encourageants. Grâce à son réseau, la jeune femme a pu décrocher quelques ventes de coffrets cadeaux avec des entreprises et mettre en place de premières collaborations. “J’ai tenu un pop-up pour les fêtes de fin d’année dans le quartier du Marais dit-elle ; ensuite, j’ai monté une opération avec la boulangerie Kayser et la maison de cidre Sassy en livrant des galettes en région parisienne pour l’Épiphanie.” Pour la Saint-Valentin, avec l’agence Food Experience, elle a imaginé un coffret pour une journée sous le signe de l’amour… Il s’en vendra une dizaine à 154,75 €. Seule pour tout gérer et ne se versant pas de salaire, Marine Durand a tout de même choisi de se faire aider par une alternante pour être la plus présente possible sur les réseaux sociaux et imaginer du contenu. Côté pratique, la jeune cheffe d’entreprise fait montre d’efficacité : elle loue un espace dans un entrepôt où sont stockées toutes ses références, en quantités suffisantes (autour de 50 pièces) pour éviter de travailler en flux tendu : “C’est bien pour les fournisseurs et c’est bon pour l’expérience client.” Les projets ? Agrandir l’offre au fur et à mesure du succès – plus je vends de produits, plus je peux en acheter – et ouvrir l’œil pour, dès que possible – en 2022 pourquoi pas ? – ouvrir le commerce physique dont elle rêvait au début. “J’aime le contact humain explique Marine Durand ; j’ai besoin d’échanger avec les gens autour des produits que j’ai sélectionnés. J’en ai fait l’expérience en décembre dernier et cela m’a confortée dans cette idée.”
Bruno Lecoq