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Pâques : comment (et pourquoi) décorer sa vitrine ?

Pâques est de retour le 4 avril prochain. C’est naturellement l’occasion pour les épiciers fins de valoriser leur offre en chocolats, mais est-il nécessaire d’aménager sa vitrine ?

Le monde de la gastronomie vit au rythme des rendez-vous festifs et après les fêtes de fin d’année, chacun sait que Pâques est particulièrement porteur, principalement pour les ventes de chocolats.

La réponse à la question de l’opportunité de décorer votre vitrine pour Pâques est donc directement liée à votre gamme en chocolat et plus largement confiserie. Si celle-ci n’est pas très importante, vous pourrez vous contenter d’apposer un sticker sur votre vitrine, ce qui sera une façon – appréciée – de participer à l’animation de votre rue. Rétif en propose plusieurs ; privilégiez les textes aux images, c’est plus élégant et cela évitera la confusion chez vos clients qui ne pousseront pas votre porte pour vous demander l’œuf ou la poule que vous ne vendez pas.

Des chiffres rassurants

Les derniers chiffres qui témoignent de l’intérêt des Français pour le chocolat à Pâques ont été publiés par le Syndicat du Chocolat en mars 2019 et ils datent de 2018. 2020 n’a pas donné lieu à une publication sur le sujet mais il faut dire qu’avec le premier confinement, les esprits étaient ailleurs.

Pour 2021, on peut parier que nos compatriotes vont être particulièrement attentifs à ce rendez-vous rassurant. En ces temps perturbés et perturbants, chacun a besoin de repères et Pâques en est un. Attentifs, ils l’avaient été en 2018 qui a vu une augmentation des ventes de + 1,5 % en volume et de + 1,2 % en valeur, les magasins de proximité représentant alors 5 % des volumes globaux, soit 15 000 tonnes. Il n’est pas impossible que cette part augmente cette année. Autre info et celle-ci ne devrait pas tellement varier : 52,3 % des ventes se sont faites pendant la semaine de Pâques.

En 2019, À La Mère de Famille avait choisi le thème de la fête foraine pour célébrer Pâques

Ce qui devrait changer en revanche, c’est le format des produits vendus : œufs, poules, cloches… Les réunions familiales risquent cette année encore, d’être morcelées en petits comités de six personnes. Pour constituer votre gamme (il est encore temps), sachez que moulages, petits œufs et confiseries de chocolat se classent successivement dans le peloton de tête des ventes et en volume. Avec une nette avance pour les moulages. Ces trois segments représentent au total 75 % des ventes du marché. En valeur, ils représentent 65 % des ventes totales d’un marché dont le panier moyen (par Français achetant du chocolat) est de 19,31 €. Autrement dit, si vous décidez de vous lancer dans une opération commerciale à l’occasion de Pâques, ne manquez pas de commander des moulages, des petits œufs et des confiseries de chocolat. Et de l’avis des quelques professionnels que vous avons interrogés, il ne faut prendre aucun risque : choisissez du classique rien que du classique. Laissez aux chocolatiers les produits originaux ; la tradition assure les meilleures ventes.

Vitrine ou pas ?

Si vous choisissez de vous investir dans la décoration de votre vitrine, il ne va pas falloir trop tarder à vous décider. Chloé Bourjot, responsable Visuel Merchandiser À la Mère de Famille, aménagera les siennes quatre semaines avant le jour J. “C’est une règle que nous appliquons dit-elle, parce que les vitrines doivent changer régulièrement pour capter l’attention. Et surtout ne pas lasser.” Institution familiale fondée en 1761, cette confiserie chocolaterie tenue par la famille Dolfi (14 boutiques au total), est passée maître dans l’art d’animer ses vitrines et vous ne serez pas obligés d’en faire autant, rassurez-vous. Mais les recommandations de cette experte sont précieuses et nous vous recommandons de vous en inspirer. “Avant de se lancer nous dit-elle, vos lecteurs doivent penser à la variété des produits qu’ils vont proposer pour l’occasion. À la Mère de Famille, nous avons une très grosse base et ça peut être une contrainte : poules, lapins, chouettes, cocottes, cloches, poissons et œufs. Puisque chaque produit – en différentes tailles – va devoir être mis en scène dans l’histoire que votre vitrine va raconter, il faut choisir une thématique. Pour nous, c’était la chasse aux œufs en 2020, la fête foraine en 2019. Il faut choisir un univers joyeux, léger, coloré, onirique et enfantin. Attention précise la spécialiste, de faire en sorte que les adultes – qui ont gardé une âme d’enfant – ne se sentent pas exclus. Il faut que votre vitrine réveille des souvenirs de douceur et d’insouciance.” Ce n’est pas sans rappeler l’esprit qui préside à la réalisation des superbes vitrines des grands magasins pour les fêtes de fin d’année à Paris. Côté couleurs, Chloé Bourjot préconise un code couleur qui tranche avec Noël. De l’orange, un peu de vert pâle, de la paille… “Il faut dit-elle, que votre vitrine ait un petit côté printanier et je conseillerais donc de travailler avec des couleurs douces, tendres et joyeuses.” Pas de couleurs sombres. Pas de rouge et d’or, trop connotés Noël. “Quand on pense vitrine, dans l’alimentation haut de gamme comme dans la chocolaterie poursuit-elle, il faut créer un univers. Il s’agit de concevoir un écrin pour valoriser les produits que l’on souhaite mettre en avant.”

Une mise en œuvre exigeante et pragmatique

“Les produits thématiques se vendent bien pour les fêtes de Pâques, surtout les articles en carton qui font partie des plus grosses ventes avec les articles en grillage et les caisses en bois”, assure Sabrina Louveau chez Planète Import, spécialiste de l’emballage pour les créations et compositions des professionnels.

Des ardoises permettent de raconter une histoire (Réalisation curieusementbien.com)

Les accessoires vous seront sans doute utiles pour bâtir votre vitrine. Magalie, du blog curieusementbien.com, s’est chargée pendant trois ans d’imaginer une vitrine pour Pâques chez un boulanger. “Quand je commence une vitrine, dit-elle, je choisis un thème, un fil conducteur comme une couleur, une phrase… Ensuite, j’installe le décor, j’ambiance la vitrine et je peaufine les détails comme des petits panneaux, des mots rigolos… L’idée est de raconter une histoire et que les passants aient du plaisir à chaque fois qu’ils passent devant la vitrine. Je commence toujours par penser au fond, la base – en bois ou autre – et à ce que le client verra derrière les produits ; est-ce que le fond derrière sera plein ou est-ce qu’il sera transparent ? Je réfléchis aux couleurs dominantes – l’orange, la couleur paille, des nuances de vert… – Pour moi conclut-elle, Pâques en épicerie fine, c’est l’esprit campagne chic.”

Il faut également être pragmatique, surtout lorsque l’on cherche à vendre du chocolat qui redoute plus que tout les rayons du soleil. Ce qui veut dire que si votre vitrine est exposée au soleil ou qu’elle n’est pas climatisée, vous allez devoir choisir des produits qui ne craignent pas la chaleur, des objets factices créateurs d’ambiance, des boîtes, des emballages, mais que vous ne proposerez pas à la vente. Ce dernier point n’est pas le moins important et il peut vous conduire à faire le choix de n’aménager qu’une partie de votre vitrine.

B.L

www.lameredefamille.com
www.curieusementbien.com

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