L’alimentation durable au défi de l’inflation

Le WWF vient de publier son enquête annuelle sur les habitudes alimentaires en Europe. Ce sondage est réalisé dans 12 pays de l’Union. Il confirme la menace que l’inflation fait peser sur les choix alimentaires des Européens. Et indique les mesures qui leurs semblent favorables à une alimentation plus respectueuse de l’environnement. 

Selon le sondage « Habitudes alimentaires en Europe 2022 » commandé par le WWF(*), le coût des denrées alimentaires domine les préoccupations des Européens. En effet, 60 % d’entre eux placent ce sujet parmi les cinq qui les concernent personnellement le plus. Le prix du pétrole arrive juste après (51 % des sondés le classent parmi leurs cinq premiers sujets d’inquiétude), suivi par le changement climatique (48 %). En France, 57 % des répondants se déclarent sensibles à cette dernière question. Ils se soucient principalement de la déforestation et de l’extinction des espèces animales. Le sondage a été mené au tout début de l’été. La sécheresse du printemps avait sans doute déjà commencé à marquer les esprits.  

Une préoccupation mineure

En revanche, la question de savoir si notre alimentation est durable ou non reste à l’arrière-plan. Seulement 17 % des habitants de l’Union en font une préoccupation majeure. La proportion est la même chez les Français. Ainsi, les Européens comme les Français sont inquiets pour le climat mais peu nombreux à lier cette préoccupation à l’alimentation…

La hausse des prix deviendrait même un frein à une consommation alimentaire respectueuse de la santé et de l’environnement pour de 52 % des Européens, selon le sondage 2022. Ils n’étaient que 47 % à le penser un an auparavant.  

Baisser les prix des produits à impact positif 

Dans ce contexte, plus des trois-quarts des interviewés (76 %) sont favorables à une politique de soutien à la baisse des prix des produits alimentaires à faible impact environnemental. En France, cette proportion monte même à 78 %. Ce qui positionne notre pays dans le peloton de tête des partisans d’une telle mesure, avec le Portugal et la Roumanie (83 %), l’Espagne (81 %) et la Grèce (77 %). Près d’un Européen sur deux (49 %) serait par ailleurs favorable aux politiques conduisant à augmenter les prix des aliments qui ont des effets néfastes sur l’environnement.

Les positions semblent toutefois un peu confuses sur ces questions puisque, dans le même temps, 39 % des sondés se reconnaissent dans l’idée que les gouvernements ou l’UE ne devraient pas intervenir dans les prix alimentaires !  

L’alimentation animale en question 

Toujours au chapitre des mesures restrictives, plus d’un tiers des Européens (36 %) soutient l’interdiction de publicité des produit non écoresponsables. Les Français sont plus nombreux à l’approuver (41 %). Pour réduire le gaspillage alimentaire, les préférences vont enfin à des mesures incitatives plutôt que contraignantes. Par exemple, 76 % – c’est presque un plébiscite !- sont pour l’encouragement à l’achat de produits locaux. Mais 46 % seulement approuvent la réduction des terres agricoles destinées à la production d’alimentation animale. La proportion est toutefois de 54 % en France, où le même nombre seraient d’accord avec une politique qui encouragerait à consommer moins d’aliments d’origine animale. Enfin, près des deux-tiers (62 %) des sondés soutiennent l’application des standards environnementaux européens aux produits importés de tous les pays et non seulement des pays les plus riches. 

(*) Enquête réalisée du 21 juin au 7 juillet 2022 auprès de 19 922 adultes en Autriche, Belgique, Estonie, Finlande, France, Grèce, Portugal, Suède, Allemagne, Espagne, Pologne et Roumanie, plus le Royaume-Uni et le Mexique, dans le cadre du projet Eat4Change cofinancé par l'Union européenne et le WWF.  

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