Selon un sondage commandé par la ministre déléguée à la Consommation, Olivia Grégoire, la majorité des Français continuent d’accorder de l’importance à la préparation des repas à la maison, même si c’est moins le cas des plus jeunes. Ils sont toutefois en attente d’éducation et d’information sur les produits et la manière de les cuisiner.
Le cuisiné maison est-il menacé en France ? Oui et non, si l’on en croit un sondage sur « Les Français et l’alimentation quotidienne » commandé par le ministère délégué à la Consommation et l’Institut du Goût. Cette récente enquête orchestrée par Toluna Louis Harris a été réalisée auprès d’un échantillon représentatif de la population de 15 ans et plus (voir méthodologie à la fin de l’article).
Des jeunes pas si indifférents que ça…
Certes, le sondage montre que la proportion de moins de 25 ans qui participent à la préparation des repas est plus faible que la moyenne. L’écart entre les jeunes et la moyenne de la population de 15 ans est plus est de -9 points. Il n’en reste pas moins que près de quatre jeunes sur cinq disent mettre la main à la pâte.
De plus, lorsque l’on regarde leur motivation à cuisiner, les jeunes ne sont pas moins nombreux à déclarer leur flamme pour cette activité que les moins jeune. Pour plus de six Français sur dix, la cuisine est un plaisir ou une passion. Sans doute parce qu’ils sont moins accablés que leurs parents par les tâches ménagères, les jeunes sont même proportionnellement un peu moins nombreux à vivre la préparation des repas comme une obligation…
… Mais plus sensibles aux sirènes du prêt-à-manger
Des différences d’appréciation apparaissent toutefois lorsque l’on leur propose différentes définitions de ce qu’est un bon repas. Si les Français s’accordent à le définir en premier comme « un repas avec plusieurs types d’aliments », les jeunes auront tendance à privilégier la consistance ainsi que la présence de viande et de féculents.
L’alimentation résisterait-elle à la supposée hypersensibilité environnementale de la jeune génération ? En tout cas, les plus âgés apparaissent plus ouverts à l’origine locale et à la facilité de préparation. Sans surprise, les 15-24 ans sont également plus friands de restauration rapide et de plats cuisinés tous prêts.
Le bonne réputation des produits non-transformés
La multiplication des informations et messages sur la moindre qualité nutritionnelle des produits transformés industriels semble toutefois porter ses fruits. Plus de neuf Français sur dix sont d’accord avec l’idée de manger plus de produits bruts et frais, sans grande différence entre les jeunes et les moins jeunes.
La bonne réputation des produits frais et bruts se double d’une image prix plutôt positive. Pour 71 % des Français et 51 % des 15-24 ans, s’alimenter avec ces produits « ne coûte pas plus cher que d’acheter des plats transformés en grande surface ». La moitié des 15-24 ans pensent même que les produits transformés sont moins chers. Une minorité trouvent qu’ils ont meilleur goût.
Consensus sur le besoin d’informer et éduquer
Les jeunes sont cependant moins un peu moins sensibles à l’origine des produits qu’ils consomment. S’ils restent très nombreux à juger que c’est un critère important, un quart d’entre eux n’y portent aucun intérêt. Il est vrai que 65 % les 15-24 ans se sentent mal informés sur la qualité et l’origine des produits en magasins. Soit un peu plus que la moyenne française (60 %).
Aussi bien les jeunes que les moins jeunes sont toutefois d’accord pour dire « qu’il serait utile de développer l’information et éducation sur les produits alimentaires et la manière de les cuisiner dès l’école primaire ». Une réponse encourageante à une question faisait écho aux projets de la ministre déléguée à la Consommation, Olivia Grégoire.
Une provision d’arguments pour la ministre
Celle-ci milite en effet pour un renforcement de l’éducation alimentaire à l’école et vient de lancer le projet d’un un label « Origine-Info ». Inspiré des travaux du Collectif En Vérité, il permettrait de faire apparaître sur l’origine des ingrédients et de la fabrication sur le produit. Des projets qui devraient continuer d’alimenter le débat jusqu’aux prochaines Journées nationales de l’Agriculture. Organisée par le ministère du même nom, celles-ci se tiendront les du 7 au 9 juin 2024. Elles auront pour thème « la sensibilisation à l’alimentation » et seront l’occasion de divulguer les résultats d’une consultation citoyenne en cours sur le sujet.
Méthodologie de l’enquête
« Les Français et l’alimentation quotidienne »
